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À La Une - contestation

Les Palestiniens du Liban protestent contre le ministère du Travail

Le président du Conseil national palestinien, Salim Zanoun, appelle Nabih Berry à intervenir pour empêcher "les effets négatifs des mesures prises par le ministère du Travail contre certains travailleurs palestiniens".

Des Palestiniens ont mis le feu à des pneus pour bloquer l'entrée au camp de Bourj el-Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au niveau de l'ancienne route menant à l'aéroport, mardi 16 juillet 2019, pour protester contre des décisions du ministère du Travail régissant l'emploi des étrangers. AFP / ANWAR AMRO

Des Palestiniens ont protesté mardi dans plusieurs régions du Liban contre la campagne menée par le ministère du Travail visant à lutter contre l'emploi illégal des étrangers.

Ainsi, mardi à l'aube, des protestataires ont bloqué à l'aide de pneus enflammés les entrées des camps de Aïn el-Héloué et Miyé Miyé, au Liban-Sud, pour protester contre la décision du ministère du Travail de fermer les commerces détenus illégalement par des étrangers ou employant des ouvriers non-libanais ne possédant pas de permis de travail. Des réfugiés palestiniens ont également bloqué les entrées du camp d'el-Jalil, à Baalbeck (Békaa) en guise de protestation, appelant le ministre du Travail à "revenir sur sa décision de priver les Palestiniens du droit de travailler".  Plus tard dans la journée, de jeunes hommes ont mis le feu à des pneus pour bloquer l'entrée au camp de Bourj el-Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au niveau de l'ancienne route menant à l'aéroport. Près de 200 manifestants ont également défilé dans la capitale et ont été empêchés par les forces de sécurité de se diriger vers le siège du Parlement. Ils ont dénoncé une campagne "injuste".

En juin, le ministère du Travail a donné un délai d'un mois aux entreprises pour acquérir les permis de travail nécessaires. Après l'expiration de ce délai la semaine dernière, le ministère a commencé des inspections, fermé des établissements en infraction et donné des avertissements. Des militants ont critiqué ces mesures, affirmant qu'elles visaient particulièrement les Syriens qui seraient 1,5 million au Liban selon les autorités. Mais les réfugiés palestiniens du Liban craignent aussi de faire les frais de cette campagne.  Les réfugiés palestiniens au Liban bénéficient d'une exemption des frais appliqués aux travailleurs étrangers pour l'obtention d'un permis de travail. Les entrepreneurs parmi eux doivent en revanche payer 25% des frais appliqués au permis de travail et inscrire leur activité au registre du commerce, à l'instar de toute société opérant au Liban.


Une "réaction incompréhensible"
Le ministère du Travail a pour sa part défendu son plan relatif à la lutte contre la main-d’œuvre étrangère illégale et démenti les informations selon lesquelles les Palestiniens sont la cible de ce plan. Contacté lundi par L’Orient-Le Jour, le ministre du Travail, Camille Abousleiman, a assuré que les mesures prises par son ministère ne sont dirigées contre personne mais qu’il était nécessaire d’appliquer la loi.

Mardi, M. Abousleiman s'est de nouveau voulu rassurant et a déploré une "réaction incompréhensible" des Palestiniens. "Sur les 550 infractions à la loi du travail enregistrées depuis mercredi dernier, seuls deux grands établissements tenus par des Palestiniens" sont concernés, a-t-il écrit sur Twitter. "Nous sommes prêts à faire preuve de flexibilité pour aider nos frères palestiniens à obtenir des permis de travail", a-t-il ajouté, promettant toutefois de poursuivre la campagne.


"Dialogue calme et constructif"
Le président de la Chambre a dans ce contexte reçu une lettre du président du Conseil national palestinien, Salim Zanoun, dans lequel il se dit convaincu que Nabih Berry veut que les Palestiniens du Liban "vivent dans la dignité jusqu'à leur retour dans leurs foyers". Il appelle M. Berry à intervenir pour empêcher "les effets négatifs des mesures prises par le ministère du Travail contre certains travailleurs palestiniens".

Dans une lettre publiée sur le site de l'ambassade de Palestine et adressée aux Palestiniens au Liban, l'ambassadeur Achraf Dabbour a de son côté appelé "au dialogue calme et constructif" et au respect des lois libanaises. "Le dialogue aboutira à des résultats positifs, a-t-il assuré. C'est pourquoi je souligne la nécessité de préserver les relations solides et amicales qui nous lient à nos frères libanais". "Notre objectif durant notre présence forcée au Liban est de vivre dignement en attendant de retourner à notre patrie", a encore écrit l'ambassadeur.

Le mouvement palestinien Hamas au Liban a quant à lui exhorté les autorités libanaises sur son site à mettre fin "immédiatement" aux "décisions de fermeture des commerces".

