Concentration record en CO2, chaleurs extrêmes, recul des glaces : les derniers indicateurs du réchauffement montrent l'accélération d'un phénomène planétaire et disent l'urgence à agir, alors que s'est ouvert dimanche la 24e conférence de l'ONU sur les changements climatiques.
Records de chaleur
2018 devrait être la 4e année la plus chaude recensée depuis le début des relevés, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Le XXIe siècle compte ainsi 17 des 18 années records depuis le lancement des mesures en 1880, et ces 4 dernières années forment le Top 4.
Cet été l'Europe, l'ouest américain et l'Asie ont été frappés par des vagues de chaleur, accompagnées de températures records au Portugal, en Scandinavie, en Corée du sud, au Japon ou en Algérie, et parfois de gigantesques incendies. En Arctique, l'étendue de la banquise est restée largement en-dessous de sa moyenne historique tout au long de l'année, et a connu un minimum record en janvier-février. Les glaciers de la planète ont aussi rétréci pour la 38e année consécutive. En Suède, le sommet sud du Kebnekaise a perdu son statut de point culminant du pays, en raison de températures exceptionnelles cet été.
Trop-plein de CO2
(Lire aussi : Le monde s'éloigne toujours plus de son objectif climatique)
+3,3 mm par an
La hausse du niveau des océans, variable selon les régions, a été en moyenne de 20 cm au XXe siècle. Aujourd'hui il monte d'environ 3,3 mm par an, et le phénomène semble s'accélérer: le niveau des mers a crû 25 à 30% plus vite entre 2004 et 2015, par rapport à 1993-2004. La fonte de la calotte du Groenland explique en partie cette augmentation. Mais l'Antarctique pourrait en devenir le principal moteur: avant 2012, le continent blanc perdait 76 milliards de tonnes de glace par an; depuis, ce chiffre a bondi à 219 milliards.
Par la suite, si le réchauffement restait à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, le niveau des mers gagnerait 26 à 77 cm d'ici à 2100, selon les projections des experts du Giec. A +2°C, ce sera 10 cm de plus, soit jusqu'à 10 millions de personnes supplémentaires affectées. Surtout, à long terme, la calotte Antarctique et/ou celle du Groenland pourraient se trouver déstabilisées vers +1,5/2°C, faisant grimper les mers de plusieurs mètres sur les siècles ou millénaires à venir.
Catastrophes naturelles
Le réchauffement favorise déjà des phénomènes extrêmes, en particulier des sécheresses, des canicules. Au 20 novembre, l'OMM recensait 70 cyclones tropicaux pour 2018 (pour une moyenne annuelle historique de 53). Selon certaines études, le nombre de sécheresses, incendies, inondations et ouragans liés au dérèglement a doublé depuis 1990. Selon le Giec, +2°C signifierait des vagues de chaleur dans la plupart des régions, et les précipitations liées aux cyclones gagneront en intensité. Déjà, les pertes liées aux cataclysmes naturels atteignent 520 milliards de dollars par an et font basculer chaque année 26 millions de personnes dans la pauvreté, a calculé la Banque mondiale.
Espèces affectées
Sur les 8.688 espèces menacées ou quasi-menacées, environ 20% sont déjà affectées par le réchauffement, du fait des températures et phénomènes extrêmes. Les récifs coralliens ont subi ces dernières années un blanchissement massif et une mortalité record. Les scientifiques relèvent aussi une multiplication des épisodes de canicule océanique, menaçant les écosystèmes marins.
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Et puis, tout cela n’est qu’un complot des scientifiques pour ralentir l’usage de l’énergie fossile et l’économie mondiale... Demandez-le à l’expert en imbécilités, un certain Mr Trump... Sa devise: et après moi, le déluge!
23 h 46, le 30 novembre 2018