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Lifestyle - Liban POP

Najwa Karam : Je ne peux pas vraiment m’exprimer avec des mots

La star libanaise a rejoint à nouveau le label Rotana qui avait produit tous ses succès jusqu’en 2017. Un parcours qui l’a consacrée comme l’un des symboles de la chanson libanaise en trois décennies.

Najwa Karam a figuré en 2018 au classement du magazine « Forbes Middle East » des 10 célébrités arabes les plus présentes sur la scène mondiale, et celui du magazine « Cosmopolitan » parmi les 15 femmes les plus inspirantes au Moyen-Orient. Photo DR

On dit souvent que « le temps des géants de la chanson au Liban est révolu ». Avec le départ de Wadih el-Safi et de Sabah, et le retrait de Fayrouz du paysage musical, le pays du Cèdre semble avoir bel et bien tourné une page. Pourtant, il existe encore aujourd’hui des voix appelées à rejoindre les plus grands, celles qui auront marqué leur époque de leur talent et de leur univers. Sans doute parlera-t-on, dans quelques années, de ceux qui ont connu le Liban du temps de Najwa Karam. Voix puissante, empreinte de caractère, et qui a bu à la source du Berdawni durant son enfance à Zahlé, Najwa Karam a mérité le titre de « soleil de la chanson » au fil de ses 30 ans de carrière, durant lesquels elle n’a accepté de chanter que dans son dialecte libanais, partout dans le monde.

De ce parcours, elle estime ne pas pouvoir s’arrêter sur un succès, un échec, une chanson, ou un album. « L’important est toujours d’apprendre du passé afin d’espérer un meilleur avenir et d’éviter de répéter les mêmes erreurs », confie-t-elle, sereine, à L’Orient-Le Jour. « Si nous avons choisi de faire carrière dans ce domaine, c’est pour essayer de présenter quelque chose qui ne tombe pas dans l’oubli, nous rapprocher, autant que possible, de ces grands que nous avons connus. Que notre nom soit aussi célèbre que le leur, si l’on peut ! » ajoute l’artiste qui ne peut s’empêcher de mettre l’accent sur de nombreuses scènes qui ont marqué sa carrière comme Carthage en Tunisie, Jerash en Jordanie, Hala Febrayer au Koweït, et de grands concerts patriotiques célébrés en Australie, à Las Vegas, à Detroit et jusqu’au Canada. Najwa Karam y a fait danser les foules au son du tambour et au rythme de la dabké, de la mijana et du mawwal, réjouissant des fans qui lui ont permis de vendre plus de 60 millions d’albums.

(Pour mémoire : Najwa Karam a le Liban dans le cœur et dans les tripes)


« Yekhrebbaytak ! »
À l’heure où le télécrochet Studio el-Fann faisait des ravages populaires, Najwa Karam opte en 1985 pour l’émission Layali Lebnan où elle apparaît pour la première fois, avant de se faire connaître du grand public à travers l’émission Laylat hazz du réalisateur Simon Asmar. Elle se consacre alors à l’étude de la musique, encadrée par Zaki Nassif et Fouad Awad, délaissant ainsi son métier d’enseignante en géographie. Suivront trois premiers albums aux succès mitigés, avant qu’elle ne signe avec le label Rotana qui la propulse dans le monde arabe grâce à de nombreux tubes : Law habaytak, Ma besmahlak, Hazi helo, Ma hada la hada et Maghroumeh qui la consacre dans un style moins traditionnel et plus contemporain, suivis de Atchani, Kif bdawik et le hit Achika qui marque le début des années 2000. Najwa Karam enchaîne alors les succès pendant deux décennies, album après album, et malgré les difficultés. « Ces années ne peuvent être comparées aux années 90. Il y avait une abondance d’artistes et nous avons fait notre possible pour subsister. Ceux qui tiennent encore debout sont des héros », dit la star de Saharni et de Aam bemzah maak, qui continue aujourd’hui de marquer les esprits avec des sujets osés (Khalini choufak bel layl – Laisse-moi te voir la nuit) ainsi que des sons saugrenus, comme la réinterprétation de la derbaké (Dom-Tak !) dans Ma fi nom, et le son de la trompette sur son single le plus récent el-Layli layletna, sur deux textes qu’elle a elle-même écrits. « Je ne me suis jamais prise au sérieux en tant qu’auteure, assure Najwa Karam avec fougue, ponctuant ses remarques de son typique Yekhrebbaytak ! Mais j’ai essayé d’écrire. Durant les années 90, j’avais certaines phrases en tête que je n’ai pas pu placer dans mes chansons qui traitaient certains sujets d’une manière différente de celle que j’avais envie d’adopter. Je les ai gardées ! »



