Des étudiants de la NDU donnent une seconde vie aux douilles des fusils de chasse

Chaque année, des centaines de milliers de cartouches de fusils de chasse sont vendues, et les douilles utilisées sont en partie laissées dans la nature. Pourtant les matériaux de base qui les constituent, le plastique et le métal, sont recyclables. Mais la séparation des matériaux est indispensable pour un recyclage efficace. Si une grande quantité de douilles est aujourd’hui ramassée, beaucoup finissent encore à la poubelle. Un problème que proposent de résoudre trois étudiants en génie mécanique à l’université Notre-Dame de Louaïze (NDU), Joy-

Najem el-Khoury, Joseph Katmarji et Charbel Eid. Sous la supervision du directeur du département de génie mécanique à la faculté d’ingénierie (FE), le Dr Najib Metni, les trois ingénieurs en devenir ont créé CARL (Cartridge Recycler), une machine pour recycler les douilles, et cela dans le cadre d’un projet sponsorisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le programme LIRA (Lebanese Industrial Research Achievements).

Le fonctionnement de CARL est basé sur le principe de la séparation de matériaux de différentes densités. La machine consiste en un bassin d’eau sur lequel est installé un broyeur de déchets électronique, de petite taille, équipé d’un système de convoyeur et d’une courroie en plastique rainurée. Les cartouches sont déversées dans le broyeur où elles sont décomposées en petites particules. Les particules tombent ensuite dans l’eau. Les matériaux plus denses que l’eau, tels que les produits métalliques, coulent, tandis que les matériaux moins denses, tels que le plastique, flottent. La différence de densités assure une séparation facile du métal et du plastique. Le convoyeur transporte le métal hors du bassin et un trop-plein d’eau transporte les particules de plastique dans un autre bassin.

Un prototype opérationnel

« Le seul problème auquel nous avons fait face était d’obtenir un bon broyeur pour fer et plastique. En Europe les machines étaient trop chères, mais nous avons finalement trouvé un bon broyeur en Inde », confie Joy-Najem el-Khoury.

CARL a été construite avec le soutien technique et l’expertise industrielle en machines d’acier inoxydable du fabricant GMM Nakad and Sons basé à Roumieh. Aujourd’hui, CARL peut produire 12 kilogrammes de particules en plastique pur polyéthylène basse densité (LDPE) toutes les heures. Une quantité importante de plastique pourra ainsi éviter d’être déversée dans la nature. « Nous travaillons depuis un certain temps pour résoudre un problème répandu polluant notre nature, les cultures et les eaux souterraines », souligne Rawad Rizk, chef de projet au PNUD.

Joy-Najem el-Khoury ajoute : « Notre message aux chasseurs est : récupérez vos douilles et ne les jetez plus dans la forêt, donnez-leur une seconde vie ! »

La machine CARL est maintenant considérée comme un prototype opérationnel et sera installée dans les locaux de l’ONG L’Écoute, à Fanar, spécialisée dans le recyclage. L’inauguration de la machine a eu lieu le mercredi 20 mars en la présence du ministre de l’Environnement, Fadi Jreissati, du chef de la Commission nationale de la femme libanaise, Claudine Aoun Roukoz, de la représentante du PNUD, Céline Moyroud, du député Eddy Maalouf et de l’ambassadrice de bonne volonté du PNUD Live Lebanon, Saada Fakhry.