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Liban - Nominations

Geagea à Baabda « à n’importe quel moment »...

« La théorie du partage du gâteau ne tient pas », affirme Salim Jreissati à Aïn el-Tiné.

Nabih Berry s’entretenant avec Salim Jreissati. Photo ANI

En matière de nominations - attendues en Conseil des ministres-, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, ne semble pas lâcher prise. Il continue à déployer des efforts pour que les pourvois aux postes vacants de l’administration publique obéissent à un mécanisme clair et transparent.

Quelques jours après avoir remis au président de la République, Michel Aoun (par l’intermédiaire de son proche collaborateur Melhem Riachi) un message pour l’exhorter à faire adopter le mécanisme de nominations et sauver le compromis présidentiel, le leader chrétien s’apprête à s’inviter, personnellement, dans la partie. Il entendrait se rendre à Baabda pour un tête-à-tête avec le chef de l’Etat, selon l’agence locale al-Markaziya.

Contacté par L’Orient-Le Jour, un cadre FL évite de fixer une date pour la visite de M. Geagea à Baabda. Il déclare, toutefois, que « le leader des FL pourrait s’y rendre à n’importe quel moment ».

Au menu de l’entretien figure naturellement l’épineuse question des pourvois dans l’administration, d’autant que M. Geagea semble déterminé à ne pas se laisser prendre au dépourvu dans cette affaire. Mais pour le cadre FL précité, l’important, c’est de poursuivre le forcing dans le sens de l’adoption d’un mécanisme clair sur ce plan. « Nous renvoyons la balle dans le camp du chef de l’Etat parce qu’il est le président de la République qui devrait se tenir à l’écart de tous les différends, et que nous établissons une nette distinction entre le locataire de Baabda et le chef du CPL, Gebran Bassil, mais aussi entre ce dernier et son parti », explique-t-il précisant que les secousses observées récemment sur la scène chrétienne ne portent pas sur des problèmes avec les aounistes, mais ont été causées par certaines prises de positions de Gebran Bassil.


(Lire aussi : Vers une nouvelle collusion CPL-Futur ?)


Pour en revenir aux nominations, les milieux de Meerab confient que le parti n’en demande pas une quote-part, mais estime que tout dépend du président Aoun qui devrait exercer de la pression en faveur de la transparence et du mérite. Et le cadre FL de faire savoir, par ailleurs, que Samir Geagea profitera de sa réunion avec Michel Aoun pour l’exhorter à interdire le Hezbollah de se lancer dans l’éventuelle escalade irano-américaine, à la lumière des derniers développements régionaux. Une position qu’il avait réitérée lors d’un point de presse tenu mardi dernier à Meerab, qu’à l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre, Saad Hariri, au Sérail, quelques heures plus tard.

En attendant l’entretien Aoun-Geagea, les FL poursuivent leurs préparatifs pour la batille des nominations en Conseil des ministres… face au CPL. Une fois de plus, Samir Geagea en a donné le ton en invitant Gebran Bassil à faire preuve de retenue, sur ce plan. « Je demande à M. Bassil de se calmer un peu », a-t-il lancé dans une interview accordée hier au quotidien al-Joumhouriya.

C’est dans le même cadre que s’inscrivent des propos tenus hier par le ministre des Affaires sociales Richard Kouyoumjian (FL). Accusant le CPL d’adopter « un discours populiste » en matière de réfugiés syriens, il a estimé que « le fait que toutes les nominations aux postes réservés aux chrétiens reviennent au CPL, n’est pas à même de recouvrer leurs droits ». Une allusion à peine voilée au slogan du « recouvrement des droits des chrétiens » brandi par les aounistes lors de la présidentielle de 2016. « Nous affronterons tout partage du gâteau, monopole ou tentative de marginalisation dans les nominations », a encore affirmé M. Kouyoumjian.


(Lire aussi : Bou Saab chez Hariri pour un replâtrage des relations)


Jreissati à Aïn el-Tiné
Un tableau qui n’est certainement pas sans susciter des craintes quant à une exacerbation des tensions entre les deux partenaires chrétiens. Mais une source proche du CPL confie à L’OLJ que ce parti n’entend pas alimenter la polémique avec le chef des FL. Il est de son droit de plaider pour sa quote-part de nominations, ajoute-t-on dans les mêmes milieux, dans ce qui pourrait être interprété comme une tentative de calmer les esprits entre les deux formations chrétiennes majoritaires.

Il n’en reste pas moins que c’est par la bouche du ministre d’Etat aux affaires de la présidence, Salim Jreissati, que le tandem Baabda-CPL a décoché une flèche en direction de Meerab.

A 48 heures de la séance législative prévue demain et dans le cadre de laquelle le Parlement devrait élire cinq des dix membres du Conseil constitutionnel (le gouvernement devant nommer le reste des membres), le président de la République a dépêché M. Jreissati à Aïn el-Tiné pour un entretien avec le président de la Chambre. S’exprimant à l’issue de la rencontre, le ministre a déclaré que sur ce plan, « la théorie du partage des parts ne tient pas dans la mesure où tous les protagonistes sont représentés tant à l’hémicycle qu’au sein du cabinet ». « Qu’ils nous expliquent comment peut-on appliquer cette logique pour les nominations des vice-gouverneurs de la Banque du Liban, ou dans les autres postes haut-placés ? », s’est interrogé Salim Jreissati, dans ce qui sonne comme une réponse implicite aux accusations lancées récemment par les FL contre le CPL. « Le président de la Chambre est attaché à des nominations axées sur le mérite. Et je lui ai transmis les souhaits du chef de l’Etat pour que ces critères soient respectées », a encore dit Salim Jreissati.

Des sources informées citées par notre correspondante Hoda Chédid, la discussion entre MM. Berry et Jreissati a porté sur les nominations judiciaires exclusivement. Dans les mêmes milieux, on confie que dans un premier temps, il s’agit de nommer les nouveaux membres du CC et de pouvoir aux postes de procureur général (sunnite), directeur général de la Justice (sunnite), et ceux des présidents du Conseil d’Etat et du département de la législation et du contentieux au ministère de la Justice (maronites).


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commentaires (2)

Gébran Bassil, président du CPL, ministre des Affaires étrangères, ex-ministre de l'Energie, n'a pas le temps de s'occuper des complaintes de Samir Geagea, il fait du tourisme politique tous les dimanches. Il était le dernier week-end à el-Kaa* et à Ras-Baalbek pour "exalter" les assassinés de ces deux villages morts au Champ d'Honneur de la Patrie. * El-Kaa est l'Oradour-sur-Glane du Liban à cause de ses fusillés par l'ennemi.

Un Libanais

17 h 22, le 25 juin 2019

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Commentaires (2)

  • Gébran Bassil, président du CPL, ministre des Affaires étrangères, ex-ministre de l'Energie, n'a pas le temps de s'occuper des complaintes de Samir Geagea, il fait du tourisme politique tous les dimanches. Il était le dernier week-end à el-Kaa* et à Ras-Baalbek pour "exalter" les assassinés de ces deux villages morts au Champ d'Honneur de la Patrie. * El-Kaa est l'Oradour-sur-Glane du Liban à cause de ses fusillés par l'ennemi.

    Un Libanais

    17 h 22, le 25 juin 2019

  • L,ERREUR DE LA CONFIANCE MAL PLACEE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 47, le 25 juin 2019

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