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Diaspora - Opinion

Aux amis du Liban et d’ailleurs... un regard sur « Capharnaüm »

Nadine Labaki. Photo d’archives Fadel Senna/AFP

Lors de la projection du film magistral de Nadine Labaki Capharnaüm le 7 janvier dernier à Montréal, mon cœur battait la chamade. Ce jour-là, la Fondation LCF (facebook.com/lcfenfants), dont la mission se rapproche de la vision de la cinéaste, avait rassemblé une grande partie de la communauté libano-canadienne de Montréal, littéralement galvanisée par le film.

Parmi les invités de la LCF, Antoine Eid, consul général du Liban à Montréal, Aref Salem, conseiller de la ville de Montréal-arrondissement de Saint-Laurent, Joseph Daoura, conseiller municipal de Mont-Royal, et Denis Coderre, homme politique et maire sortant de la ville de Montréal. M. Coderre avait rendu hommage à la LCF, en mai 2017, louant son implication dans les activités sociales et culturelles de la ville, sa solidarité envers les enfants à besoins spécifiques et la promotion de l’art cinématographique libanais au Québec.

En tant qu’amie de la Fondation LCF, j’aimerais partager avec vous ce moment de recueillement et vous faire part de mon total bouleversement lors de cet événement. Pour commencer, je ne remercierai jamais assez Nadine Labaki, qui a réussi à ranimer cette petite lumière qui sommeille en chacun de nous, réveillant, même chez les plus récalcitrants, cette infime part de clémence qui leur reste encore. Je dois avouer que durant les jours qui ont suivi la projection, j’étais encore sous le choc du puissant film de Mme Labaki, et je pense qu’il m’a marquée à tout jamais. Ce film, magnifiquement réalisé, nous pousse à réfléchir sur le bien-fondé de notre humanité.

Cette nuit-là, j’ai navigué sur la toile, mesurant la chance que j’avais d’être parmi les privilégiés de ce monde. J’ai regardé des reportages sur les migrants, sur les décharges où « les enfants construisent leur avenir dans les poubelles », sur les autres « Zein » (NDLR : personnage principal de Capharnaüm) de notre univers, sur les Tidgist (NDLR : autre personnage du film) maltraitées de la terre, sur les mariages forcés d’enfants, l’état des prisons dans le monde, l’injustice et la misère… et, surtout, sur notre rôle de citoyens choyés par la vie.

Et dire qu’en 2019, certains rêvent de bâtir des murs au lieu d’aider à abattre les frontières entre les humains !

Le Liban est aujourd’hui un pays sans gouvernail, sans hommes d’État, qui manque de tant de choses... mais il dispose aussi de tant d’atouts ! Je pourrai citer les merveilleuses associations caritatives, les initiatives privées, les médecins bénévoles, les artistes, les écrivains, les cinéastes, les producteurs, les journalistes et photographes, et j’en passe. Sans ces messagers au cœur généreux, qui par leur amour, leur dévotion ou leur art tendent la main à l’autre, que serions-nous devenus ?

Merci à Nadine Labaki et à tous ceux qui ont rendu cet événement réalisable, ainsi qu’à la Fondation LCF qui est un trait d’union entre Montréal et les ONG libanaises, et à ses membres qui font preuve de dévouement, d’endurance, d’abnégation et de générosité.

*Présidente de la Fondation LCF

Lors de la projection du film magistral de Nadine Labaki Capharnaüm le 7 janvier dernier à Montréal, mon cœur battait la chamade. Ce jour-là, la Fondation LCF (facebook.com/lcfenfants), dont la mission se rapproche de la vision de la cinéaste, avait rassemblé une grande partie de la communauté libano-canadienne de Montréal, littéralement galvanisée par le film.Parmi les invités de la...