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Diaspora - Congrès

Prise en charge de l’infertilité : entre innovation et prévention

Plus de 800 spécialistes ont participé au congrès organisé par le service de gynécologie-obstétrique et de médecine de la reproduction à l’hôpital Foch, à Paris, dont le chef est un médecin d’origine libanaise.


Le Dr Ayoubi entouré de membres de son équipe. Photo M.F.

Le service de gynécologie-obstétrique et de médecine de la reproduction à l’hôpital Foch, à Paris, a tenu récemment son congrès annuel aux Salons Hoche, en présence de plus de 800 spécialistes de notoriété internationale dans le domaine de la reproduction. Cette rencontre a favorisé l’échange et le partage des progrès et des dernières innovations scientifiques dans la prise en charge de l’infertilité chez la femme ainsi que de la possibilité de les appliquer.

À cette occasion, qui a coïncidé avec la Journée internationale des droits de la femme, les conférenciers ont abordé des thématiques distinctes relatives au droit de la femme à la reproduction, dans toutes ses dimensions : « Un enfant quand je veux » ; « Un enfant comme je veux ? ». Les contraintes ont également été évoquées (quand la nature ne veut pas ou ne veut plus) ainsi que « l’assistance médicale à la procréation en 2019 » et les différents aspects de la « sexo-gynécologie ». Autant de thèmes innovants et d’avancées médicales qui répondent à ces cinq axes et qui portent respectivement sur l’autoconservation ovocytaire, la production des gamètes à partir des cellules souches, l’enfant à trois ADN, la correction de l’embryon entre mythe et réalité, le diagnostic préimplantatoire pour tous, ou encore l’insuffisance ovarienne et le rajeunissement des ovaires, l’endomètre et la greffe utérine, les robots sexuels entre fiction et réalité, la contraception, particulièrement chez les adolescentes, et la chirurgie plastique et réparatrice vulvo-vaginale.

Le professeur d’origine libanaise Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie-obstétrique et de médecine de la reproduction à l’hôpital Foch et organisateur du congrès, explique à L’Orient-Le Jour « qu’actuellement, de nombreuses femmes donnent naissance à leur premier enfant grâce à l’assistance médicale à la procréation (AMP) ». « Le centre AMP Foch a réalisé en 2018 plus de 15 000 consultations de fertilité, 1 250 ponctions ovocytaires et 1 100 transferts d’embryons congelés, ajoute-t-il. D’où la naissance d’une structure universitaire innovante au sein du centre AMP de l’hôpital Foch, la One Day Fertility, qui permet une coopération entre experts de la fertilité au service des couples infertiles dans un parcours de soins amélioré dans toutes ses étapes. Il est désormais plus simplifié, plus rapide et moins angoissant. Et ce sans perdre de vue l’objectif premier qui reste évidemment l’amélioration des chances de grossesse à l’heure où l’âge de la première grossesse est d’année en année plus élevé. »

Le Dr Ayoubi note dans ce cadre que la One Day Fertility a centralisé sur un même lieu les rendez-vous de consultation, les examens de diagnostic ainsi que l’ensemble des interventions relatives à la fécondation in vitro (FIV) ou à l’insémination artificielle, « ce qui a permis de réduire considérablement les délais d’attente pour de tels examens – qui variaient habituellement entre trois et six mois –, à l’heure où la demande pour le test de fertilité ne cesse d’augmenter chez les personnes en attente de procréer », note-t-il. Et de poursuivre : « Dès lors, le couple est pris en charge par une équipe pluridisciplinaire, formée de gynécologues, d’endocrinologues, de biologistes, d’anesthésistes, de spécialistes en tabacologie et en addictologie, de nutritionnistes et de psychologues. Cette équipe définira le protocole le plus adapté aux besoins du couple, à savoir : ponction ovocytaire en ambulatoire, mise en fécondation et culture des embryons, leur congélation, suivie de la stimulation ovarienne, insémination intra utérine, analyse de spermogramme, échographie, bilan hormonal, etc. Ce programme innovant permet désormais aux couples, généralement angoissés, d’évaluer leur fertilité en un seul jour. Les résultats de cette exploration globale sont rendus et expliqués en fin de journée, lors d’une consultation clinico-biologique. Ils sont adressés par la suite aux médecins traitants. »

Bilan préconceptionnel

« L’information permet de développer une prévention de l’infertilité qui fait cruellement défaut, insiste encore le professeur Ayoubi. Force est de constater que la première grossesse n’a cessé de reculer ces dernières décennies. Cela est principalement dû à l’évolution des mœurs, aux études universitaires longues, aux priorités professionnelles ou tout simplement parce que les femmes ignorent que la fertilité baisse à partir de 34 ans. Toutefois, la reproduction tardive comporte de sérieux problèmes. Il est nécessaire de s’y prendre tôt pour réussir un projet de grossesse. » Et le spécialiste de mettre en garde : « Chez la femme, la fertilité commence à baisser de manière significative à partir de 34 ans et chute après 40 ans, d’où l’importance d’informer la femme sur ce risque et de l’inviter à prendre connaissance de l’état de son statut ovarien par un simple test de sang ou par une échographie. » Par ailleurs, signale-t-il, « le tabagisme, la consommation d’alcool et de drogues, le stress, la pollution, ainsi que certains facteurs environnementaux, comme les perturbateurs endocriniens, pourraient contribuer à la baisse de la fertilité ». « On souhaite que les femmes soient informées dès l’âge de 32 ans sur la baisse progressive de la fertilité, comme elles le sont sur l’importance de la mammographie ou du frottis vaginal », avance le professeur Ayoubi.

Dans ce même contexte, le spécialiste insiste sur l’importance du « bilan préconceptionnel, qui comporte des soins médicaux prodigués avant la conception, dans le but d’optimiser le processus et les suites de la grossesse, notamment pour ce qui est de la diminution du risque d’anomalies congénitales, de petits poids de naissance, d’avortement et de complications maternelles ». « Ce bilan préconceptionnel permet ainsi de repérer les contre-indications médicales à la grossesse, de mettre en place un suivi ciblé et personnalisé, et d’éviter autant que possible les échecs ainsi que l’acharnement procréatif », conclut le professeur Ayoubi.

Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban.

E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

Le service de gynécologie-obstétrique et de médecine de la reproduction à l’hôpital Foch, à Paris, a tenu récemment son congrès annuel aux Salons Hoche, en présence de plus de 800 spécialistes de notoriété internationale dans le domaine de la reproduction. Cette rencontre a favorisé l’échange et le partage des progrès et des dernières innovations scientifiques dans...