À la conquête de l’Islande à vélo

Roberto Khoury Hélou, un étudiant libanais en communication audiovisuelle, et trois de ses jeunes amis de différentes nationalités ont parcouru à vélo, l’été dernier, la Route 1 ou la route principale d’Islande, appelée Ring Road qui fait plus ou moins le tour de l’Islande, longeant le littoral. De Reykjavik la capitale, leur point de départ, jusqu’à leur retour dans cette même ville, tout était minutieusement organisé. « J’ai toujours voulu me perdre dans les paysages volcaniques de l’Islande, dans ce que certains appellent l’autre planète. Et pour bien découvrir cette région, on s’est dit autant faire le trajet à vélo. Une option optimale qui mêle l’expérience sportive et physique à l’aventure et la découverte », explique Roberto Khoury Hélou.

Outre le jeune cycliste libanais, l’équipe était composée de Farran Hassan (pakistano-norvégien), Valentin Boucher (français) et Sander Holum (norvégien). Roberto, Farran et Valentin se connaissent depuis l’école, ayant fréquenté le Lycée franco-libanais de Beyrouth. Sander est un ami d’enfance de Farran. L’objectif des jeunes cyclistes, outre l’exploit physique, était simplement la découverte, la rencontre de nouvelles personnes. « Nous avons voulu sortir de notre zone de confort, camper le plus souvent possible. Puis forger notre esprit à la persévérance et à l’assiduité dans la poursuite de notre objectif. »

Pédaler 45 km, sous

une pluie torrentielle

« Quand nous avons quitté la capitale, une pluie torrentielle s’est abattue sur nous. La température était de 2 degrés Celsius. Nous sommes arrivés presque morts à destination vers 3 heures du matin ! Cela après 45 km de montée. Le brouillard sur les champs de lave et le soufre qui sortait de chaque orifice du sol nous ont plongés dans une atmosphère d’enfer », raconte Roberto Khoury Hélou.

Des énormes cascades sur de vertes collines, aux deltas de sable noir et aux rivières limpides avec des glaciers en toile de fond, en passant par des champs de fleurs donnant sur la mer et des lacs d’icebergs, la nature change complètement tout au long du trajet. Et la jeune équipe est émerveillée par « la beauté sauvage des paysages à perte de vue ».

Des difficultés ? « L’absence de nuit, car, en Islande, c’est 21 heures de lumière chaque jour en été. Et bien d’autres pépins tous surmontables », confie Roberto Khoury Hélou. Et de préciser que les difficultés rencontrées ont constitué l’un des aspects les plus remarquables et inoubliables du voyage. « La disponibilité de la nourriture n’était pas toujours évidente, donc on devait faire des réserves pour 5 jours. Car parfois il fallait parcourir 200 km pour tomber sur un magasin d’alimentation. Que de fois nous avons eu faim ! » ajoute-t-il.

Pour subvenir à leurs besoins, les jeunes cyclistes, qui ont souvent dormi à la belle étoile, tiraient chacun quatorze kilos attachés à leurs vélos.

Le jeune homme estime que si cette aventure a été un succès, c’est grâce à leur faculté d’adaptation et d’improvisation. Roberto Khoury Hélou peut s’estimer heureux. Sur sa liste de rêves à réaliser, qui comporte tout de même 127 entrées, celui de parcourir l’Islande à vélo est désormais rayé.