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Nos Lecteurs ont la Parole - par Samy CHAIBAN

Les partis politiques au Liban

Au Liban, être membre d’un parti politique, c’est accepter d’aliéner sa liberté. Tout partisan doit se donner corps et âme au leader, qui se comporte en dictateur implacable. Il peut tout faire, tout dire, tout décider sans qu’aucun membre du parti ait le droit de discuter ses actions, même s’il s’avère qu’il s’est trompé ou qu’il se trompe. Le leader a toujours raison. Le partisan se doit de lui donner toujours raison, même s’il est convaincu que son leader a tort. Le partisan ne doit pas avoir un esprit critique. Il n’a pas le droit ou plutôt il ne lui est pas permis de discuter l’opinion du leader. Ce serait faire acte de lèse-majesté. Il ne doit pas penser ni réfléchir. Le leader pense et réfléchit à sa place.

Une dictature rigide règne dans tous les partis politiques au Liban. C’est que chacun de ces partis est le porte-parole de sa communauté. Rares sont les partis qui peuvent être considérés comme étant multiconfessionnels. Ces partis, s’ils existent, ne font pas le poids face aux partis confessionnels. Il est interdit d’exercer la démocratie au sein des partis représentant leur communauté, de peur d’affaiblir la communauté religieuse que défend le parti. Affaiblir la communauté, c’est affaiblir le parti. Et la réciproque est vraie.

Il est donc presque impossible de vivre en démocratie au sein des partis politiques au Liban. Comment voulez-vous que les Libanais vivent en démocratie au Liban ? Des partis politiques qui refusent la démocratie en leur sein ne peuvent pas lutter pour la démocratie au sein de la nation libanaise. Il faudrait avant tout accepter de vivre la démocratie au sein des partis libanais et donner aux partisans le droit d’avoir un esprit critique dans le respect total de ceux qui ne partagent pas leurs opinions. C’est alors que les Libanais pourront demander des comptes à leurs représentants au Parlement. Ils voteront ainsi en toute connaissance de cause et en toute liberté. On ne verra plus de moutons de Panurge qui suivent aveuglément leurs leaders.

Aucun leader politique n’est Dieu sur terre. Tout le monde peut se tromper. Tout le monde doit se tromper avant de pouvoir atteindre un certain degré de vérité. Rien n’est absolu sur terre. Tout est relatif. Pour sortir le Liban des crises qui le paralysent, il faudrait commencer par changer les esprits pour permettre aux Libanais de ne plus être prisonniers de leurs communautés. Il faudrait que les Libanais se libèrent de leurs attaches partisanes pour défendre le Liban et non pour défendre leurs communautés. C’est alors que le Liban sera considéré comme nation et non comme un amalgame de communautés.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Au Liban, être membre d’un parti politique, c’est accepter d’aliéner sa liberté. Tout partisan doit se donner corps et âme au leader, qui se comporte en dictateur implacable. Il peut tout faire, tout dire, tout décider sans qu’aucun membre du parti ait le droit de discuter ses actions, même s’il s’avère qu’il s’est trompé ou qu’il se trompe. Le leader a...

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