Le président libanais, Michel Aoun, a estimé jeudi, alors qu'il recevait une délégation du Conseil des églises au Moyen-Orient, que le Liban cesserait d'exister si les nombreux réfugiés palestiniens et syriens présents actuellement dans le pays devaient y rester indéfiniment.
Rappelant qu'Israël "avait annoncé que les réfugiés palestiniens resteront là où ils se trouvent", M. Aoun a déclaré : "Le Liban n'aura plus d'existence si un demi-million de réfugiés palestiniens et 1,6 million de réfugiés syriens restent (dans le pays). Sa démographie est en train de changer complètement".
M. Aoun a en outre dit œuvrer continuellement pour "renforcer la présence des chrétiens en Orient" et a demandé à la délégation "d'aider le Liban à résoudre le problème des déplacés syriens en persuadant les pays occidentaux d'accepter qu'ils retournent dans leur pays le plus tôt possible".
Selon les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU, le Liban accueille un peu plus de 970.000 réfugiés syriens, officiellement inscrits sur les registres onusiens. Les trois quarts de ces réfugiés vivent sous le seuil de la pauvreté. Alors que leur retour en Syrie fait désormais partie du discours de toutes les formations politiques, ces dernières s'écharpent sur la nécessité de coopérer ou pas avec le régime de Bachar el-Assad pour assurer ce retour. La communauté internationale, elle, appelle à un règlement politique du conflit avant d'assurer le retour des réfugiés.
Quant aux réfugiés palestiniens vivant au Liban, les autorités libanaises avaient annoncé en décembre 2017 que leur nombre s'élevait à 174.000, dans un premier recensement officiel. La présence des Palestiniens a toujours été un sujet délicat au Liban, accentuant notamment les clivages dans la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990. Un sentiment anti-palestinien perdure parfois dans le pays et nombreux sont ceux qui refusent une naturalisation des ressortissants palestiniens ayant fui leur terre d'origine après la création en 1948 de l’État d'Israël.
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Quoique il semble que Michel Aoun n'aime pas trop Donald Trump, le président américain, à la limite, les politiciens n'ont pas vraiement beaucoup de moyens pour freiner la migration: on peut ou on pourrait construire un "mur' comme Donald Trump il veut construire un mur contre les mexicains, Aoun pourrait construire un mur autour du Liban contre les syriens ... mais ce n'est pas du tout pratique ... C'est une approche que l'empereur Hadrianus a essayé aussi en Angleterre (le mur de Hadrien près à la frontière Angleterre-Écosse actuelle). La difficulté principalle c'est que d'un coté il y a des différences entre libanais et syriens mais d'autre coté - dans ma compréhension peut-être fautive - il y a aussi beaucoup de choses en commun qui fait que la différence entre syrien et libanais n'est pas toujours très clair, de mon point de vue occidentale syrien et libanais c'est très similaire quoique il y aurait sans doute des libanais qui vont dire que c'est radicallement faux.
09 h 23, le 10 mai 2019