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Santé - Cardiologie

Palpitations : lorsque le cœur bat la chamade

Dans la majorité des cas, les tachycardies sont bénignes et n’ont pas une origine cardiaque. Il n’en reste pas moins que l’investigation reste de mise quel que soit l’âge du patient. Un avis médical est ainsi recommandé.

Dans 40 % des cas uniquement, une maladie cardiaque peut être à l’origine des palpitations. Photo Bigstock

Que de fois n’a-t-on pas senti son cœur s’emballer et cogner fort dans la poitrine. De quoi paniquer un peu, d’autant que ces sensations sont immédiatement associées à un problème cardiaque. Or ce n’est pas systématiquement le cas, selon les spécialistes qui affirment que dans la majorité des cas, les tachycardies sont bénignes.

« Les palpitations cardiaques sont un sentiment subjectif, on sent qu’on a le cœur qui bat de façon anormale, causant une gêne au niveau du thorax ou du cou », explique à L’Orient-Le Jour le Dr Mario Njeim, cardiologue et rythmologue à l’Hôtel-Dieu et chargé d’enseignement à l’Université Saint-Joseph. « Les causes à l’origine de ces symptômes sont très variables et souvent ne reflètent pas une maladie cardiaque sous-jacente », poursuit-il.

Les personnes qui se plaignent de palpitations confient « sentir le cœur arrêter de battre pendant une fraction de seconde avant de redémarrer, c’est ce qu’on appelle une extrasystole ». D’autres sentent qu’il « bat de façon répétitive et rapide, régulière ou irrégulière, avec une intensité parfois accentuée ».

Quel qu’il en soit, il faut savoir que dans « 40 % des cas uniquement, une maladie cardiaque peut être à l’origine de ces palpitations », précise le spécialiste. Aussi, note-t-il, « parmi ces causes cardiaques, le problème pourrait être soit au niveau des artères du cœur qui nourrissent le muscle cardiaque, soit au niveau du muscle cardiaque lui-même sans que les artères ne soient pour autant affectées ». « Il peut aussi s’agir d’un problème qui affecte le système électrique du cœur ou encore d’un problème au niveau des valves cardiaques, ajoute le Dr Njeim. Toutes ces différentes causes pourraient entraîner une déviation du rythme électrique du cœur de la normale, ce qui explique les palpitations ressenties par un patient. »

Dans 30 % des cas, ces palpitations ont une cause psychiatrique ou psychosomatique, comme une attaque de panique, une anxiété ou un abus de substances (drogue, caféine, alcool, stimulants, boissons énergisantes…). « Dans des cas rares, l’activité électrique du cœur continue à prendre naissance dans une localisation normale, mais de façon rapide et inappropriée même lorsqu’on est au repos, constate le spécialiste. On parle alors de tachycardie sinusale inappropriée. »

Enfin, dans 30 % des cas, les palpitations peuvent être dues à un problème extracardiaque qui affecte le cœur, comme un problème d’anémie, d’hormones ou de thyroïde.

Ne pas abuser des tests

Les palpitations sont un trouble fréquent dont se plaignent 16 % des personnes qui consultent des cardiologues, selon des études menées à l’échelle internationale. Elles affectent les personnes de tout âge, mais le type de pathologie sous-jacente diffère selon le groupe d’âge. Ainsi, chez les jeunes, « les palpitations sont souvent bénignes et dues à des causes psychiatriques ou psychosomatiques », alors que chez les personnes plus âgées, « le risque d’avoir des cardiopathies sous-jacentes est plus important ».

Bien que les palpitations soient souvent bénignes, « l’investigation reste de mise, quel que soit l’âge du patient », insiste le Dr Njeim. Il est ainsi recommandé d’avoir une histoire médicale complète du patient pour éliminer une éventuelle cardiopathie sous-jacente, ainsi qu’une histoire familiale « pour éliminer la possibilité d’une maladie à transmission génétique ». Un ECG ou électrocardiogramme est également recommandé.

