Après plus de huit mois de blocage, un nouveau gouvernement d’unité nationale a été formé. C’est avec un ouf de soulagement que les professionnels de l’immobilier ont accueilli la nouvelle.
Nous savions que la situation n’allait pas s’améliorer du jour au lendemain, mais cette nouvelle a, au moins, remis du baume au cœur des propriétaires. Certains se sentent revigorés et pensent que la dynamique va repartir de plus belle. En fait, beaucoup s’accrochaient, comme à une bouée de sauvetage, au déblocage du gouvernement pour espérer une reprise du marché. Toutefois, il y a des raisons que leur enthousiasme soit de courte durée. Le marché ne va pas se métamorphoser en quelques semaines puisque l’un des principaux ingrédients de la crise est toujours là : l’accès à la propriété est toujours pénalisé par les taux d’intérêt élevés des banques.
Pris à la gorge
Si une enveloppe des nouveaux prêts subventionnés, officialisée ces dernières semaines, a été accordée, elle ne concerne néanmoins qu’une poignée de dossiers, soit une goutte d’eau dans une marée de demandes. Dans un tel contexte, le secteur immobilier ne va pas sortir aussi facilement que cela du marasme dans lequel il est actuellement. La crise est bien ancrée.
La mise en place d’un nouveau cabinet n’est que la première étape d’un long processus vers une stabilité du marché. Le chemin est encore long, et la confiance des ménages loin d’être gagnée.
Dans l’attente d’une éclaircie, les choses restent quasiment inchangées. Le bras de fer entre les propriétaires et les acheteurs ou les locataires continue. Malgré une année 2018 catastrophique, les prix des appartements ne sont pas encore cohérents, puisque plusieurs propriétaires et promoteurs campent toujours sur des prix injustifiés dans le contexte actuel, alors que les invendus et les reventes s’accumulent. À l’opposé, d’autres propriétaires sont pressés. Pris à la gorge, ils cherchent à vendre au plus vite et sont prêts à faire des efforts pour ne pas perdre un acheteur potentiel.
Toutefois, les baisses des prix ne suffisent pas toujours à redynamiser le marché. C’est l’un des combles de la situation. Quelle que soit l’ampleur des rabais, comme un appartement à 4 500 dollars le m² au centre-ville ou à 2 500 dollars le m² à Verdun, les acheteurs qui peuvent payer comptant en veulent toujours plus. Ils se savent en position de force. Beaucoup pensent que des contre-offres agressives leur permettront d’avoir gain de cause. Mais cette stratégie n’est pas toujours garantie.
Pour mémoire
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commentaires (4)
Si les infrastructures seront mises aux normes minimales acceptables, les prix dans l'immobilier auront le potentiel d'augmenter, en tenant compte de la rareté des terrains et de la puissance financière des libanais immigrés, dont beaucoup n'attendent que le pays redevienne "normal" comme tous les autres, pour acheter et ça peut être massif et inattendu !
Shou fi
15 h 33, le 10 mars 2019