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Des huiles et des tuiles

On s’attendait à ce qu’ils se balancent des blocs de parpaing à la figure… Raté! Parfaitement rodée, la politique du bord du gouffre a parfaitement bien fonctionné, renvoyant dans les cordes le Futuroscope et le Basileus, condamnés à ricaner jaune devant les caméras tout en s’envoyant des vannes pédestres par dessous la table. Au Liban, le choc des cultures fait des étincelles ! Le tout devant une brochette de planqués atones, effarés à l’idée de devoir arbitrer ces querelles de ménage hautement planétaires.

Faut dire à la décharge des papys de la République que tous les processeurs du monde ne sont pas de trop pour régler des questions aussi existentielles que celles de savoir : un, si le Premier ministre est un gros mollasson, ou si son ministre du Dehors est un odieux raciste ; deux, si Istiz Nabeuh réussira par ses grandes manœuvres internationales à casser l’axe Washington-Tel-Aviv au sujet de nos frontières terrestres et maritimes ; trois, si la friture autour de la municipalité de Chehim va dégouliner sur les rapports entre le Derviche tourneur de Moukhtara et le Moelleux du Sérail. Quand on pense aux milliards de neurones qui s’échappent chaque semaine de ce déversoir de salivations inutiles, on se met soudain à penser à l’impact catastrophique de leur empreinte carbone.

Le plus palpitant quand on barbote dans la mélasse politique locale, c’est de voir comment chaque semaine trimbale son brimborion de tuiles qu’on nous présente comme éminemment stratégiques, alors même que l’économie passe de déconfiture en capilotade, que le pays croule sous les déchets et vire gentiment bidonville.

Pour l’heure, les désœuvrés sont invités à déguster l’empoignade des députés au sein de la commission parlementaire des Finances et du Budget, où les participants prennent plaisir à pinailler autour de chaque alinéa d’article pour tenter d’arracher des concessions dont le bénéfice échappe à l’écrasante majorité des manants. Résumé de la guignolade : d’abord inventer un budget en forme d’usine à gaz au gouvernement, puis s’employer à le démonter au Parlement. Quel boulot ! À croire que le grand souci des huiles au pouvoir n’est plus de gagner de l’argent, mais d’empêcher les Libanais d’en gagner…

Bref, pour la faire courte, y aura un surplus d’impôts et aucun abattement en perspective. En revanche, au vu de cette fange politique qui les manipule, les Libanais ont toutes les raisons de rester abattus.

gabynasr@lorientlejour.com

On s’attendait à ce qu’ils se balancent des blocs de parpaing à la figure… Raté! Parfaitement rodée, la politique du bord du gouffre a parfaitement bien fonctionné, renvoyant dans les cordes le Futuroscope et le Basileus, condamnés à ricaner jaune devant les caméras tout en s’envoyant des vannes pédestres par dessous la table. Au Liban, le choc des cultures fait des étincelles !...

commentaires (4)

"...vire gentiment bidonville..." Nous sommes déjà un bidonville ! Excepté quelques îlots de fleurs, verdure et propreté bien entretenus à Baabda et autres demeures de responsables politiques "respectables" ici et là. Cela fait bonne impression aux nombreux visiteurs, n'est-ce pas ?! Quant au petit peuple, il n'a qu'à supporter la saleté, les ôdeurs des ordures et le désordre en tout...en silence, tout en acceptant qu'on l'arrose de taxes, impôts et frais en tous genres, pour que les 30 ministres continuent de recevoir leur salaire... Bon week-end, Monsieur Gaby Nasr, et MERCI de savoir nous faire sourire même en décrivant si crûment notre réalité quotidienne ! Irène Saïd

Irene Said

14 h 33, le 14 juin 2019

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Commentaires (4)

  • "...vire gentiment bidonville..." Nous sommes déjà un bidonville ! Excepté quelques îlots de fleurs, verdure et propreté bien entretenus à Baabda et autres demeures de responsables politiques "respectables" ici et là. Cela fait bonne impression aux nombreux visiteurs, n'est-ce pas ?! Quant au petit peuple, il n'a qu'à supporter la saleté, les ôdeurs des ordures et le désordre en tout...en silence, tout en acceptant qu'on l'arrose de taxes, impôts et frais en tous genres, pour que les 30 ministres continuent de recevoir leur salaire... Bon week-end, Monsieur Gaby Nasr, et MERCI de savoir nous faire sourire même en décrivant si crûment notre réalité quotidienne ! Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 33, le 14 juin 2019

  • QUELQU'UN PEUT M'EXPLIQUER COMMENT UN BUDGET DONT LES TAXES COMMNENCENT LE PREMIER JUILLET PEUT DIMINUER SUR L'ANNEE D'AUTANT? CELA VOUDRAIT DIRE QUE SI CE MEME BUDGET AVAIT COMMENCE LE 1ER JANVIER , NOUS SERIONS A 3% SEULEMENT? QUELQUE CHOSE EST FAUX DANS TOUT CE RAISONNEMENT ET CE BUDGET ET LES CHIFFRES DE 7.56 % DEVRAIENT ETRE REVUE A LA HAUSSE PLUTOT 10% PUISQU'ELLE N'AFFECTENT QUE 50% DE L'ANNEE FISCALE ON DECOUVRIRA CETTE "SURPRISE" AU PREMIER TRIMESTRE 2020

    LA VERITE

    13 h 57, le 14 juin 2019

  • Au Liban, on ne barbote pas dans la mélasse de kharroub, mais on s'agite dans la confiture de la kerdocratie* et dans la marmelade de la kleptocratie*, comme à Malte. *(L'OBS du 6/6/2019).

    Un Libanais

    13 h 49, le 14 juin 2019

  • AWE LE3YAR YIA GABY NASR, AWE LE3YAR ! NE LES MENAGE PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 11, le 14 juin 2019

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