Le spécialiste met toutefois en garde contre « l’abus des tests » et le recours à « des examens plus invasifs et plus coûteux chez toute personne qui ressent une palpitation, parce que dans la majorité des cas celle-ci ne reflète pas une pathologie grave ». « Les examens susmentionnés peuvent être suffisants pour clarifier le problème et rassurer le patient dans un grand nombre de cas », assure le Dr Njeim. « En présence, par contre, d’un critère de gravité, comme une perte de connaissance, une préperte de connaissance, une douleur thoracique ou une difficulté à respirer, il faut pousser les investigations à la recherche d’une éventuelle cause cardiaque. Des tachycardies qui débutent et s’arrêtent de façon brutale ont aussi plus de risque d’être reliées à une cause cardiaque. Aussi, il reste au médecin traitant à analyser chaque cas et juger si une échocardiographie, une épreuve d’effort, une coronographie ou des tests pour étudier l’activité électrique du cœur seront indiqués », ajoute le médecin.

« Parfois, explique-t-il, un holter de surveillance pour 24 heures ou même 72 heures est également requis. Il permet de surveiller le rythme cardiaque sur une période prolongée, contrairement à l’ECG qui n’enregistre que dix secondes. Malheureusement, on est un peu limité au Liban dans ce cadre, parce que certaines technologies nécessaires ne sont pas encore couvertes par les tiers-payants. C’est le cas de ces techniques qui permettent de surveiller le rythme cardiaque pendant plusieurs semaines avec la possibilité d’envoyer en temps réel un message au patient et au médecin traitant en cas d’un problème. Par ailleurs, des technologies très récentes qui permettent aux utilisateurs des smartphones ou des montres intelligentes de réaliser un relevé d’ECG au moment même où ils ressentent des symptômes inquiétants et d’envoyer les données à leur médecin. Ces fonctionnalités vont sûrement jouer un rôle de plus en plus important dans l’évaluation des palpitations et des troubles du rythme cardiaque. »

Ne pas négliger les symptômes

Quand faut-il consulter ? « Beaucoup de personnes vivent de façon chronique avec des palpitations, constate le Dr Njeim. Si celles-ci sont gênantes, c’est-à-dire qu’elles affectent la vie quotidienne de la personne ou qu’elles s’associent aux signes de gravité susmentionnés, il faut consulter sans tarder. Un avis médical doit aussi être recherché si les palpitations sont associées à des symptômes extracardiaques comme une fièvre, un tremblement au niveau des extrémités, une perte de poids ou une tuméfaction au niveau du cou. En général, il est conseillé de toujours consulter un cardiologue ou un généraliste. »

Le traitement dépend de la cause des palpitations. « Souvent dans le cas des tachycardies bénignes, le traitement reste conservateur, note le Dr Njeim. On demande ainsi au patient d’éviter les stimulants et d’améliorer son hygiène de vie (mieux dormir, faire du sport…). Dans d’autres cas le cardiologue peut opter pour un traitement médicamenteux de longue durée ou pour une intervention endocardiaque qui vise à supprimer les troubles du rythme. Elle consiste à manipuler des cathéters introduits dans la circulation sanguine. Il faut savoir que le choix du traitement dépend d’un nombre de facteurs tels que la sévérité des symptômes, le retentissement des troubles du rythme sur la fonction du cœur et le risque vital associé à ces troubles. De façon générale, les interventions endocardiaques peuvent dans plusieurs situations être plus efficaces que le traitement médicamenteux. Parfois même, l’implantation d’un défibrillateur permanent est indiquée dans certaines situations bien précises, notamment chez les patients qui présentent des maladies cardiaques pouvant potentiellement causer un arrêt cardiaque. »

Que de fois n’a-t-on pas senti son cœur s’emballer et cogner fort dans la poitrine. De quoi paniquer un peu, d’autant que ces sensations sont immédiatement associées à un problème cardiaque. Or ce n’est pas systématiquement le cas, selon les spécialistes qui affirment que dans la majorité des cas, les tachycardies sont bénignes.« Les palpitations cardiaques sont un...

commentaires (2)

ce n'est pas manquer de respect si je rappelais qu'affirmer cet avis avec qqs references appuyant cela , telles que publiees par des chercheurs dans des revues medicales serieuses serait plus apte a attirer l'attention d'un lecteur, surtout a le convaincre .

Gaby SIOUFI

18 h 49, le 28 avril 2019

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Commentaires (2)

  • ce n'est pas manquer de respect si je rappelais qu'affirmer cet avis avec qqs references appuyant cela , telles que publiees par des chercheurs dans des revues medicales serieuses serait plus apte a attirer l'attention d'un lecteur, surtout a le convaincre .

    Gaby SIOUFI

    18 h 49, le 28 avril 2019

  • Ca peut être aussi dû à l'amour lol

    Tina Chamoun

    13 h 34, le 26 avril 2019

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