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Ils soutiennent la culture - ENTRETIEN

Riad Obegi : « L’art apporte une touche plus humaine au monde de l’argent ! »

Qui dit art dit créativité, beauté, liberté d’expression. Mais aussi investissement et, surtout, mécénat. Riad Obegi, président-directeur général de la banque BEMO au Liban, explique pourquoi son établissement tient tellement à encourager le beau et sa création.

Riad Obegi, PDG de la banque BEMO Liban.

La banque BEMO célèbre son quart de siècle d’existence. Quelles sont les valeurs de cet établissement bancaire et comment l’art y trouve-t-il sa place ?

La BEMO célèbre bientôt son quart de siècle, et nos valeurs n’ont pas pris une ride : professionnalisme, conservatisme, honnêteté et surtout esprit de famille. Notre banque étant spécialisée dans le Private et le Corporate Banking, et l’art étant une classe d’actifs importante, il était naturel que nous nous y intéressions. Mais bien plus important que cela, l’art est essentiel à l’équilibre de l’individu, l’art et la culture sont parmi les points forts du Liban. Nous entendons assumer nos responsabilités, à la fois à l’égard de nos clients et de notre pays, en soutenant l’art et la culture.

Êtes-vous vous-même collectionneur d’art, libanais ou étranger ?

Bien que j’apprécie l’art et que j’achète de temps en temps certaines œuvres qui m’attirent, je ne peux prétendre être collectionneur. Peut-être un jour. Et pour ne rien vous cacher, ma fille Marie est peintre !

À voir les événements culturels que vous soutenez, on comprend vite que la BEMO aime l’art. Y a-t-il des domaines artistiques ou de spécialisations préférés ?

Depuis quelques années, la BEMO s’est tournée vers l’art comme moyen de communication avec le public. Je crois que cette discipline permet d’apporter une touche plus humaine au monde de l’argent ! De plus, nous croyons qu’une exposition que nous soutenons produit un effet publicitaire plus important que les moyens traditionnels. Cela étant dit, nous devons encourager chaque personne à apprécier le beau, voire à le créer.

Comment se manifeste le soutien de la banque BEMO à l’art et à la culture ?

Nous appuyons l’art en général en organisant des rencontres au Liban ou ailleurs, avec des artistes libanais ou étrangers, en visitant les expositions, en assistant à des concerts. Nous avons créé un département à la banque pour s’occuper de ce genre d’événements.

De même, chaque année, la jeunesse libanaise résidant à Londres ou à Paris visite avec la BEMO des studios d’artistes. Nous venons de rentrer d’un séjour artistique à la Foire de Bâle, que la BEMO a organisée pour un groupe d’amis.

Sur quelles bases sélectionnez-vous les événements ?

Nous avons un comité qui sélectionne les propositions et, bien sûr, le budget est pris en considération.

Vous est-il arrivé de soutenir des artistes en particulier ?

Ce sont surtout les artistes libanais de partout que la banque encourage, mais ceci ne nous empêche pas d’étendre aussi notre soutien à la Syrie, qui a d’excellents artistes, mais aussi vers d’autres pays de la région.

Pensez-vous qu’il serait intéressant en tant que banque de proposer des produits aux clients pour les inciter à acquérir des œuvres artistiques ?

En tant que banque, notre métier est d’assister nos clients pour l’optimisation de leur patrimoine. Nous les mettons en contact avec des sociétés internationales spécialisées qui peuvent les aider dans leurs choix. Notre rôle est d’être des facilitateurs.

Quels genres de projets artistiques s ouhaiteriez-vous soutenir à l’avenir ?

Le projet qui me tient à cœur et que j’aimerais réaliser un jour avec d’autres banques et institutions, c’est un « mois de l’art au Liban » : toutes les institutions publiques (ministères, municipalités) ouvriraient leurs portes durant un mois pour des manifestations artistiques ; l’art serait accessible à tous, et le rapport entre le peuple et les institutions publiques serait différent, positif et familier.

Un autre projet, qui, lui, est en cours, c’est « l’espace de l’art et de la culture » qui sera créé dans les nouveaux locaux de la BEMO. Je ne vais pas trop en parler pour vous laisser la surprise de le découvrir en 2020.

Quel message adressez-vous aux artistes libanais ?

Du courage et de l’amour avant tout.

Carte de visite
Riad Béchara Obegi appartient à la troisième génération à avoir intégré l’entreprise familiale, fondée par son grand-père en 1905 et qui est devenue le Groupe Obegi, un réseau régional d’entreprises à travers le Moyen-Orient et l’Europe (banques et institutions financières, agro-industrie, produits chimiques, et biens de consommation). Il est titulaire d’une licence en droit des affaires de l’Université de Paris Assas (1981) et d’une maîtrise en administration des affaires (MBA) de Paris IX Dauphine, suivies en 1982 par un diplôme en économie et finance de l’Institut des études politiques de Paris. En 1997, il suit le programme de gestion à la Harvard Business School. En 2008, il obtient son doctorat en économie de l’Université Lyon Lumière.

Riad Obegi est le PDG de la banque BEMO – Liban. Il est également président du conseil d’administration de la Banque BEMO Saudi Fransi en Syrie ; de la Banque BEMO Europe au Luxembourg ; de Unifert Holding Liban et du Groupe Obegi. Il est par ailleurs vice-président du conseil d’administration de Fertitrust au Luxembourg (un groupe spécialisé dans le négoce et la distribution d’engrais, de pesticides et de semences en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient)

La banque BEMO célèbre son quart de siècle d’existence. Quelles sont les valeurs de cet établissement bancaire et comment l’art y trouve-t-il sa place ? La BEMO célèbre bientôt son quart de siècle, et nos valeurs n’ont pas pris une ride : professionnalisme, conservatisme, honnêteté et surtout esprit de famille. Notre banque étant spécialisée dans le Private et le Corporate...

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