Répondant à l’appel au travail du Premier ministre, Saad Hariri, lors du vote de la déclaration ministérielle vendredi dernier, le ministre du Travail, Camille Abousleiman, a indiqué vouloir « donner la priorité » à la main-d’œuvre libanaise, dans une déclaration hier à L’Orient-Le Jour. Il a également insisté sur la nécessité de s’attaquer aux dysfonctionnements de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS).
« Nous avons besoin de moderniser le code du travail, de développer une politique du travail pour donner la priorité aux Libanais. Chaque année, 38 000 personnes sont prêtes à intégrer le marché du travail dans le pays, contre 5 000 postes à pourvoir », a souligné M. Abousleiman. « L’heure est plus à l’action qu’aux discours. Un redressement de la situation est nécessaire », a-t-il ajouté.
« Il y a un déficit au niveau des opportunités d’emploi dans le pays. Nous allons entreprendre une étude des besoins du marché du travail et demander à l’Organisation internationale du travail (OIT) de nous communiquer les chiffres qui sont à sa disposition, afin de déterminer les secteurs où il y a des opportunités d’emploi », a poursuivi le ministre. M. Abousleiman souhaite également « intensifier l’inspection afin de repérer les contraventions au niveau de l’emploi des étrangers et encourager le recours à la main-d’œuvre libanaise ».
Concernant la CNSS, le ministre compte développer le travail de la caisse et se pencher sur la retraite et les services offerts aux plus de 64 ans. Il indique également vouloir faire le point sur l’état financier de la caisse, tout en tenant compte des « priorités » de la CNSS.
(Lire aussi : L’inquiétant ADN d’un ministre libanais, l'édito de Ziyad MAKHOUL)
« Nous vivons des moments difficiles »
Même son de cloche pour Béchara el-Asmar, président de la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL), qui insiste sur la nécessité de créer avant tout de l’emploi dans le pays. « Nous avons besoin de créer des opportunités de travail. La classe ouvrière ne peut plus supporter », a-t-il déclaré hier à L’OLJ. « Les gens cherchent à manger dans les poubelles, certains s’immolent (en référence à Georges Zreik, qui s’était donné la mort il y a une dizaine de jours faute d’avoir pu payer la scolarité de ses enfants), d’autres se réfugient dans la drogue… Nous vivons des moments difficiles. »
Réagissant aux « réformes douloureuses » annoncées par le nouveau gouvernement, M. Asmar a dit avoir été informé par plusieurs responsables qu’il n’y aura pas d’augmentation des impôts ou de la TVA. « Il est important que les décisions émanant du gouvernement ne nuisent pas à la population. La moitié vit sous le seuil de la pauvreté et nous avons 40 % de chômeurs », a-t-il rappelé.
Concernant la grille des salaires (votée en 2017), M. Asmar a estimé qu’elle constituait « un droit pour les travailleurs puisqu’elle a été votée par tous les blocs parlementaires ». « Ce n’est pas la grille des salaires qui constitue un fardeau pour le gouvernement, mais la corruption et la fraude fiscale », a-t-il lancé. Il faisait référence aux propos du ministre des Télécoms, par ailleurs président des organismes économiques, Mohammad Choucair, lors d’une interview le week-end dernier à la radio Voix du Liban. M. Choucair avait estimé que le déficit budgétaire accumulé était dû à la nouvelle grille des salaires et aux erreurs de calcul de cette grille.
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voyons voir, au sein de ce cabinet glorieux , ils vont s'entre dechirer sans s'accorder a definir les mots PRIORITE ET "AUX LIBANAIS" pour peu ils s'arracheront les cheveux les uns les autres. sur que bcp de nos honorables ministres vont chialer sur le sort des dizaines de milliers de syriens - seuls a ecoper, les povres toujours vises etc....
13 h 22, le 18 février 2019