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À La Une - Diplomatie

Les Emirats ont rouvert leur ambassade à Damas, fermée depuis sept ans

"Un rôle arabe en Syrie est devenu encore plus nécessaire face à l'expansionnisme régional de l'Iran et de la Turquie", a indiqué Anwar Gargash, ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères.

Les Emirats arabes unis ont rouvert jeudi leur ambassade à Damas. le drapeau des Emirats a été hissé sur le bâtiment de l'ambassade, dans le quartier huppé d'Abou Roumaneh, lors d'une cérémonie à laquelle ont été conviés des diplomates en poste en Syrie, notamment arabes. AFP

Les Emirats arabes unis ont rouvert jeudi leur ambassade à Damas, nouveau signe d'un possible réchauffement des relations entre les pays arabes et le pouvoir de Bachar el-Assad.

Cette décision intervient au moment où les forces progouvernementales syriennes, soutenues par les deux indéfectibles alliés, l'Iran et la Russie, contrôlent aujourd'hui près des deux-tiers du pays morcelé par la guerre, multipliant les victoires face aux rebelles et aux groupes jihadistes.

La Syrie avait été mis au ban du monde arabe dès la fin 2011, et certains pays, notamment du Golfe, avaient rappelé leurs ambassadeurs, pour protester contre la répression menée par le pouvoir de Damas contre des manifestations pro-démocratie.

Jeudi, le drapeau des Emirats arabes unis a été hissé sur le bâtiment de l'ambassade, dans le quartier huppé d'Abou Roumaneh, lors d'une cérémonie à laquelle ont été conviés des diplomates en poste en Syrie, notamment arabes, a constaté un correspondant de l'AFP.

"L'ambassade des Emirats arabes unis à Damas a repris ses activités", a annoncé dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères émirati, précisant qu'un chargé d'affaires prenait ses fonctions à compter de jeudi. Citant des "sources diplomatiques arabes à Damas", le quotidien pro-étatique al-Watan a indiqué que les employés syriens de l'ambassade allaient aussi reprendre leur travail ce même jour.

"Cette mesure intervient après une lecture approfondie des développements et est basée sur notre conviction que la prochaine étape exige une présence et une coordination arabe en ce qui concerne le dossier syrien, dans l'intérêt de la Syrie, de son peuple, de sa souveraineté et de son unité", a écrit Anwar Gargash, ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, sur son compte Twitter.

"Un rôle arabe en Syrie est devenu encore plus nécessaire face à l'expansionnisme régional de l'Iran et de la Turquie", a-t-il ajouté. Il a précisé que les Emirats œuvrent aujourd'hui, par leur présence à Damas, à "réactiver ce rôle arabe" dans le but parvenir à un terme au conflit syrien et augmenter les chances de paix et de stabilité".


Normalisation arabe ?
La réouverture de l'ambassade était évoquée depuis plusieurs semaines alors que des travaux de rénovation étaient menés dans le bâtiment. Une source informée dans les milieux diplomatiques arabes avait confirmé cela à L’Orient-Le Jour, le 20 décembre.

C'est en février 2012 que les Emirats et les autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient annoncé le retrait de leurs ambassadeurs de Syrie, dénonçant dans un communiqué commun le "massacre collectif" commis par le pouvoir syrien. La répression des manifestations s'est rapidement transformée en un conflit complexe aux multiples acteurs, dont plusieurs puissances étrangères et groupes jihadistes, qui a fait plus de 360.000 morts.

La réouverture de l'ambassade des Emirats semble être un pas de plus vers une normalisation des relations entre la Syrie et les pays arabes, sept ans après le déclenchement de la guerre.

"La reprise des activités à l'ambassade c'est une invitation pour la reprise des relations et la réouverture des autres ambassades arabes", a indiqué le chargé d'affaires émirati Abdel Hakim al-Naïmi.

Le 16 décembre, le président soudanais Omar el-Béchir avait effectué une visite surprise à Damas pour rencontrer Bachar el-Assad. Il s'agissait de la première visite d'un chef d'Etat arabe dans la capitale syrienne depuis 2011.

Le plus haut responsable des services de sécurité syriens, le général Ali Mamlouk, s'est, lui, rendu au Caire le 22 décembre pour s'entretenir avec son homologue égyptien, sa deuxième visite officielle depuis 2016 en Egypte, où siège la Ligue arabe.

