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À La Une - Russie

Poutine menace de déployer ses nouveaux missiles contre les Occidentaux

L'OTAN qualifie d'"inacceptables" ces menaces de déployer de nouveaux missiles en mesure de frapper les territoires des Alliés.

Le président russe, Vladimir Poutine, le 20 février 2019 à Moscou, lors de son discours annuel au Parlement. Photo AFP / SPUTNIK / Mikhail KLIMENTYEV

En chute dans les sondages, Vladimir Poutine a assuré mercredi vouloir améliorer la qualité de vie de ses compatriotes mais aussi menacé de déployer les nouvelles armes de la Russie contre les pays occidentaux.

Moins d'un an après avoir été réélu pour un quatrième mandat avec un score sans précédent en près de 20 ans de pouvoir, le président russe voit sa cote de confiance dégringoler à ses plus bas niveaux depuis l'annexion de la Crimée en 2014, sous l'effet de la chute continue du niveau de vie depuis cinq ans, du relèvement de l'âge de la retraite et de la hausse de la TVA.

Après avoir assuré au début de son discours annuel au Parlement vouloir se concentrer sur la situation sociale, il s'est lancé, comme l'an dernier, dans une tirade très menaçante envers les Etats-Unis, leur reprochant le déploiement de nouveaux systèmes d'armement en Europe.

"S'ils sont déployés et livrés sur le continent européen, cela envenimera gravement la situation et créera de graves menaces pour la Russie", a déclaré le président russe, relevant que certains de ces engins pouvaient atteindre "Moscou en 10-12 minutes".

"Je vais le dire clairement et ouvertement : la Russie sera contrainte de déployer des armements qui pourront être utilisés non seulement contre les territoires d'où peut provenir une menace directe, mais aussi contre les territoires où se trouvent les centres de décision d'usage de missiles nous menaçant", a-t-il poursuivi.

L'OTAN a qualifié d'"inacceptables" ces menaces de déployer de nouveaux missiles en mesure de frapper les territoires des Alliés, accusant le président russe de "tentative flagrante de détourner l'attention de sa violation du traité INF".


(Lire aussi : Est-ce le début d’une nouvelle course aux armements ?)

Washington doit "calculer"

Washington a suspendu sa participation à ce traité de la Guerre froide interdisant les missiles sol-sol d'une portée de 500 à 5.500 km, accusant la Russie d'enfreindre les dispositions de ce document signé en 1987. En retour, Moscou a fait de même et, sauf coup de théâtre, le traité deviendra caduc en août.

Vladimir Poutine a accusé les Etats-Unis d'utiliser des "accusation imaginaires envers la Russie pour motiver leur sortie unilatérale", avertissant que si la Russie était "prête aux négociations", elle ne comptait pas "frapper à une porte close".

Listant les progrès des nouveaux missiles russes, présentés comme hypersoniques, invisibles ou invincibles, il a appelé les Américains à "calculer la portée et la vitesse de nouveaux armements à venir" avant de "prendre leurs décisions". Ces nouvelles armes avaient été présentées en détail l'an dernier dans son discours au Parlement, deux semaines avant sa réélection avec 76% des voix.

Moins d'un an après, la cote de popularité du chef de l'Etat, aujourd'hui âgé de 66 ans, était, selon le centre indépendant Levada, de 64% en janvier, son plus bas niveau depuis l'annexion de la Crimée il y a tout juste cinq ans, contre encore 80% au moment de sa réélection. Selon le même organisme, la proportion de Russes pessimistes sur la situation de leur pays (45%) dépasse celle des optimistes pour la première fois depuis fin 2013.


(Lire aussi : L’OTAN se prépare à un monde sans traité de désarmement)

"Trop" de pauvres

Malgré la reprise économique, le pouvoir d'achat de la population, déjà très faible, reste orienté à la baisse, d'où la colère qui a suivi l'annonce de la réforme des retraites et le passage de la TVA de 18% à 20%.

"La pauvreté écrase littéralement les gens (...) 19 millions de personnes vivent aujourd'hui en dessous du seuil de pauvreté. C'est trop", a lâché Vladimir Poutine. "Il ne faut pas attendre mais améliorer la situation dès maintenant. (...) Dès cette année, (les Russes) doivent sentir une amélioration".

Il s'est longuement attardé sur la situation des familles, "ossature morale" de la Russie, qui peine à sortir de la crise démographique dans laquelle elle s'est enfoncée après l'effondrement de l'URSS. "Plus d'enfants, moins d'impôts", a résumé le président, promettant notamment des aides pour la naissance d'un troisième enfant, mais aussi pour les retraités les plus démunis.

Pour soutenir l'activité économique, le gouvernement a dévoilé début février son plan de plus de 340 milliards d'euros avec de grands projets d'infrastructures, mais la croissance économique devrait ralentir cette année. M. Poutine a fixé comme objectif plus de 3% de hausse du PIB en 2021, contre 2,3% en 2018.

S'exprimant quelques jours après l'arrestation du fondateur américain du fonds d'investissement Baring Vostok, qui a créé un choc dans les milieux d'affaires, il a par ailleurs appelé les forces de l'ordre au respect de la "liberté d'entreprendre". "Les entreprises honnêtes ne doivent pas se sentir constamment menacées, constamment risquer des sanctions pénales ou administratives", a-t-il dit.


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commentaires (4)

SI EUX OU LES USA DEPLOIENT EN EUROPE... A SES FRONTIERES... LES LEURS ! QUOI DE NOUVEAU... ACTION ET REACTION !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 44, le 21 février 2019

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • SI EUX OU LES USA DEPLOIENT EN EUROPE... A SES FRONTIERES... LES LEURS ! QUOI DE NOUVEAU... ACTION ET REACTION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 44, le 21 février 2019

  • Le peuple pauvre de la Russie reste le point faible de Poutine cet homme pourtant populaire parmi les grands chefs d 'Etat.

    Antoine Sabbagha

    22 h 50, le 20 février 2019

  • Vladimir reste quand même bien plus populaire chez lui que tout autre leader du monde ...On a beau chercher , on ne trouve pas !

    Chucri Abboud

    21 h 28, le 20 février 2019

  • On insiste un peu trop sur la situation économique de la Russie ou de l'Iran quand on veut expliquer que ces 2 pays sont en difficulté, mais on oublie que depuis plus de 3 mois la France connaît des manifestations alarmantes sur la situation désastreuse de la France dans le domaine du pouvoir d'achat et du chômage. Sans oublier de dire que sur un plan militaire au M.O la Russie et l'Iran sont en situation de puissance affirmée, ce qui n'est pas le cas des usa et de la France. Poutine est jalousé, il est de plus en plus pris en exemple un peu partout dans le monde.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 45, le 20 février 2019

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