Le Courant patriotique libre a pris ses distances jeudi des propos du député du Hezbollah, Nawaf Moussaoui, qui avait affirmé la veille, lors du débat de confiance au Parlement, que l'ancien président Bachir Gemayel a été élu "grâce aux chars israéliens", suscitant la colère des Forces libanaises et des Kataëb.
"En ce 14 mars, nous nous souvenons du martyr Rafic Hariri et des martyrs du Liban, qu'ils soient présidents, responsables, combattants, résistants ou citoyens, a déclaré le chef du CPL, Gebran Bassil, sur son compte Twitter. Ils sont tous des martyrs de la Nation. Si, durant leur vie, ils appartenaient à un parti, un groupe ou une communauté, ils appartiennent à tous les Libanais lorsqu'ils meurent. C'est pour cela qu'il n'est pas permis de s'en prendre à un martyr car les martyrs ont le droit qu'on célèbre leur mémoire ou que l'on observe le mutisme si nous ne sommes pas d'accord" avec leur orientation, a-t-il poursuivi.
De son côté, le député CPL d'Achrafieh et vice-président de la formation, Nicolas Sehnaoui, a déclaré sur Twitter : "Bachir Gemayel a été élu président, et a été tué président. Il est le 7e chef de l'Etat depuis l'Indépendance. Il fait partie de notre histoire. Les divergences sur son parcours n'éliminent pas tout cela. Le rêve de Bachir de construction de l'Etat de droit est en train de se réaliser. La meilleure façon de commémorer sa mémoire est de soutenir le président fort et le projet d'un Etat juste et capable".
Pendant l'allocution du chef des Kataëb, Samy Gemayel au Parlement, une dispute a éclaté entre Nawaf Moussaoui et Nadim Gemayel. M. Moussaoui a déclaré que le président Michel Aoun "est arrivé à Baabda grâce au fusil du Hezbollah ce qui est un honneur pour tout le Liban, pas comme d'autres qui sont arrivés grâce aux chars israéliens", en référence à Bachir Gemayel, élu chef de l'Etat en 1982 lors de l'invasion israélienne du Liban, suscitant la colère du député Kataëb Nadim Gemayel, fils du président assassiné.
Quelques heures après, Nadim Gemayel, a prononcé, à l'occasion d'un important rassemblement de partisans FL et Kataëb place Sassine, à Achrafieh, une allocation au cours de laquelle il a menacé de "prendre les armes".
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commentaires (11)
Un retour à la sagesse et des gestes d'apaisement apparaissent. Tant mieux et bravo. Le Liban et ses intérêts d'abord, ne l'oublions pas.
Sarkis Serge Tateossian
16 h 35, le 15 février 2019