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À La Une - chronologie

Du début de la fronde à la démission de Bouteflika

Voici les principaux épisodes qui ont secoué l'Algérie, où le président a démissionné mardi.

Le président alégrien Abdelaziz Bouteflika, en 2009. AFP / Pascal GUYOT

L'Algérie, où le président Abdelaziz Bouteflika a démissionné mardi, est secouée depuis le 22 février par une fronde inédite née de la candidature du chef de l'Etat à un 5e mandat.


"Pas de 5e mandat"

Le 22 février, plusieurs milliers de personnes, répondant à des appels sur les réseaux sociaux, manifestent dans plusieurs villes. "Pas de 5e mandat", "Ni Bouteflika, ni Saïd" (frère du président, souvent perçu comme son successeur potentiel), scandent les protestataires à Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001.

Au pouvoir depuis deux décennies, M. Bouteflika, 82 ans, a annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat, malgré un accident vasculaire cérébral (AVC) l'ayant considérablement affaibli depuis 2013.


"Chute du régime"

Le 26, des milliers d'étudiants marchent pacifiquement à Alger.

Le 28, une dizaine de journalistes sont brièvement détenus après avoir participé à un rassemblement dénonçant les restrictions de couverture "imposées par (leur) hiérarchie".

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia met en garde contre un scénario comparable à la Syrie, déchirée par la guerre.

Le 1er mars, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent à Alger. En province, des défilés sont recensés notamment à Oran et Constantine.

M. Bouteflika limoge le lendemain son directeur de campagne Abdelmalek Sellal, le remplaçant par Abdelghani Zaalane, qui dépose sa candidature au Conseil constitutionnel.

Le 3, dans une lettre lue à la télévision, M. Bouteflika s'engage, s'il est élu, à ne pas terminer son mandat et à se retirer après une présidentielle anticipée.



"Chaos"

Le 5 mars, le chef d'état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, déclare que l'armée demeurera "la garante" de la stabilité face à ceux "qui veulent ramener" l'Algérie aux années de guerre civile (1992-2002).

Le 7, M. Bouteflika met en garde dans un message contre les ennemis "insidieux" et ceux qui veulent semer "le chaos".


Marée humaine

Le 8 mars, une marée humaine envahit les rues d'Alger. Importante mobilisation dans d'autres villes.

Le 10, M. Bouteflika regagne l'Algérie après deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour des "examens médicaux".

Etudiants et enseignants occupent plusieurs universités. Appel à la grève générale diversement suivi.

Le général Ahmed Gaïd Salah déclare que l'armée "partage" avec le peuple "les mêmes valeurs".


Report de la présidentielle

Le 11, M. Bouteflika renonce à briguer un 5e mandat et reporte sine die la présidentielle, sans date pour son éventuel départ. Il indique qu'une élection aura lieu après une Conférence nationale, chargée de rédiger une nouvelle Constitution.

Le Premier ministre est remplacé par le ministre de l'Intérieur Noureddine Bedoui.



"Dégagez tous !"

Le 15, une foule impressionnante se retrouve dans le centre d'Alger. Des manifestations ont lieu dans 40 préfectures sur 48, selon des sources sécuritaires. Des diplomates évoquent "des millions" d'Algériens dans les rues.

M. Bouteflika confirme trois jours plus tard qu'il prolongera son 4e mandat au-delà de son terme jusqu'à un nouveau scrutin organisé après une révision constitutionnelle.

Le 22, les rues du centre d'Alger sont noires de monde. "Dégagez tous!", proclame une banderole. Manifestations dans de nombreuses autres villes.


Démission

Le 26, le général Gaïd Salah, proche de M. Bouteflika, propose une sortie de crise, demandant que le président soit déclaré inapte à exercer le pouvoir, en vertu de la Constitution, ou qu'il démissionne.

Le lendemain, le Rassemblement national démocratique (RND) --principal allié du parti de M. Bouteflika, le Front de libération nationale (FLN) -- et son secrétaire général Ahmed Ouyahia, demandent "la démission du président". L'Union générale des Travailleurs algériens (UGTA), principale centrale syndicale, apporte son soutien à l'appel du chef d'état-major.

Le 29, à Alger, la foule scande "le peuple veut que vous partiez tous!". Des sources sécuritaires évoquent des "centaines de milliers de manifestants" à Alger et des marches dans 44 préfectures.

Le 31, l'ex-chef du patronat Ali Haddad, réputé proche du président, est arrêté à un poste-frontière avec la Tunisie.

M. Bouteflika nomme un nouveau gouvernement, conduit par Noureddine Bedoui. Le général Ahmed Gaïd Salah reste vice-ministre de la Défense.

Le 1er avril, la présidence annonce que M. Bouteflika démissionnera avant l'expiration de son mandat le 28 avril.

Le 2, le général Gaïd Salah demande que soit "appliquée immédiatement" la procédure constitutionnelle permettant d'écarter le président du pouvoir. Selon l'armée, l'annonce la veille de sa démission avant la fin de son mandat n'émane pas du chef de l'Etat, mais "d'entités non constitutionnelles et non habilitées".

Peu après, M. Bouteflika informe le Conseil constitutionnel de sa démission à compter du jour-même, selon les médias officiels qui citent la présidence de la République.



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