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Spécial Orientation professionnelle / Édition 4

Pour le recteur de la LAU, « la seule constante est le changement rapide »

Un établissement qui remonte au début du siècle dernier. Photo DR

Fondée en 1924 et rattachée au département d’éducation de l’État de New- ork, l’Université libano-américaine (LAU) propose des formations couvrant un large spectre de disciplines. Pour s’adapter à un monde du travail en pleine métamorphose, son recteur Joseph G. Jabbra souhaite adapter continuellement les programmes et les méthodes d’enseignement de l’université, en se basant sur les retours permanents d’acteurs impliqués dans la vie économique.

Un conseil consultatif pour suivre les transformations sociétales et économiques

Comprendre les demandes des employeurs constitue le principal obstacle auquel font face les universités qui se concentrent sur la mise au point de programmes académiques d’excellence. Pour pallier cette difficulté, la LAU a choisi de mettre en place des conseils consultatifs, composés de membres censés représenter tous les pans de la société, et notamment les recruteurs potentiels. « Les conseils consultatifs font des retours réguliers à la LAU concernant les qualités, les qualifications et l’expérience requises par le marché pour chaque catégorie d’emploi », explique Joseph G. Jabbra. Les préconisations des membres de la société civile se répercutent ensuite sur les contenus du programme pédagogique de l’établissement. En conséquence, « 82% des diplômés trouvent un emploi à plein temps dans les douze mois qui suivent l’obtention de leur diplôme », se félicite celui qui est à la tête de la LAU depuis 2004.

La tenue régulière de ces réunions permet également au recteur et aux doyens d’avoir une vision fine des mutations à l’œuvre. « Nous sommes entrés dans la 4e révolution industrielle », estime le recteur de la LAU, également docteur en sciences politiques, faisant écho à une analyse régulièrement énoncée lors du Forum économique mondial se tenant chaque année à Davos. « Cette révolution est définie par l’avènement de la robotique, le renforcement des nanotechnologies, la bio-ingénierie, l’apprentissage automatique, l’internet des objets et l’intelligence artificielle », poursuit Joseph G. Jabbra.

Conséquence directe de ce glissement, de nombreux emplois pourraient disparaître, notamment dans le domaine de la santé, la finance ou encore l’éducation.

Les métiers de demain

Face à ces transformations déjà amorcées, l’Université libano-américaine juge donc d’autant plus nécessaire de faire entrer les métiers de demain au cœur des universités. Parmi ceux-ci, la LAU met au premier plan le traitement des données et l’intelligence artificielle. « Au regard de la quantité massive d’informations à laquelle nous faisons face chaque jour, nous avons besoin de doter nos étudiants de la capacité d’extraire de ces données la connaissance dont ils auront besoin », détaille le recteur, qui a mis sur pied un centre d’analyse des données.

Encore à ses premiers balbutiements mais très en vogue, l’intelligence artificielle fait aussi son entrée dans les cursus de la LAU, qui propose depuis peu un cours d’introduction à la discipline. « L’intelligence artificielle est devenue tellement répandue que nos étudiants ne peuvent pas se permettre de l’ignorer », estime le recteur, qui dit également rechercher des financements pour développer un laboratoire dédié.

Utiliser la technologie à bon escient

Pour Joseph G. Jabbra, l’avènement des nouvelles technologies doit toutefois être assorti d’une capacité de réflexion quant à leurs usages possibles. La LAU souhaite à cet égard former de jeunes professionnels humanistes et conscients des enjeux auxquels leur génération devra faire face. « Nos formations visent à doter nos étudiants d’un jugement mature qui leur permettra de contrôler et de veiller sur ces technologies pour s’assurer qu’elles soient utilisées au bénéfice de l’humanité », souligne le recteur. Pour ce faire, la LAU met un point d’honneur à innover jusque dans le champ pédagogique, notamment grâce à son centre pour l’innovation Fouad Makhzoumi. « Nos enseignants deviennent de plus en plus des mentors qui font de la salle de classe un lieu interactif, un endroit où les étudiants ne sont plus des apprenants passifs, mais actifs », pointe-t-il.

Dans un monde hautement technique, les capacités humaines et relationnelles tendent aussi à devenir d’autant plus demandées que les technologies se complexifient. «Nous cherchons à former des gens imprégnés de compétences telles que la flexibilité intellectuelle, l’habilité à communiquer et à bien écrire ou encore le travail en équipe », explique Joseph G. Jabbra. La faculté développe ainsi des programmes interdisciplinaires dans le but d’amener les étudiants et les équipes pédagogiques à travailler ensemble.

Formation continue

Le recteur considère enfin que les universités modernes doivent offrir à l’ensemble des travailleurs la possibilité de se former tout au long de leur vie. « Dans le monde dans lequel nous vivons, la seule constante est le changement rapide», relève Joseph G. Jabbra, qui fait remarquer que le nombre d’inscrits en formation continue aux États-Unis dépasse désormais celui des étudiants âgés de 18 à 22 ans. Le département de formation continue de la LAU fait ainsi partie intégrante du fonctionnement courant de l’université et propose des programmes dans l’ensemble des domaines à destination des employés souhaitant améliorer leur formation. Parmi les projets de la LAU, le recteur esquisse aussi la possibilité d’ouvrir des programmes d’enseignement à distance, ainsi que des antennes dans le monde arabe comme à Oman ou en Arabie saoudite. « Si les étudiants ne peuvent pas venir au campus, alors nous devons venir à eux », assure-t-il.

L’ancien étudiant en droit rappelle toutefois que les universités ne sont pas les seuls responsables de l’avenir des jeunes étudiants, en particulier au Liban. « Il faudrait que le gouvernement commence à se soucier de ses jeunes gens et à créer des emplois pour ne pas qu’ils perdent la foi en leur pays », conclut-il.


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