Des partisans des Forces libanaises et des Kataëb ont organisé mercredi soir un important rassemblement place Sassine, à Achrafieh, pour stigmatiser les propos d'un député du Hezbollah, Nawaf Moussaoui, qui avait affirmé dans la matinée, lors du débat de confiance au Parlement, que l'ancien président Bachir Gemayel a été élu "grâce aux chars israéliens". Le fils du président assassiné, le député Nadim Gemayel, a prononcé à cette occasion une allocation au cours de laquelle il menacé de "prendre les armes" dénonçant une atteinte "au plus important symbole" du Liban et une "tromperie".
Répondant au député hezbollahi, Nadim Gemayel a martelé : "Nous savons porter les armes et nous savons faire face. Nous sommes prêts à prendre les armes et à vous faire face. Je ne veux pas en arriver là, mais ne nous mettez pas au pied du mur et ne portez pas atteinte à nos symboles. Bachir Gemayel est une ligne rouge".
Pendant l'allocution de Samy Gemayel au Parlement, une dispute a éclaté entre Nawaf Moussaoui et Nadim Gemayel. M. Moussaoui a déclaré que le président Michel Aoun "est arrivé à Baabda grâce au fusil du Hezbollah ce qui est un honneur pour tout le Liban, pas comme d'autres qui sont arrivés grâce aux chars israéliens", en référence à Bachir Gemayel, élu chef de l'Etat en 1982 lors de l'invasion israélienne du Liban.
"Un député du Hezbollah a porté atteinte à notre plus important symbole qui est Bachir, a déclaré Nadim Gemayel lors du meeting d'Achrafieh. Ils ont essayé de nous tromper et de tromper la cause pour laquelle est mort Bachir. Ils ont essayé de trahir les 21 jours de la présidence de Bachir. Celui qui s'est habitué à la tromperie trompe les autres, a encore dit M. Gemayel. Si nous voulons construire un Etat fort, nous devons nous respecter les uns les autres et s’ils ne nous respectent pas, nous ne les respecterons pas. Cette arme, avec laquelle ils nous menacent, ne nous fait pas peur et leurs paroles ne nous feront pas peur ", a-t-il poursuivi. L'Etat que nous réclamons est un Etat fort où tous les citoyens sont égaux". "Je n'accepte pas que ces mots soient dits en ma présence. Bachir Gemayel a été élu président par le Parlement. Le Parlement, dans sa majorité, a-t-il martelé. Je n'accepte pas que quelqu'un nous menace et fasse de lui un agent israélien. Bachir Gemayel est mort pour le Liban, il est venu sauver l'Etat libanais."
Aux côtés de M. Gemayel se trouvait Imad Wakim, député des Forces libanaises. Il a affirmé être là "pour mettre fin à la campagne de harcèlement, de diffamation, de déformation de l'histoire et pour condamner ce qui s'est passé aujourd'hui à la Chambre des députés". "C'est la dernière fois que nous nous contenterons d'une manifestation, a-t-il ajouté. Ceux qui ne reconnaissent pas le martyre du président Bachir Gemayel peuvent se cogner la tête contre le mur.Toute personne qui ne reconnaît pas Bachir Gemayel comme président, nous ne la reconnaîtrons pas, a-t-il ajouté. Celui qui va escalader notre mur, nous lui briserons les pieds", a-t-il encore lancé. "Sans la résistance de Bachir, ils n'auraient pas été à la Chambre des députés, parce que Bachir défendait une cause pendant que d'autres étaient impliqués dans les complots de l'extérieur sur le Liban", a encore dit Imad Wakim.
Nawaf Moussaoui n'a pas tardé à répondre au député FL : "Notre résistance est notre fierté et notre honneur et nous briserons celui qui lui portera atteinte", a-t-il lancé, selon des propos rapportés par la LBC.
De son côté, le chef des Kataëb a réagi sur Twitter : "Nous ne permettrons à personne de détourner les regards du danger de la monopolisation des institutions constitutionnelles par la force des armes, en créant un débat sur les mérites de notre résistance et le symbole du président Bachir Gemayel", a-t-il écrit.
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commentaires (13)
Une milice reste une milice .... preuve en est ! D’où qu’elle vienne et quelle que soit sa confession ou couleur politique. L’intérêt supérieur de la nation , elle s’en balance ; ce qui compte c’est de satisfaire le commanditaire... Bachir Gemayel a été chef de milice c’est vrai mais il y a un bémol ....il a été chef de l’Etat à la demande tous les libanais donc ....respect .
L’azuréen
18 h 52, le 14 février 2019