En 2010, le Parlement libanais avait levé les restrictions imposées en matière d'emploi aux réfugiés palestiniens, jusque-là confinés à quelques secteurs, comme l'agriculture ou le bâtiment. Les professions libérales et la fonction publique restent réservées aux Libanais.


Pour mémoire
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Des Palestiniens ont protesté mardi dans plusieurs régions du Liban contre la campagne menée par le ministère du Travail visant à lutter contre l'emploi illégal des étrangers.Ainsi, mardi à l'aube, des protestataires ont bloqué à l'aide de pneus enflammés les entrées des camps de Aïn el-Héloué et Miyé Miyé, au Liban-Sud, pour protester contre la décision du ministère du Travail...

commentaires (8)

+ 1000 pour le précédent, lol.

Christine KHALIL

10 h 50, le 17 juillet 2019

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Commentaires (8)

  • + 1000 pour le précédent, lol.

    Christine KHALIL

    10 h 50, le 17 juillet 2019

  • On se fait des.amis chez Michelin, Goodyear Yokohama etc... Ils voient nos dollars aller en fumée. Le ministre du tourisme doit faire une étude sur le meilleur choix de pneus et ceux qui ont le meilleur impact sur le bien être du libanais moyen. Réduction des moustiques, camouflage et protection des oiseaux migrateurs, masquage des odeurs des ordures, réduction du tabagisme... mais bon je laisse à nos vaillants politiciens le choix des études. Akh ya baladna...

    Wlek Sanferlou

    23 h 37, le 16 juillet 2019

  • Un dicton libanais : L'étranger doit être poli. Des Palestiniens bloquent à l'aide de pneus enflammés les routes à Aïn el-Heloué, à Miyé w Miyé, à Baalbeck, à Bourj el-Brajneh... donc dans un pays qui n'est pas le leur. Si les réfugiés et déplacés étrangers ne sont pas contents chez nous, qu'ils rentrent chez eux. Leur pays est ailleurs, il n'est pas au Liban. Qu'ils aillent bloqué=er les routes en Palestine et non dans le pays des autres. Ils veulent faire les matamores, qu'ils le fassent dans leur pays d'origine, mais osent-ils le faire ?

    Un Libanais

    21 h 24, le 16 juillet 2019

  • Un dicton libanais : L'étranger doit être poli. Des Palestiniens bloquent à l'aide de pneus enflammés les routes à Aïn el-Heloué, à Miyé w Miyé, à Baalbeck, à Bourj el-Brajneh... donc dans un pays qui n'est le leur. Si les réfugiés et déplacés étrangers ne sont pas contents chez nous, qu'ils rentrent chez eux. Leur pays est ailleurs, il n'est pas au Liban. Qu'ils aillent bloqué les routes en Palestine et non dans le pays des autres. Ils veulent faire les matamores, qu'ils le fassent dans leur pays d'origine, mais osent-ils le faire ?

    Un Libanais

    21 h 13, le 16 juillet 2019

  • FAUT DES MINISTRES COMPETENTS ET PREVOYANTS. NOUS EN MANQUONS BIGREMENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 52, le 16 juillet 2019

  • Nous n'avons de devoir ni envers les uns ni envers les autres, c'est notre situation géographique qui nous a valu cette malédiction alors que nous sommes les derniers a pouvoir en porter le fardeau.

    Christine KHALIL

    17 h 13, le 16 juillet 2019

  • Si les autorités libanaises avaient dès le début réglementé la présence des réfugiés palestiniens chez nous, en ce qui concerne leur droit de subvenir à leurs besoins: travail, enseignement, logement etc., on n'en serait pas arrivé à cette situation ! Mais ces autorités libanaises sont depuis toujours uniquement préoccupées par leurs propres intérêts, et pendant ce temps l'anarchie s'est installée partout dans les camps palestiniens, et pour ainsi dire impossible à éliminer. Et ce ne sont pas un "ambassadeur" et autres comités conjoints libano-palestiniens inefficaces depuis toujours qui trouveront une solution, car cela ne les intéresse pas, tout simplement, étant eux-mèmes bien installés dans leur confort, avec revenus assurés, logement etc.! Le même scénario se produit actuellement avec les réfugiés syriens...n'est ce pas ??? Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 46, le 16 juillet 2019

  • Quand certains libanais nous parlent d'israel comme d'un pays exemplaire . Voilà le cadeau que ce pays usurpateur nous a fait en 48 . Ils viendront ces mêmes libanais nous dire que la violence est mal reçu, en défendant le droit de ce pays usurpateur à en faire usage contre cette pauvre population AGRESSÉE de toute part, EN TOUTE IMPUNITÉ. . La faute n'est ni au ministre, ni à Berry ni au Liban, mais bien a celui qui a poussé ces malheureux vers le désespoir. NOMMEZ LE !!!

    FRIK-A-FRAK

    14 h 19, le 16 juillet 2019

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