La chaîne d'information israélienne Channel 10 a révélé jeudi que l'armée israélienne a reconnu, 36 ans plus tard, avoir "accidentellement" tué 25 personnes en juin 1982 pendant son invasion du Liban, en coulant un bateau civil qui transportait des réfugiés libanais et des travailleurs étrangers au large de Tripoli, au Liban-Nord.
En juin 1982, Israël, déterminé à anéantir l'Organisation de libération de Palestine (OLP), dirigée à l'époque depuis le Liban par Yasser Arafat, envahit le pays du Cèdre lors de l'opération "Paix en Galilée". Dans le cadre de l'invasion, la marine israélienne avait imposé un blocus naval au Liban, rappelle Channel 10, qui a envoyé à la Haute cour de justice israélienne une pétition afin de rendre publiques les informations concernant l'opération "Dreyfus".
Le sous-marin en question, de type Gal, faisait partie de cette opération qui avait pour but officiel d'empêcher la marine syrienne d'intervenir dans le conflit au Liban, explique le Times of Israel sur son site web.
"Le commandant du sous-marin, "Major A.", a (ordonné à son équipage) de suivre le navire (civil) et a pensé à tort qu'il transportait des terroristes (combattants de l'OLP, ndlr). Touché par deux torpilles, le bateau a explosé et a commencé à couler. Il a été interdit à l'équipage du sous-marin de sauver les passagers et 25 personnes ont été tuées", relate Channel 10.
Ce n'est qu'environ dix ans après l'incident qu'une enquête militaire israélienne est menée. Interrogé par les enquêteurs militaires, le Major A. avait indiqué avoir agi conformément aux règles de tirs à vue, affirmant avoir vu à bord du navire une quarantaine d'hommes, tous vêtus du même uniforme.
L'adjoint du commandant du sous-marin, "le capitaine B.", contredit toutefois les déclarations de son supérieur. "L’atmosphère dans le sous-marin était empreinte d’une forte volonté d’attaquer et de tirer à tout prix ... Je pensais qu’il était interdit de tirer car l’identité n’était pas certaine", racontait-il, selon Channel 10.
Le capitaine du bateau civil libanais, qui tentait de gagner Chypre, ainsi que 24 autres personnes, dont les identités n'ont pas été dévoilées par la chaîne israélienne, ont péri dans cette attaque. Dans le chaos du conflit, ni les Libanais ni les Palestiniens n'ont su que l'embarcation en question avait été coulée par un sous-marin israélien, selon le Times of Israel.
L'enquête de l'armée israélienne a conclu que le commandant du sous-marin n'avait pas commis d'erreur, et avait agi dans le cadre des ordres qu'il avait reçus. Elle souligne qu'il avait refusé de tirer sur des navires suspects qui transportaient probablement des combattants palestiniens, car il suspectait la présence de civils à bord de ces navires.
"Il ne s'agit pas d'un crime de guerre et il n'y a pas eu d'inconduite. Il n'y a pas de place pour une action en justice", conclut l'enquête, selon Channel 10.
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C,EST PAS ACCIDENTELLEMENT... C,EST SUR ORDRE CRIMINEL !
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 13, le 23 novembre 2018