Le député du Hezbollah, Nawaf Moussaoui, a nié dimanche être entré de force, avec plusieurs de ses partisans, au commissariat de Damour (au sud de Beyrouth) et avoir tiré sur un homme à l'intérieur du commissariat, comme cela a été rapporté par plusieurs médias libanais, affirmant avoir voulu simplement récupérer sa fille, Ghadir, après une querelle avec son ex-mari.
Dimanche matin, plusieurs médias avaient rapporté que le député Moussaoui et vingt autres personnes avaient fait irruption dans le commissariat, dans la nuit de samedi à dimanche, et tiré sur un homme de la famille Mokdad au moyen d'armes de guerre.
Dans un procès-verbal établi par les Forces de sécurité intérieure, publié par les médias libanais, la police fait état d'une irruption des hommes armés du député du Hezbollah, qui ont tenté d'entrer de force dans le commissariat, mais en ont été empêchés par les forces de l'ordre. Selon ce procès-verbal, la fille de M. Moussaoui et son ex-mari, Hassan Mokdad, se seraient disputés au sujet de la garde de leurs enfants. Leur dispute ayant eu lieu le long de l'autoroute menant vers Saïda (Liban-Sud), une patrouille de la police est intervenue et les a emmenés au commissariat de Damour, où Ghadir Moussaoui a voulu porter plainte contre M. Mokdad. Ce dernier a ensuite été, selon le rapport de police, attaqué au sein du commissariat par quatre hommes et blessé à la jambe. Nawaf Moussaoui est alors arrivé sur les lieux "afin de venir récupérer sa fille", selon ses dires, accompagné d'une vingtaine d'hommes armés. Les policiers ont alors essayé de calmer le député du Hezbollah. "Des inconnus ont ensuite ouvert le feu au sein du commissariat et blessé Hassan Mokdad avant de fuir", rapporte la police, qui précise que le député a alors quitté le commissariat avec sa fille.
Informations "mensongères"
Interrogé par la chaîne locale al-Jadid, M. Moussaoui a affirmé que les informations selon lesquelles il a lui-même tiré sur l'ex-mari de sa fille sont "mensongères". "Mon ex-gendre a attaqué ma fille. Je suis venue la chercher au commissariat", a-t-il indiqué.
En février dernier, le député Nawaf Moussaoui avait provoqué des remous après avoir affirmé que le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait été "élu grâce au fusil de la résistance" et que Bachir Gemayel, président élu assassiné en 1982, était "arrivé au palais de Baabda grâce aux chars israéliens", lors de l’invasion israélienne de cette année-là. La direction du Hezbollah avait alors imposé des sanctions à M. Moussaoui, gelant notamment son action parlementaire, avant de les lever deux mois plus tard.
L'ancien ministre Achraf Rifi (opposant virulent au Hezbollah et ses armes) a condamné cet incident. "Lorsqu'un député et ses gardes du corps entrent par la force des armes dans un centre appartenant aux Forces de sécurité intérieure et essaient de tuer une personne qui s'y trouve, cela ne constitue-t-il pas une atteinte au prestige de l'Etat et à sa sécurité ?", a-t-il twitté. Et de s'interroger : "Faudrait-il transférer cette affaire devant la Cour de justice ?", en référence à la demande faite par le Parti démocrate (du député druze Talal Arslane, allié du Hezbollah) de saisir la Cour de justice après les incidents de Qabr Chmoun au cours desquels deux personnes ont été tuées lors de tirs sur le convoi du ministre d'Etat pour les Affaires des réfugiés, Saleh Gharib, qui relève du parti de M. Arslane.
Pour mémoire
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commentaires (7)
IL N,A PAS TIRE. SON DOIGT A TOUCHE LA GACHETTE ET C,EST PARTI TOUT SEUL. FOI DE HEZBOLLAHI.
LA LIBRE EXPRESSION
21 h 38, le 14 juillet 2019