"L'Italie est aux côtés du Liban", affirme Conte à Hariri

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, qui effectue une visite au Liban, a exprimé jeudi le soutien de son pays à Beyrouth, à l'issue d'un entretien avec son homologue libanais, Saad Hariri.

Lors d'une conférence de presse conjointe au Grand sérail après leur entretien, MM. Conte et Hariri se sont félicité des liens qui unissent Beyrouth et Rome. "Nous allons œuvrer à renforcer les liens avec l'Italie à tous les niveaux", a promis M. Hariri. "La prochaine étape au Liban est celle du travail", a en outre souligné le chef du gouvernement qui vient d'être formé la semaine dernière après huit mois de crise.

Sur le plan sécuritaire, Saad Hariri a fait savoir que son gouvernement "respecte la résolution 1701 et la politique de distanciation" par rapport aux conflits régionaux, notamment la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU stipule que le Liban doit étendre son autorité à l’ensemble de son territoire, conformément aux dispositions des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006) et de l’accord de Taëf. Le texte réaffirme le respect de la Ligne bleue et indique qu’aucune force armée, à part l’armée libanaise et la Force intérimaire de l'ONU au Liban, ne doit se trouver au sud de la rivière Litani.

La politique de distanciation du Liban ne fait pas l'unanimité de la classe politique, certains responsables réclamant de rétablir les liens avec le régime syrien du président Bachar el-Assad.

Saad Hariri a enfin rappelé que l'Italie est "présente depuis longtemps dans le secteur privé libanais" et a dit "encourager les sociétés italiennes à investir au Liban". Il a également remercié l'Italie pour son soutien à l'armée libanaise, notamment dans le cadre des conférences de Rome I et II.

(Pour mémoire : Don italien à l’armée libanaise)

"Toutes les capacités nécessaires"
Pour sa part, Giuseppe Conte, qui se rend pour la première fois dans le pays du Cèdre, a exprimé le soutien de l'Italie au Liban, "un pays avec qui nous avons de profondes relations". Le chef du gouvernement italien a ainsi souhaité "le succès au nouveau gouvernement libanais".

"Le cabinet (de Saad Hariri) a toutes les capacités nécessaires et va faciliter les investissements dans le cadre de la conférence CEDRE", a souligné M. Conte, qui a dit avoir évoqué avec M. Hariri la question des plus d'un million de réfugiés syriens au Liban.

"Nous sommes fiers de la participation de nos forces armées aux missions de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul)", a en outre affirmé M. Conte. La Finul est dirigée par le général italien, Stefano Del Col.
"Nous serons toujours aux côtés du Liban, et nous voulons participer au dialogue pacifique dans la région de manière globale", a-t-il conclu.

Giuseppe Conte s'est ensuite rendu au palais présidentiel de Baabda, où il s'est entretenu avec le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun. Le président Aoun a appelé devant M. Conte les Etats européens à "comprendre la position du Liban qui appelle à faciliter le retour sécurisé des déplacés syriens chez eux, dans les zones sécurisées en Syrie". Exprimant l'attachement du Liban au renforcement des relations avec l'Italie, le chef de l'Etat a également déclaré que le Liban avait fait face au terrorisme qui a visé le pays et ses frontières en éliminant les organisations terroristes. Affirmant que le Liban ne s'ingérait pas dans les conflits extérieurs, le président Aoun a par ailleurs réaffirmé l'engagement du Liban à appliquer la résolution 1701 et assuré que le pays coopérait avec la Finul pour préserver la stabilité et la sécurité du Liban-Sud et rassurer ses habitants.

Pour sa part, M. Conte, cité par la présidence libanaise, a "promis que l'Italie allait continuer à soutenir la stabilité et la sécurité du Liban", soulignant que Rome "se tient prêt à jouer tout rôle qui puisse contribuer au dialogue national libanais". Le président du Conseil italien a également félicité le chef de l'Etat libanais pour la formation du nouveau gouvernement et assuré que son pays allait poursuivre son soutien à la sécurité et la stabilité au Liban-Sud à travers sa présence au sein de la Finul.

^{Photo ANI}

Giuseppe Conte a par la suite été reçu à Aïn el-Tiné par le président du Parlement, Nabih Berry. M. Conte a quitté les lieux sans faire de déclarations. Toutefois, Nabih Berry a confié aux journalistes qu'il a abordé avec le Premier ministre italien la question des ressources gazières et pétrolières offshore et lui a fait part de ses appréhensions concernant les velléités d'Israël à empiéter sur le bloc 9 de la Zone économique exclusive (ZEE), situé au large du Liban-Sud, pour lequel le Liban avait signé en février dernier un premier contrat d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore avec le consortium Total-Eni-Novatek. La compagnie pétrolière Eni est italienne et M. Berry a évoqué le cas de la société avec M. Conte.

^{Photo Ani}

En fin d'après-midi, M. Conte s'est rendu en compagnie de l'ambassadeur d'Italie au Liban Massimo Marotti au siège du contingent italien de la Finul, à Chamaa au Liban-Sud, où a été reçu par le général Del Col. Le chef du gouvernement italien a salué "l'excellent travail et les énormes efforts déployés par les soldats qui servent la paix au Liban-Sud", réaffirmant l'engagement de l'Italie auprès du Liban.

^{AFP / Mahmoud ZAYYAT}

La veille, Giuseppe Conte se trouvait à Bagdad où il avait été reçu par les responsables irakiens.

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