Un activiste libanais, Fadi Hodroj, a déposé plainte à Nabatiyé, au Liban-Sud, contre plusieurs journalistes dont la journaliste vedette de la LBCI, Dima Sadek, et le journaliste de la Future TV Nadim Koteiche, pour avoir partagé sur les réseaux sociaux une caricature du guide iranien Ali Khamenei, publiée par l'hebdomadaire français Courrier international, qui le montre portant son turban d’où s’échappent des éclairs qui frappent les manifestants, et censurée par le bureau de censure de la Sûreté générale.
Le dessin du caricaturiste De Angelis, originellement publié dans le journal italien La Repubblica, a ainsi été recouvert d’autocollants gris opaques. Contacté par L’Orient-Le Jour, le porte-parole de la Sûreté générale, le général Nabil Hanoun, avait expliqué que le service a pris cette mesure parce que le dessin "porte atteinte à une haute personnalité religieuse qu’appuient un grand nombre de Libanais". Elle pourrait également, selon le responsable de la SG, "porter atteinte aux relations libano-iraniennes".
Sur son compte Twitter, Dima Sadek a déclaré qu'il s'agissait d'"une bataille pour les libertés". "Nous ne laisserons rien passer", a-t-elle déclaré. Dans un deuxième tweet, la journaliste a écrit : "La bataille de la liberté d'opinion est la mère de toutes les batailles. Et si le prix à payer est de recevoir quelques insultes, ce n'est rien". De son côté, Nadim Koteich est allé plus loin en appelant les internautes à partager en nombre la caricature incriminée. "Si vous êtes contre la censure, partagez cette photo. Sont-ils en mesure de poursuivre tout le monde ?"
Plusieurs journalistes et internautes ont exprimé leur solidarité avec les journalistes faisant l'objet de cette plainte qui vise également le journaliste libanais habitant à Dubaï, Omar Harkous.
Le bureau de la censure de la Sûreté générale biffe régulièrement des publications ou des créations artistiques notamment lorsqu'il considère que ces dernières portent notamment atteinte à la religion, ou qu'elles constituent une normalisation avec Israël.
Début février, cinq pages de l’avant-dernier numéro (31 janvier-6 février) de l’hebdomadaire français L’Obs avaient été purement et simplement déchirées. Les pages arrachées (p. 56 à 60) correspondent à un article placé dans la rubrique Recherche, intitulé "Israël, la tech promise" (jeu de mot rappelant "la terre promise"), et porte sur le développement technologique d’Israël.
Fin janvier, la SG avait censuré deux caricatures au sujet de l’Eglise catholique dans l'hebdomadaire satirique français Le Canard Enchaîné. Dans les exemplaires de ce numéro du Canard Enchaîné en vente au Liban, le dessin intitulé "Le tabou de la pédophilie féminine dans l'Eglise" et un autre, illustrant un article sur le dernier ouvrage du politologue français et spécialiste de l’islam Olivier Roy "L'Europe est-elle chrétienne ?" en page 6 du journal, avaient été recouverts d'autocollants.
Pour mémoire
Un arricle sur la censure et vous censurez vous même tous mes commentaires qui n’ont rien d’offensants pour personne. Qu’est-ce qui se passe à l’OLJ? Pas la peine de renouveler l’abonnement si c’est ça
18 h 24, le 20 février 2019