Par ailleurs, il semblerait que la suspension de la Syrie à la Ligue arabe, décidée en novembre 2011, ne fasse plus l'unanimité. Le secrétaire général adjoint de cette organisation, Hossam Zaki, a déclaré le 24 décembre qu'il n'y avait pas de "consensus" au sein de l'organisation pour un retour de la Syrie à la Ligue, qui doit tenir son sommet annuel fin mars à Tunis. "Cela n'écarte pas la possibilité d'un changement de la position arabe à l'avenir", a ajouté M. Zaki, sans donner plus dé détails.


(Pour mémoire : Attirés par de petits prix et les charmes de Damas, des Jordaniens affluent en Syrie)



Reconstruction en vue
Outre le front diplomatique, les autorités syriennes cherchent également à relancer les liens économiques avec les voisins régionaux. En octobre, le poste-frontière de Nassib à la frontière avec la Jordanie, une plaque tournante du commerce régional, a été rouvert en grande pompe.

La compagnie aérienne privée syrienne Cham Wings a par ailleurs effectué jeudi un vol commercial avec la Tunisie, le premier depuis 2011. "Ce vol est une reprise des liens touristiques entre Damas et la Tunisie", a indiqué à l'AFP le directeur de la compagnie aérienne, Moataz Tarbin.

Et alors que les combats en Syrie ont baissé en intensité, la reconstruction se profile à l'horizon, dans un pays ravagé par des années de guerre, où des villes entières ne sont plus que des champs de ruine. "L'Arabie saoudite a désormais accepté de dépenser l'argent nécessaire pour aider à reconstruire la Syrie, à la place des Etats-Unis", a annoncé lundi sur son compte twitter le président américain Donald Trump.


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Les Emirats arabes unis ont rouvert jeudi leur ambassade à Damas, nouveau signe d'un possible réchauffement des relations entre les pays arabes et le pouvoir de Bachar el-Assad. Cette décision intervient au moment où les forces progouvernementales syriennes, soutenues par les deux indéfectibles alliés, l'Iran et la Russie, contrôlent aujourd'hui près des deux-tiers du pays morcelé par la...

commentaires (7)

UN BON PAS POUR LA RENORMALISATION DES RELATIONS INTER ARABES MAIS QUI AURAIT DU ATTENDRE LES CHANGEMENTS DEMOCRATIQUES EN SYRIE...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 34, le 27 décembre 2018

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Commentaires (7)

  • UN BON PAS POUR LA RENORMALISATION DES RELATIONS INTER ARABES MAIS QUI AURAIT DU ATTENDRE LES CHANGEMENTS DEMOCRATIQUES EN SYRIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 34, le 27 décembre 2018

  • C'était à prévoir : rapprochement entre les Emirats Unis et les Républiques Russes unies! L'union fait la farce!

    Wlek Sanferlou

    18 h 13, le 27 décembre 2018

  • Une evolution positive. Trop de divisions dans cette région. Ça suffit.

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 38, le 27 décembre 2018

  • Normalisation arabe tant attendue pour reconstruire la Syrie .

    Antoine Sabbagha

    17 h 38, le 27 décembre 2018

  • C'est bien connu, l'argent n'a pas d'ôdeur...surtout quand on en a tant besoin pour reconstruire ce qu'on a soi-même détruit. Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 13, le 27 décembre 2018

  • Ouverture de cette AMBASSADE avant d'autres à venir. ET PAS DES MOINDRES. INSHALLAH.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 40, le 27 décembre 2018

  • TOUT va RENTRER dans l'ordre initial, celui d'avant le COMPLOT, finalement AVORTÉ PAR LES RÉSISTANTS À L'ORDRE INJUSTE ÉTABLI DUPUIS 1948 , CELUI DE PROTÉGER UN ÉTAT TERRORISTE ET USURPATEUR DE TERRE NE LUI APPARTENANT PAS. LE HÉROS SYRIEN SERA RECONNU PAR CES MÊMES sous fifres de ce complot, comme étant celui qui , avec ses alliés de l'axe de la résistance aura rétabli LA JUSTICE SUR TERRE.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 38, le 27 décembre 2018

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