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Lifestyle - Coolitude

Fashionistas en mode Airbnb

L’élégance suprême, le « griffé », n’est plus l’affaire de quelques happy few. Désormais, tout le monde peut se parer de luxe, pour une soirée ou plus, grâce à une « économie de partage et de location ».

Des sandales à louer le temps d’une soirée. Photo tirée du compte Instagram de Tulerie

En ces temps modernes où les vies se lisent et se vivent à livre ouvert et où l’on quitte aisément son cocon pour s’installer, momentanément, dans les murs des autres, manière Airbnb, l’heure est donc au partage. Dès lors, pourquoi ne pas soumettre aussi sa garde-robe à ce procédé de bon échange qui vient d’être lancé, principalement dans les pays anglo-saxons, sous le label

Airbnb Fashion, en référence à ce mode de location temporaire des appartements, pratiqué partout dans le monde. Ainsi, toute femme peut devenir, l’espace d’un soir, une Cendrillon arborant une création haute couture louée pour une somme modique par une des compagnies opérant sur la toile et qui ont bien établi ce système. Un système différent de celui qui a toujours existé et qui était pratiqué par des boutiques spécialisées où le client allait faire son choix sur place. Aujourd’hui, tout en restant chez elles, les personnes voulant être continuellement à la pointe de la mode haut de gamme, souvent pas à la portée de leur bourse, se voient proposer un grand choix de vêtements via une application spécial emprunt, s’inscrivant dans le cadre d’une « économie de location ».

Ce nouveau réflexe a démarré aux États-unis en 2016 avec Rent the Runway (« Louer le podium »), un service en ligne qui permet de s’habiller de pied en cap dans une diversité de styles, en puisant donc chez les autres et en ne payant que 10 % de la valeur des pièces choisies. Même les enfants y trouvent leur compte. S’ensuit un retour de la marchandise qui, après sa remise à propre, passera en d’autres mains. Cette enseigne qui a prospéré possède actuellement le plus grand espace de nettoyage à sec existant, capable de rafraîchir deux mille articles à l’heure. La formule ayant pris, d’autres initiatives du genre ont vu le jour.


Une application pour location de griffes prestigieuses
La dernière en date, qui fait beaucoup parler d’elle, est baptisée Tulerie. Elle a été établie par deux trentenaires, Violet Gross et Merri Smith, qui ont ciblé la tranche d’âge 25-45, désireuse de louer des vêtements et des accessoires uniquement puisés dans de grandes collections et griffes célèbres. Ces personnes ne verseront que 5 % environ du prix initial de la pièce choisie. Dès le lancement de leur application en septembre dernier, et de leur site internet, elles ont répondu aux besoins de différents types de clientes qui peuvent louer l’objet de leurs désirs pour un jour ou plus. Il y a d’abord celles à la recherche d’articles superluxueux (notamment les sacs Chanel), qui après avoir emprunté, porté et restitué l’accessoire, ont vu le budget consacré à leur garde-robe beaucoup moins entamé que lorsqu’elles se rendaient dans les boutiques. Puis viennent les inconditionnelles du tout-luxe qui avaient l’habitude de n’acheter que du cher, porté juste quelquefois puis laissé dans leur armoire. Grâce à Tulerie, elles ont eu l’idée de mettre certaines de leurs toilettes en location et ont pu ainsi récupérer 50 % du prix initialement payé. Enfin, les amatrices du dernier cri dans sa version bas prix ont été, elles, convaincues d’utiliser cette option pour s’essayer, toujours par le biais de Tulerie, aux grands noms du design.

Ce genre de plate-forme, qui table sur le profit encore inexploité de la location de griffes prestigieuses (conservées en très bon état), pourrait, outre l’avantage matériel, faciliter la vie des fashionistas, leur évitant toute angoisse des préparatifs pour être continuellement au meilleur de leur forme. À savoir, ne plus perdre du temps à courir trouver la tenue hip, ses accessoires qui doivent être inédits et son effet garanti sur Instagram.


Être sur son 31 tous les jours
« Chacun aimerait posséder des basiques de qualité (des jeans et une bonne paire de chaussures), a déclaré au Wall Street Journal Anushka Salinas, directrice financière de Rent the Runway. Nous projetons que bientôt, ils constitueront 50 % de votre garde-robe, alors que les autres 50 % seront probablement loués. Pour preuve, l’arrivée sur le marché de Tulerie, par exemple. Un concept permettant aux femmes d’être sur leur 31 tous les jours. » Pour sa part, l’une des fondatrices de Tulerie, Merri Smith, confie : « Bien sûr, je continue à avoir envie d’aller faire du shopping. Mais je pense que la location des pièces d’une garde-robe va connaître une plus grande popularité quand les gens vont constater que leur compte en banque se porte mieux. Et ils aiment cela. » Sa partenaire, Violet Gross, ajoute : « On avait tendance à considérer que ce n’était pas très propre d’emprunter des vêtements d’étrangers, mais les avantages de l’économie de partage ont permis de dépasser l’idée traditionnelle de la possession. Rappelons que les femmes ne sont pas étrangères au troc. Les enfants également, qui aiment fouiller dans l’armoire de leurs amis pour porter leurs habits plutôt que les leurs. Comme quoi l’emprunt serait une seconde nature. »

L’Angleterre est en train de suivre cette même voie avec HURR Collective, un site en ligne œuvrant principalement pour les 25-35 ans. Idem pour l’Australie avec HUMM. On prévoit une longue vie à cette mode d’échange et de partage siglé actuellement

AirBnb Fashion, car, selon la revue Forbes, « ceux qui gèrent le marché de la mode vont miser sur ce créneau pour avoir accès à de nouveaux consommateurs qui cherchent l’accessibilité en abandonnant la notion de possession permanente des vêtements ».



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En ces temps modernes où les vies se lisent et se vivent à livre ouvert et où l’on quitte aisément son cocon pour s’installer, momentanément, dans les murs des autres, manière Airbnb, l’heure est donc au partage. Dès lors, pourquoi ne pas soumettre aussi sa garde-robe à ce procédé de bon échange qui vient d’être lancé, principalement dans les pays anglo-saxons, sous le label...

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