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À La Une - Mexique

A Tlahuelilpan, le deuil et l'angoisse des familles après l'incendie d'un oléoduc

Une fuite avait attiré des centaines d'habitants, dont des familles entières, venus récupérer du carburant munis de seaux et jerrycans.

AFP / ALFREDO ESTRELLA

A Tlahuelilpan, au centre du Mexique, Patricia Vasquez attend désespérément des nouvelles de son frère, disparu dans l'embrasement d'un oléoduc qui a fait 66 morts et 76 blessés, endeuillant toute la ville.

A 500 mètres de cette bourgade de 20.000 habitants, des corps carbonisés sont toujours visibles, au milieu d'un champ cerné par des militaires. Sous le regard inquiet des familles, et tandis que s'activent les médecins légistes, des cadavres sont à même le sol, figés dans la posture dans laquelle la mort les a laissés.

Patricia Vasquez, 46 ans, cache difficilement son angoisse. "J'ai deux frères, l'un se trouve à l'hôpital militaire et l'autre nous ne l'avons trouvé dans aucun hôpital et nous attendons de voir s'il est ici", explique-t-elle. "Nous sommes là depuis environ 02H00 (08h00 GMT), avant l'arrivée des experts (légistes), nous sommes venus pour voir si nous pouvions identifier" les victimes, explique Arturo Rufino Lopez, 26 ans, qui espère, lui aussi, avoir des nouvelles d'un proche qui se trouvait sur le lieu du drame.

L'incendie s'est produit dans la localité de Tlahuelilpan, à environ 120 km au nord de Mexico. Une fuite sur un oléoduc avait attiré des centaines d'habitants, dont des familles entières, venus récupérer du carburant munis de seaux et jerrycans.

Selon le parquet, l'oléoduc avait été perforé par des criminels qui se livrent au "huachicol", le vol de carburant qui est ensuite revendu de façon clandestine. Des militaires s'étaient rendus sur place avant de se retirer devant l'impossibilité de disperser la foule. Le gouvernement a reconnu qu'ils avaient reçu l'ordre de ne pas intervenir.


"En profiter maintenant"
"Il y avait pas mal de monde. L'explosion s'est produite très rapidement, il y avait des militaires et ils ne disaient rien, ils ne disaient pas qu'il ne fallait pas y aller", raconte Arturo Rufino Lopez. "Souvent c'est la faute de quelques uns, mais là c'est à cause du manque de carburant. Les gens se sont dit +il faut en profiter maintenant+ et ils n'ont pas mesuré les risques", explique Patricia Vasquez.

Les pénuries touchent une dizaine des 32 États que compte le Mexique depuis que le nouveau président Manuel Andrés Lopez Obrador a mis en oeuvre une stratégie nationale contre le vol de carburant, un fléau qui a fait perdre quelque 3 milliards de dollars en 2017 à l'État mexicain. Dans ce cadre, l'oléoduc avait été mis temporairement hors service le 23 décembre. Il était en train d'être rempli à nouveau lorsqu'il a été percé vendredi.

Un habitant explique que les gens de la zone, dont beaucoup sont des paysans, ont de faibles revenus. "Vu le prix élevé du carburant, ils ont considéré que c'était une opportunité", confie-t-il. Julio Flores, 62 ans, ne parvient pas à contenir son angoisse. Il cherche son fils qui, dit-il, s'est retrouvé par hasard sur les lieux de la catastrophe. "Il est curieux, il aime aider les gens et il a peut-être commis l'erreur de venir ici", assure-t-il, expliquant que son fils vit au Canada et était de passage à Tlahuelilpan.

Arrivé sur place dès vendredi soir, le président Lopez Obrador a annoncé qu'il poursuivrait la lutte contre le vol de carburant.

A Tlahuelilpan, au centre du Mexique, Patricia Vasquez attend désespérément des nouvelles de son frère, disparu dans l'embrasement d'un oléoduc qui a fait 66 morts et 76 blessés, endeuillant toute la ville. A 500 mètres de cette bourgade de 20.000 habitants, des corps carbonisés sont toujours visibles, au milieu d'un champ cerné par des militaires. Sous le regard inquiet des...

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