De son parcours, la célèbre chanteuse retient notamment un duo avec Melhem Barakat et un autre avec Wadih el-Safi, ainsi que des chansons patriotiques comme Lech mgharrab et Kelmit hak à travers laquelle elle appelle à la chute des despotes. « J’ai proposé des chansons que je ne qualifierais pas de politiques mais qui essaient plutôt d’orienter les gens vers le bon sens, en tant que citoyens. J’ai chanté la patrie, mais j’ai aussi blâmé ceux qui peuvent changer les choses et qui ne le font pas. » « Ces positions ne changent pas grand-chose en politique, mais c’est un engagement, un message, puisque l’artiste a une voix qui se fait entendre », ajoute celle qui a souhaité pour 2019 que le président Michel Aoun « hausse la voix ».




« La récré est finie »

Le 7 janvier, Najwa Karam a signé de nouveau avec le label Rotana lors d’une cérémonie à l’hôtel Phoenicia à Beyrouth, en présence du directeur exécutif du label Salem el-Hindi et des stars Nawal el-Zoghbi et Cyrine Abdelnour. Un retour à Rotana assez symbolique pour celle qui a été la toute première à rejoindre ce label en 1994, son contrat portant le numéro un. Après 16 albums au sein du label, elle ne l’aura quitté qu’en 2017 pour produire un album unique au succès mitigé. « Même des frères ont le droit d’avoir des désaccords entre eux, mais maintenant, la récréation est finie, a-t-elle ainsi annoncé aux journalistes. En dehors de ce label, on essaie en tant qu’artistes de voler, mais on ne plane pas très haut. »

Critiquée pour ses choix de chansons les plus récents qui, selon certains, ne sont pas de son niveau, Najwa Karam, qui reprendra en février sa place au sein du jury de l’émission Arabs Got Talent, a assuré adopter avec son label une nouvelle stratégie. « J’essaie toujours de présenter le meilleur, mais nous ne savons plus ce qu’est ce meilleur ! » dit-elle. Interrogée sur la direction artistique qu’elle compte suivre, elle répond également : « Je ne peux pas vraiment m’exprimer avec des mots. Cela transparaîtra à travers les chansons que nous allons produire, mais j’espère pouvoir présenter quelque chose de neuf qui soit dans l’air du temps et qui corresponde aux générations d’aujourd’hui. » Pas d’inquiétude en tout cas pour cette artiste qui n’a pas quitté le devant de la scène durant 25 ans et qui a su graver son nom parmi ceux qui rendent chaque jour le Liban fier. Tout comme le poète Talal Haïdar qui l’exprime avec beaucoup d’éloquence : « La voix de Najwa appelle les anges à se promener sur les cimes des montagnes du Liban… »


On dit souvent que « le temps des géants de la chanson au Liban est révolu ». Avec le départ de Wadih el-Safi et de Sabah, et le retrait de Fayrouz du paysage musical, le pays du Cèdre semble avoir bel et bien tourné une page. Pourtant, il existe encore aujourd’hui des voix appelées à rejoindre les plus grands, celles qui auront marqué leur époque de leur talent et de leur...

commentaires (3)

Elles se ressemblent toutes ,copiees-collees. Dommage

Marie-Hélène

12 h 19, le 20 janvier 2019

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Commentaires (3)

  • Elles se ressemblent toutes ,copiees-collees. Dommage

    Marie-Hélène

    12 h 19, le 20 janvier 2019

  • ON NE LES RECONNAIT PLUS TOUTES NOS STARS A FORCE D,INTERVENTIONS ESTHETIQUES... NEGATIVES HELAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 49, le 19 janvier 2019

  • Les miracles de l’année chirurgie esthétique doublés de ceux de Photoshop....

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 33, le 19 janvier 2019

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