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Liban - CES

Arbid invite à un dialogue socio-économique à l’échelle nationale

De g. à d., Carlos Condé, chef de la division Moyen-Orient et Afrique de l’OCDE, Charles Arbid, président du CES, et Mohammed Saïfeddine.

Les Conseils économiques et sociaux doivent-ils devenir des Chambres citoyennes ? Cette question était au centre des débats qui se sont tenus hier au CES à la faveur d’un séminaire organisé en collaboration avec l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur le rôle de ces conseils de par le monde, surtout en tant que premiers acteurs du dialogue social. La question n’est toujours pas tranchée, y compris en France où elle se pose avec beaucoup d’acuité, notamment après le déclenchement de la crise des gilets jaunes. Quand bien même elle est plus que jamais d’actualité à une époque où l’adoption de politiques sociales inclusives et le respect de la démocratie participative sont désormais des repères de l’évolution sociétale.


L’appel à un dialogue à l’échelle nationale
Dans son discours d’ouverture, le président du CES Charles Arbid a rappelé que « le Conseil économique et social libanais, habilité de par la loi à assurer la participation de tous les secteurs à l’élaboration de la politique économique et sociale de l’État, s’efforce d’être une plateforme du dialogue social ». « Car du dialogue naît le consensus indispensable pour mener à bien les réformes, de surcroît, lorsqu’elles supposent des sacrifices. Cela nous concerne plus que jamais, nous autres Libanais », a encore dit M. Arbid, avant de poursuivre : « En Europe, le dialogue social et économique est de plus en plus appréhendé comme moteur et instrument de gouvernance pour un développement durable. Produisant des politiques qui sont le fruit d’un consensus, ce dialogue a été intégré dans les processus de prise de décision dans de nombreux pays. Nous avons aussi l’ambition d’instaurer un dialogue social durable et de faire prévaloir l’approche inclusive, susceptible de consolider la démocratie. »

Charles Arbid devait enfin renouveler l’appel du CES au gouvernement à organiser des sessions extraordinaires destinées au dialogue social et économique à l’échelle nationale. « Notre Conseil, a-t-il ainsi conclu, mettra tout son potentiel à profit et s’engagera à ouvrir le dialogue le plus largement possible, y compris avec toutes les composantes de la société civile et les ONG ayant une expertise et un engagement dans ce sens. » De son côté, Carlos Condé, chef de la division Moyen-Orient et Afrique de l’OCDE, devait mettre en exergue le « rôle transformateur que le CES est appelé à jouer dans l’élaboration des politiques sociales au Liban », indiquant que l’OCDE, grâce à l’apport financier de l’Allemagne, est disposée à pleinement le soutenir dans cette perspective.

À l’issue de la session d’ouverture, trois sessions de travail, consacrées successivement aux « acteurs et méthodes du dialogue social », aux « négociations collectives et tripartites », et aux « défis environnementaux et changement climatique », ont permis d’éclairer les expériences, théoriques et pratiques, des CES de France, de Côte d’Ivoire et d’Espagne. Ces sessions ont été exposées successivement par Michaël Christophe, Jean-François Yao et Juan Moscoso del Prado Hernandez, experts auprès desdits Conseils. Et d’en tirer des enseignements à plusieurs niveaux, notamment quant à l’instauration du dialogue social et aux méthodes déployées pour neutraliser les logiques de conflits et de défiance susceptibles de le bloquer.

On retiendra notamment de l’expérience française la nécessité d’irriguer le Conseil économique social et environnemental français de la pensée citoyenne, et la détermination à intégrer la parole des citoyens. De son côté, l’expérience ivoirienne illustre bien l’évolution des fonctions du CES comme « conseiller » du gouvernement et producteur d’avis, d’une part, et en tant que « lobbyeur » pouvant influer sur le terrain et faire aboutir des politiques sociales et économiques répondant aux attentes des citoyens dans leur diversité, d’autre part. Enfin, l’expérience de l’Espagne est très parlante à ce niveau. En effet, de par la place qu’elle accorde au dialogue social, la Constitution espagnole (qui date de 1978, durant la période postfranquiste), avec au moins 3 articles qui le consacre, représente un cadre exemplaire en ce sens.

Panorama des dialogues sociaux de par le monde
Passant au crible les modèles institutionnels du dialogue, Pilar Sanchez-Bella, analyste des politiques et rattachée à la division Moyen-Orient et Afrique de l’OCDE, devait décliner un véritable panorama des dialogues sociaux en mettant en relief l’évolution institutionnelle des CES en fonction des besoins nationaux. Celle-ci est illustrée par quatre exemples probants : la crise économico-financière en Corée du Sud et en Espagne, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, le printemps arabe en Tunisie et la crise des gilets jaunes en France.

Les travaux de la journée ont été clôturés par Martin Lestra, consultant politique rattaché à la division Moyen-Orient et Afrique de l’OCDE, qui devait annoncer le prochain séminaire dédié aux politiques anticorruption. Celui-ci sera coorganisé par le Conseil économique et social libanais et l’OCDE le 9 juillet à Beyrouth.


Les Conseils économiques et sociaux doivent-ils devenir des Chambres citoyennes ? Cette question était au centre des débats qui se sont tenus hier au CES à la faveur d’un séminaire organisé en collaboration avec l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur le rôle de ces conseils de par le monde, surtout en tant que premiers acteurs du dialogue social. La...

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