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Liban - Justice

Ziad Itani, entendu à la cybercriminalité, dénonce une « tentative de détourner l’attention »

Ziad Itani reste concentré sur la plainte qu’il a déposée contre tous ceux qui ont contribué à son incarcération à tort. Photo tirée de sa page Facebook

Le dramaturge Ziad Itani s’est présenté hier au bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure, suite à une plainte présentée par l’avocat Ziad Hobeiche, mari de l’ancienne directrice de ce bureau, la colonelle Suzanne el-Hajj. L’acteur et metteur en scène avait annoncé la veille sur Facebook sa convocation.

Mme Hajj avait été arrêtée le 2 mars 2018 par les services de renseignements des FSI. Elle est poursuivie pour fabrication de fausses preuves contre le dramaturge Itani et pour « cyberattaques et piratage visant des sites de ministères, d’institutions sécuritaires et de banques libanaises, de sites d’information et d’autres sites, au Liban et à l’étranger ». M. Itani, accusé alors d’intelligence avec Israël, avait été emprisonné à tort pendant quatre mois avant d’être libéré le 13 mars. Le dramaturge a par la suite coécrit, avec Khaled Soubeih, une pièce satirique intitulée W’ma tallit Colette (Colette n’est pas venue) pour raconter son histoire. Colette était l’agent israélienn présumé.

Interrogé par L’Orient-Le Jour sur l’épisode d’hier, Ziad Itani confirme qu’il a bien été interrogé par le bureau de lutte contre la cybercriminalité suite à une plainte de l’avocat Ziad Hobeiche, mais en tant que témoin. « Les premières questions qui m’ont été posées portaient sur ma pièce de théâtre et non sur de quelconques messages sur les réseaux sociaux, dit-il. Cela m’a paru très étonnant. Pourquoi s’en prendre à une pièce qui a reçu toutes les autorisations nécessaires ? Il paraît que le plaignant dénonce le fait que mon personnage principal s’appelle Faouzi, le même nom que celui de son fils. Or, j’ai précisé, dès après ma libération, que mon principal souci a toujours été ma fille unique et que je n’ai jamais eu l’intention de mêler les enfants de quiconque à cette affaire. »

L’acteur précise avoir clairement refusé de changer quoi que ce soit à sa pièce au cours de l’interrogatoire « parce que le théâtre est sacré ». Il ajoute : « Suite à mes explications claires concernant la pièce, les enquêteurs se sont alors rabattus sur mes messages via les réseaux sociaux. Sachant que les proches de Suzanne el-Hajj me bombardent de posts injurieux, on m’a reproché un message où je critiquais les “efforts” de Ziad Hobeiche et de son frère, le député Hadi Hobeiche, pour la sauver. Rien de bien grave à mon avis. Je leur ai répondu que les réseaux sociaux ne sont pas importants pour moi et qu’il s’agit d’une question tout à fait marginale, donc que je m’engageais à ne pas poster de messages personnels contre ces gens-là, à moins de devoir répondre à des injures qui me prennent pour cible. »

En effet, pour l’artiste, l’essentiel est ailleurs. « J’ai intenté moi-même un procès il y a trois mois contre toutes les personnes qui sont concernées, de près ou de loin, dans l’arrestation dont j’ai été la victime, dit-il. Or, jusque-là, personne n’a bougé le petit doigt. À l’opposé, dans le cadre de cette plainte contre moi, le bureau de cybercriminalité m’a convoqué à la vitesse de l’éclair. À mon avis, toute cette question a été soulevée dans un seul but, celui de détourner l’attention de ma propre plainte. » Quoi qu’il en soit, Ziad Itani pense que cette affaire restera sans suite et demeure concentré sur sa propre plainte « reléguée, pour l’instant, aux oubliettes ».


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Le dramaturge Ziad Itani s’est présenté hier au bureau de lutte contre la cybercriminalité des Forces de sécurité intérieure, suite à une plainte présentée par l’avocat Ziad Hobeiche, mari de l’ancienne directrice de ce bureau, la colonelle Suzanne el-Hajj. L’acteur et metteur en scène avait annoncé la veille sur Facebook sa convocation. Mme Hajj avait été arrêtée le 2 mars...

commentaires (1)

En quoi une pièce de théâtre concerne-t-elle le bureau de lutte contre la cybercriminalité? Justice civile, justice militaire, bureau de lutte contre la cybercriminalité... Tout s'enchevêtre tellement qu'un citoyen peut, sous n'importe quel prétexte, se trouver convoqué devant l'un ou l'autre de ces organismes.

Yves Prevost

07 h 20, le 06 février 2019

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Commentaires (1)

  • En quoi une pièce de théâtre concerne-t-elle le bureau de lutte contre la cybercriminalité? Justice civile, justice militaire, bureau de lutte contre la cybercriminalité... Tout s'enchevêtre tellement qu'un citoyen peut, sous n'importe quel prétexte, se trouver convoqué devant l'un ou l'autre de ces organismes.

    Yves Prevost

    07 h 20, le 06 février 2019

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