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Culture - Beirut Chants

Lucero Tena, reine des castagnettes en concert...

Pour la danseuse de flamenco, une carrière riche en « olé, olé », robes moulantes à falbalas et franges, cambrure des reins et talons qui claquent. Mais en accompagnement, il y a aussi les castagnettes qu’elle manipule en toute souveraine dextérité et qu’elle élève aujourd’hui en art absolu...

À 80 ans, Lucerno Tena a gardé la maîtrise de la cadence et du rythme des castagnettes.

À un âge aujourd’hui vénérable (80 ans), Lucero Tena a gardé cette maîtrise de la cadence, du rythme et du mouvement au bout de ses doigts pour des castagnettes retentissantes et virtuoses. Elle en a fait un art à part entière, et ses petits claquements ont même soutenu les lamentations et les frémissements de l’archet de Rostropovitch…

La dame aux castagnettes s’est produite hier soir, en l’église Saint-Maron (Gemmayzé), dans le cadre du festival Beirut Chants.

Ce n’est pas le premier voyage de Lucero Tena au Liban, où elle s'est déjà rendue il y a quarante ans. Et dont elle garde en mémoire « l’accueil chaleureux et poli du public » confie-t-elle. Pour cette artiste un peu atypique, les castagnettes en Espagne sont assimilées aux chants de Noël, et pour tout dire, souligne-t-elle, les castagnettes ne sont pas dans le rang des instrumentistes solistes… Et pourtant, voilà actuellement un beau démenti !

Pourquoi avoir choisi alors les castagnettes pour s’exprimer en musique ? « J’ai commencé ma carrière avec la danse espagnole qui nécessite l’emploi des castagnettes. Par la suite, j’ai créé un style particulier où elles donnent en solo la réplique aux orchestres ou à d’autres musiciens…J’accompagne avec mes castagnettes la partition et l’esprit des compositeurs car il n’y a pas d’œuvres exclusivement écrites pour cet instrument percussif… Un instrument qui, malgré sa petite taille, a d’immenses possibilités à l’intérieur de sa dynamique… »

Pour les mélomanes libanais, celle qui est la meilleure joueuse de castagnettes au monde a conçu avec l’harpiste Xavier de Maistre un programme intitulé Sérénade espagnole, celui-là même qu’ils avaient enregistré ensemble il y a quelque temps.

Un beau mariage entre notes délicates et cristallines de la harpe (grâce aux arrangements et transcriptions de Xavier de Maistre) et sonorités imprévisibles des castagnettes qui ponctuent rythmes, mesures, accords, tempo et cadences. Un concert inédit et tout au plaisir de l’auditeur du point de vue de la découverte sonore avec cette combinaison virtuose, hors des sentiers battus, d’instruments et de narration musicale aux horizons différents et éloignés.

Une éblouissante complicité instrumentale et de scène au service de la musique de Granados, Albéniz, Soler, de Falla ou Gimenez. Un moment craquant d’étincelle, de rêverie, de douceur soyeuse, d’éruption veloutée, de fantaisie, de sensualité et de sortilèges féeriques.

Hier, à l’église Saint-Maron, ces castagnettes, frivoles et bavardes comme des pies, ont tenu brillamment tête à la harpe, céleste et aristocratique dans ses mélodies et accords. Une prestation à la miraculeuse sonorité que l’auditoire médusé, hypnotisé et qui en redemandait encore, n'est pas près d’oublier de sitôt. À en juger par sa trombe d’applaudissements...


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