L'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein de la police libanaise, Suzanne el-Hajj. Photo tirée d'une page de soutien à Mme el-Hajj sur Facebook.
Le premier juge d’instruction militaire, Riad Abou Ghida, a accepté mardi la remise en liberté sous caution d'élection de domicile de l’ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein de la police libanaise, Suzanne el-Hajj, accusée de fabrication de fausses preuves contre le dramaturge libanais Ziad Itani.
Le juge Abou Ghida a cependant émis un acte d'accusation inculpant Mme el-Hajj et un pirate informatique, E. Gh., dont elle aurait utilisé les services. Mme el-Hajj sera déférée, à ce titre, devant le Tribunal militaire.
Selon l'Agence nationale d'information, l’ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité a payé une caution, a été assignée à résidence et a été interdite de quitter le territoire libanais. Elle devra se présenter pour chaque audience devant le Tribunal militaire, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.
Dans l'après-midi, Suzanne el-Hajj a participé, en l'absence de son avocat, à une réunion au siège des FSI, à Beyrouth. Quelques heures plus tard, elle a quitté le siège des FSI accompagnée de son avocat Marc Habka et s'est dirigée vers son domicile à Adma, dans le Kesrouan.
Suzanne el-Hajj avait été arrêtée le 2 mars dernier par les services de renseignements des FSI. Elle est poursuivie pour fabrication de fausses preuves contre le dramaturge Ziad Itani et pour "cyberattaques et piratage visant des sites de ministères, d'institutions sécuritaires et de banques libanaises, de sites d'information et d'autres sites, au Liban et à l'étranger". M. Itani, accusé alors d’intelligence avec Israël, avait été emprisonné à tort pendant quatre mois avant d’être libéré le 13 mars.
L’ancienne directrice au sein des Forces de sécurité intérieure est accusée d’avoir "utilisé les services du pirate informatique E. Gh. pour fabriquer des conversations afin de faire accuser Ziad Itani d’avoir pris contact avec une jeune Israélienne".
Suzanne el-Hajj avait perdu son poste à la suite du retweet d’un message ironique sur les femmes en Arabie saoudite. Un certain Ziad Itani avait diffusé la capture d’écran de son retweet et la fonctionnaire aurait monté l’affaire pour se venger, mais se serait trompé de victime en raison de l’homonymie.
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