Quelque 55 patients seront transférés aujourd’hui vers deux autres établissements du Liban-Sud

Quelques jours après que le scandale de l’hôpital al-Fanar, situé à Msayleh au Liban-Sud, eut éclaté, le ministère de la Santé entamera aujourd’hui le transfert de quelque cinquante-cinq patients vers deux autres établissements du Liban-Sud, selon des sources du ministère. Plusieurs autres devraient être transférés, selon les mêmes milieux, vers un nouvel hôpital à Jbeil.

Le scandale avait éclaté la semaine dernière après que Hayat Jaber, qui apportait des couvertures et des provisions aux malades de l’hôpital, eut lancé une alerte sur les conditions précaires et inhumaines dans lesquelles ils vivent. Les patients sont en fait privés de bains, de médicaments, de soins convenables, d’hygiène et de nourriture décente.

Selon des sources du ministère de la Santé, « plusieurs avertissements ont déjà été adressés à la direction de l’hôpital pour régler sa situation, mais elle ne s’est jamais exécutée ». « L’hôpital est pauvre et petit, mais il ne s’est jamais retrouvé dans des conditions aussi déplorables, assure-t-on dans les mêmes milieux. C’est au cours des trois à quatre derniers mois que la situation s’est dramatiquement détériorée. »

Selon ces sources, le vrai problème se pose au niveau du transfert des patients, « puisqu’on n’a pas beaucoup d’hôpitaux qui puissent accueillir des personnes souffrant de troubles psychiatriques ou qui sont à besoins spécifiques ». De plus, « les parents des patients qui peuvent être pris en charge à domicile refusent de les ramener à la maison », fait-on remarquer.

Dimanche, le ministre de la Santé Jamil Jabak, qui s’est rendu sur les lieux, a promis de fermer l’hôpital et de transférer les patients vers d’autres établissements dans les plus brefs délais, assurant que les responsables seront désignés. Il a en outre estimé que les responsables de l’hôpital détournent les fonds alloués à la gestion de cet établissement par le ministère et des donateurs internationaux.

Cette prise de position du ministre a été saluée hier par Bilal Abdallah, député joumblattiste du Chouf. Il a ainsi estimé dans un message sur son compte Twitter qu’il s’agit d’une « position progressiste et de qualité ». « Quand il y a la volonté, rien ne peut arrêter une vraie réforme », a-t-il insisté.

Sur le plan judiciaire, le procureur général financier Ali Ibrahim a lancé hier les enquêtes « en vue de déterminer les responsabilités » dans ce dossier. Dans ce cadre, le magistrat Ibrahim a convoqué la directrice de l’hôpital, via le département des crimes financiers, à une séance qui se tiendra aujourd’hui à 10h30 dans son bureau pour recueillir sa déposition.