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À La Une - Musique

Kamaal Williams à The Grand Factory : du jazz underground sans élitisme

La nouvelle référence de l’underground londonien Kamaal Williams est montée jeudi soir sur les toits du Grand Factory, avec bonne humeur et simplicité.

Le claviériste britannique Kamaal Williams sur la scène du Grand Factory. Photo Florence Loève

L’underground londonien est monté sur les toits du club The Grand Factory jeudi soir : le claviériste britannique Kamaal Williams, la nouvelle référence au croisement entre acid jazz, funk, et electro, s’y est produit. Sa musique est de niche, mais le partage musical s’est fait dans la bonne humeur et la simplicité.

L’artiste est arrivé incognito au Grand Factory. Le club est situé à Bourj Hammoud, au dernier étage d’une ancienne usine désaffectée de literie : pour y accéder, il faut emprunter un ascenseur monte-charge. Une dizaine de personnes s’y serrent, orientées par un vigile mutique. Au fond à gauche, Kamaal Williams se tient debout, l’air concentré au-dessus de son collier de barbe rousse et sous son bob noir. Il est tellement discret que personne ne lui prête attention. Après son concert en revanche, des fans s’agglutinent autour de lui pour discuter ou prendre des photos. Kamaal Williams accepte avec un sourire.

Entre son entrée profil bas et sa sortie en mode star, le génie du musicien, compositeur et producteur a opéré. Adoubé par les amateurs de jazz et les médias, Kamaal Williams est devenu en quelques années une nouvelle référence musicale. Son dernier album, The Return, paru en 2018, est arrivé à la 63ème place du hit-parade britannique. Pour un musicien qui explore les marges du jazz, le score est significatif. 

L’originalité de Kamaal Williams est de mêler ces influences très souvent séparées. Il pioche dans des inspirations hip hop et électro aussi bien que jazz et funk. En concert, il passe des mélodies tendres à des rythmes agiles pianotés avec frénésie. La salle se trémousse irrésistiblement et joyeusement sous les boules à facettes discos et les néons roses des lieux.

Ce mélange unique de genres fait indéniablement le succès de l’artiste, depuis ses débuts dans le cadre du duo Yussef Kamaal, avec le batteur Yussef Dayes. La paire s’est séparée en 2017, une semaine après avoir reçu le Breathrough Act du Jazz FM Awards, un prix reconnu dans la sphère bleue. Kamaal Williams continue à écrire et produire seul ses compositions.

Si l’artiste est très accessible, sa musique garde quelque chose de confidentiel. Williams attire surtout de jeunes amateurs de jazz comme Philippe, 24 ans, étudiant libanais en ingénierie mécanique à Copenhague, qui profite d’un retour au Liban pour assister au concert. Il cite les jazzmen américains Herbie Hancock ou Miles Davis parmi ses artistes favoris. Jawad, qui a « l’âge de ses artères » (lesquelles paraissent encore jeunes), est fan de jazz aussi. Mais il ne connaît Kamaal Williams que « depuis ce matin, sous la douche ». Cela ne l’empêche pas d’ « adorer le concert ». Sur scène, les musiciens en profitent autant que le public. Échanges de grands sourires entre Kamaal Williams, son batteur et son bassiste, sur fond d’improvisations. La batterie chatouille les jambes du public à coups de cymbales, la basse suave amortit et le clavier se lance dans des solos joufflus et taquins.

Le plaisir est tel que Philippe « aurait voulu que ce soit plus long ». Le reste de la salle est d’accord avec lui. A la fin du concert, Kamaal Williams, qui s’est converti à l’islam en 2011, brandit son sourire, remercie et lance un « God bless you ». Le public réclame : « We want more », on en veut plus.

Heureusement, le claviériste british d’origine taiwanaise a la mélomanie généreuse. Les trémoussements se délocalisent et s’intensifient dans une autre salle du club, plus petite, pour une after-party électro.  Kamaal Williams devient Henry Wu et y triture les platines devant un petit comité. Sous ce nom, il mixe et produit de la musique électro.  Il a déjà une dizaine d’EP (albums) à son actif depuis 2012.

Avec ce concert, The Grand Factory lance Late Knights, une plateforme de musique dont l’objectif est de montrer et documenter « les couleurs de Beyrouth et de la région, nourries par le transit de talents internationaux et locaux ». Premier concert, premier talent, affaire à suivre.


L’underground londonien est monté sur les toits du club The Grand Factory jeudi soir : le claviériste britannique Kamaal Williams, la nouvelle référence au croisement entre acid jazz, funk, et electro, s’y est produit. Sa musique est de niche, mais le partage musical s’est fait dans la bonne humeur et la simplicité. L’artiste est arrivé incognito au Grand Factory. Le club est...

commentaires (1)

il y a bcp d'événements au Liban dont on ne sait pas qd ils vont se produire. on ne le sait que quand ca se produit est ce que la redaction peut me donner le moyen de le savoir à l'avance merci de me répondre.

Élie Aoun

13 h 30, le 27 avril 2019

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Commentaires (1)

  • il y a bcp d'événements au Liban dont on ne sait pas qd ils vont se produire. on ne le sait que quand ca se produit est ce que la redaction peut me donner le moyen de le savoir à l'avance merci de me répondre.

    Élie Aoun

    13 h 30, le 27 avril 2019

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