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À La Une - crise

Affrontement maritime : premier signe de détente entre l'Ukraine et la Russie

La CEDH appelle à prodiguer un "traitement approprié" aux marins ukrainiens.


Le président ukrainien Petro Porochenko en train de recevoir mardi 4 décembre une quinzaine de proches des marins ukrainiens dont les navires ont été arraisonnés par la marine russe, promettant de se battre pour qu'ils soient relâchés. AFP / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / MYKOLA LAZARENKO

Un premier signe de détente entre Kiev et Moscou est apparu mardi, l'Ukraine annonçant le déblocage partiel par la Russie de l'accès à la mer d'Azov, au coeur d'un bras de fer sans précédent depuis plusieurs années entre ces deux pays. Pour sa part, la Cour Européenne des droits de l'Homme (CEDH) a appelé Moscou à prodiguer un "traitement approprié" aux marins ukrainiens dont les navires ont été arraisonnés par la marine russe.

Cruciaux pour les exportations ukrainiennes, "les ports de Berdiansk et de Marioupol sont partiellement débloqués", a déclaré dans un communiqué le ministre ukrainien des Infrastructures, Volodymyr Omelyan. "La circulation a partiellement repris". "C'est une désescalade contrôlable" opérée par la Russie, du moins sur le plan militaire, a dit à l'AFP Mykola Soungourovski, le directeur des programmes militaires du Centre d'analyse Razoumkov à Kiev.

La Russie a arraisonné manu militari le 25 novembre trois navires de guerre ukrainiens qui tentaient de pénétrer de la mer Noire dans celle d'Azov et capturé les 24 marins à leur bord. Il s'agit de la première confrontation militaire ouverte entre Moscou et Kiev depuis l'annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée et le début la même année d'un conflit armé dans l'est de l'Ukraine entre forces gouvernementales et séparatistes prorusses qui a fait plus de 10.000 morts. Cet affrontement maritime a ravivé les craintes d'un plus vaste conflit entre ces deux ex-républiques soviétiques. Si les pays occidentaux ont soutenu l'Ukraine dans ce conflit, ils ont appelé les deux parties à la retenue.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine a pressé mardi à Bruxelles l'OTAN à donner une "réponse globale" à l'"agression" russe en mer Noire, laissant entendre qu'au moins un pays membre de l'Alliance atlantique était prêt à "renforcer sa présence" dans cette zone sensible.


(Lire aussi : Les Européens tempèrent les ardeurs de Kiev, qui appelle à agir contre Moscou)


Soins médicaux aux marins blessés

Son homologue allemand Heiko Maas s'est avéré pourtant bien plus réservé. "Nous allons continuer de faire tous les efforts possibles pour que ce conflit ne se transforme pas en une grave crise. Et cela ne peut être réalisé que via une solution pacifique", a-t-il souligné. Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a à nouveau appelé la Russie à la libération des marins et navires ukrainiens mais n'a annoncé aucune nouvelle aide concrète à Kiev.

En réponse à ces dernières tensions, l'Ukraine a instauré pour un mois la loi martiale dans ses régions frontalières et côtières, disant craindre une "guerre totale" de la part de Moscou qu'elle accuse d'avoir drastiquement renforcé sa présence militaire à sa frontière.

Le président ukrainien Petro Porochenko a reçu mardi une quinzaine de proches de ces marins, promettant de se battre pour qu'ils soient relâchés. "On ne fait aucun compromis" sur leur sort, a-t-il assuré au cours de cette rencontre, émaillée de pleurs et d'embrassades. "En premier lieu, les militaires (doivent rentrer) chez eux", le voit-on affirmer dans la vidéo de cet entretien diffusée par la présidence.


(Lire aussi : Poutine défend ses forces, l'Ukraine dénonce la détention "illégale" de ses marins)


Accusés par la Russie d'avoir pénétré illégalement dans les eaux territoriales russes, les marins ukrainiens, dont au moins trois ont été blessés pendant l'affrontement, ont été placés en détention provisoire en Crimée, puis transférés à Moscou. Ils ont été inculpés de passage illégal de la frontière et risquent jusqu'à "six ans de prison", a déclaré mardi à l'AFP Nikolaï Polozov, l'avocat russe d'un des marins.

Pour l'Ukraine, ces hommes sont des "prisonniers de guerre" et ne peuvent pas être jugés par la justice russe. Saisie par Kiev dans le cadre d'une procédure d'urgence, la Cour européenne des droits de l'Homme a demandé mardi à la Russie de "veiller à ce que les personnes en captivité reçoivent un traitement médical approprié (...), y compris celles qui auraient pu être blessées dans l'incident naval".

La responsable municipale de Moscou pour les droits de l'Homme Tatiana Potiaeva a assuré mardi que les jours des trois marins ukrainiens n'étaient "pas en danger" et qu'ils recevaient "tous les soins médicaux nécessaires", après leur avoir rendu visite dans l'unité médicale de la prison de Matrosskaïa Tichina. Mme Potiaeva est également allée voir les 21 autres marins, qui se trouvent dans la prison de Lefortovo, selon son homologue ukrainienne Lioudmila Denyssova. 



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commentaires (1)

Ils doivent tourner rapidement la page et et tenter de rétablir des ponts. Unique solution pour les deux peuples.

Sarkis Serge Tateossian

03 h 01, le 05 décembre 2018

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Commentaires (1)

  • Ils doivent tourner rapidement la page et et tenter de rétablir des ponts. Unique solution pour les deux peuples.

    Sarkis Serge Tateossian

    03 h 01, le 05 décembre 2018

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