La famille de Nizar Zakka, détenu en Iran depuis fin 2015, n’a plus de nouvelles de ce dernier depuis dix jours, a annoncé hier son frère, Ziad Zakka, à L’Orient-Le Jour. « Nizar nous a contactés il y a dix jours, avant d’être transféré dans un nouveau bâtiment de la prison d’Evin. Il nous a dit : “Si vous n’avez plus de nouvelles de moi, c’est que ça va très mal” », a indiqué M. Zakka, précisant que son frère n’avait plus accès au téléphone.
Située au nord de Téhéran, la prison d’Evin est réputée pour son traitement réservé aux prisonniers politiques et ses cellules d’isolement. « Nous avons contacté l’ambassade du Liban en Iran dès que Nizar a été transféré. Ils nous ont rassurés en disant qu’il reviendrait dans trois jours (dans le bâtiment où il était détenu), sauf que cela fait dix jours maintenant… Nous avons très peur pour lui, il risque d’être torturé. Ils veulent lui mettre la pression », a déclaré Ziad Zakka. « Ce qui est étrange, c’est que l’État libanais ne réagit pas face à cette affaire », a-t-il relevé.
En septembre 2015, alors qu’il résidait aux États-Unis, Nizar Zakka avait été invité à Téhéran par la vice-présidente iranienne pour les Affaires de la femme et de la famille de l’époque, Shahindokht Molaverdi, afin de prendre part à une conférence sur le développement et l’emploi des femmes. C’est lors de cette visite qu’il avait été accusé d’espionnage pour le compte de Washington et arrêté. Ce n’était pourtant pas son premier séjour en Iran.
« Le seul point positif dans cette affaire, c’est quand le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a déclaré à la chaîne MTV, il y a une dizaine de jours, qu’il espérait ramener Nizar avec lui lors de sa prochaine visite en Iran. Quelque temps après, nous n’avons plus eu de nouvelles de mon frère, a indiqué M. Zakka. Nous avons récemment contacté M. Ibrahim sans obtenir de réponse, mais nous savons qu’il travaille sur ce dossier loin des projecteurs. »
S’adressant au président de la République, Michel Aoun, Ziad Zakka a lancé : « En cette période de fêtes, la santé de Nizar est de votre responsabilité. Nizar vous a aidé avant que vous n’accédiez à la présidence, ce serait bien de lui rendre la pareille. » « La famille, et notamment ses deux enfants, sont inquiets face à la tragédie que vit Nizar. Ils attendent une initiative officielle et des pressions politiques et diplomatiques avant qu’il ne soit trop tard », a écrit la famille du détenu dans un communiqué publié hier. « Nous demandons au gouvernement et au Premier ministre Saad Hariri de convoquer l’ambassadeur iranien à Beyrouth pour connaître le sort de Nizar. Nous demandons également à la présidence et au Parlement d’intervenir », poursuit le communiqué.
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commentaires (5)
Si c’est comme ça que l’Iran reçoit ses invités....car il a été invité par un(e) responsable de l’administration Iranienne. Croche-pied. C’était mal vu dans la cour de l’école. Entre-temps, il est très facile de crier « monsieur, monsieur, c’est un espion » et de se morfondre quand le pauvre saigne.
Evariste
16 h 15, le 28 décembre 2018