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Lifestyle - La Mode

Amale Azhari, le caftan autrement

L’ADN de Sélim el-Lawzi, journaliste et martyr, court dans ses veines. Fille et nièce de rédacteurs iconiques, Amale Azhari n’est jamais à court de mots pour défendre ses causes, qu’il s’agisse de l’autonomisation des femmes ou de ses propres collections. Le caftan est pour elle un dazibao ambulant.

Elle a commencé sa vie dans la gestion des affaires, le marketing et des études en relations internationales et diplomatie. Dix ans plus tard, comme frustrée de l’insuffisance des supports médiatiques pour porter ses messages, et forte d’un talent de dessinatrice révélé et cultivé dès l’enfance, elle décide de fonder sa maison de couture en se spécialisant dans le vêtement à la fois le plus rudimentaire et le plus somptueux qui soit : le caftan. La grande surface plane et mouvante qu’offre ce manteau nomade taillé de manière à servir de tente pour les haltes lors des longues traversées, exalte l’inspiration d’Amale Azhari.

Dès ses premiers modèles, elle s’attache à transformer ce vêtement d’intérieur en vêtement d’extérieur. Elle dessine et conçoit aussi des sacs de soirée assortis à ses tuniques et caftans. Elle fait partie des pionnières de la transition du « haramlik » (partie intime de la maison ottomane) au « salamlik » (partie de la maison réservée à l’accueil des visiteurs). Nous sommes en 2005 et à ce moment-là son équipe se limite à sa seule personne, aidée d’une assistante. Le bouche-à-oreille fait merveille et le nombre de ses clientes et amies se multiplie au point de lui offrir un tremplin pour défiler en tant que membre invitée lors des semaines de la mode parisiennes. Depuis les showrooms de Paris, ses créations trouvent leur place dans les boutiques de luxe de Saint-Tropez, Juan les Pins, Monaco, Londres, Madrid, Beverly Hills, Miami, Los Angeles ainsi que du Brésil, de Miami, du Nigeria, du Qatar, de l’Arabie saoudite et du Koweït. Elle écume les fabriques de tissus d’Inde et d’Europe dont elle savoure couleurs et textures comme une enfant dans une confiserie. Habutai, Tabby, Cotta, Curcuma, Cypress et coton de soie n’ont plus de secret pour la créatrice qui s’amuse ensuite à les chahuter, les reteindre, les illustrer, se les approprier comme autant de pages blanches qui vivront ensuite leur propre vie très mondaine.


(Pour mémoire : L’été « mazbout » d’Amale Azhari)


Quand Cindy Crawford lui a piqué son manteau
En 2017, Amale Azhari se hasarde officiellement dans la forme plus structurée du manteau. Cette collection déclinée en tissus technique velours est un de ses plus grands succès. Les manteaux impeccablement coupés, déclinés dans une palette de couleurs vives et audacieuses, rebrodés au dos d’un magnifique dragon surdimensionné, deviennent aussitôt un must-have. Au point qu’un jour, à la sortie de l’hôtel Georges V, Amale Azhari entend une voix derrière elle commenter que son manteau « est à couper le souffle ». Elle se retourne et voit Cindy Crawford, les yeux écarquillés. La créatrice se dévêt aussitôt et offre son manteau à la « top des tops », laquelle, en remerciement, diffuse sa photo ainsi habillée sur ses réseaux sociaux, sortant ainsi définitivement la marque de sa niche confidentielle.

Ce tournant pris, Amale Azhari s’attache de plus en plus à pousser les limites de sa créativité. Elle ose – ce qui est dans sa nature –, prend des risques et n’écoute que son instinct. C’est ainsi qu’invitée à défiler en septembre 2018 à la semaine de la mode de New York, elle emprunte à son fils ses dessins d’enfant et en rebrode sa nouvelle collection qu’elle baptise « Toto Philippe », du nom du jeune garçon. « L’art est personnel, dit-elle, et j’ai toujours trouvé mes inspirations les plus profondes dans ce qui est le plus cher à mon cœur… et qu’est-ce qui est plus cher au cœur d’une mère que ses propres enfants ? » La collection présentée à New York est guidée par la même liberté d’esprit qui anime la marque. Les mannequins portaient des képis de majorettes surdimensionnés qui ajoutaient à leur allure ce clin d’œil ludique et décomplexé qui caractérise l’identité Amale Azhari.

Elle a commencé sa vie dans la gestion des affaires, le marketing et des études en relations internationales et diplomatie. Dix ans plus tard, comme frustrée de l’insuffisance des supports médiatiques pour porter ses messages, et forte d’un talent de dessinatrice révélé et cultivé dès l’enfance, elle décide de fonder sa maison de couture en se spécialisant dans le vêtement à la...

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