Le bâtisseur de l'empire automobile Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, détenteur de la nationalité libanaise, a été mis en détention préventive à Tokyo. REUTERS/Regis Duvignau
Les ministres libanais sortants des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et de l'Information, Melhem Riachi, se sont montrés mardi solidaires du bâtisseur de l'empire automobile Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, détenteur de la nationalité libanaise, mis en détention préventive à Tokyo. M. Ghosn est accusé d'avoir dissimulé au fisc japonais une part importante de ses confortables revenus.
M. Bassil a demandé à l'ambassadeur du Liban à Tokyo, Nidal Yehya, de suivre l'affaire et rencontrer M. Ghosn pour s'assurer de son état de santé et des moyens dont il dispose pour se défendre des accusations portées contre lui. M. Bassil se tiendra aux côtés de M. Ghosn, l'une des réussites de la diaspora libanaise, en s'assurant qu'il sera jugé dans les règles, selon un texte du ministère repris par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
(Portrait : Carlos Ghosn, la chute d'un symbole)
M. Riachi de son côté a appelé le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à "intervenir au plus vite auprès du gouvernement japonais" dans l’affaire. "L'enquête est importante. Ça ne sent pas bon", a écrit M. Riachi sur son compte twitter en rappelant que M. Ghosn est d'origine libanaise.
Lâché de toutes parts, Carlos Ghosn, considéré à 64 ans comme l'un des plus puissants capitaines d'industrie au monde, est toujours détenu à Tokyo, où il a été arrêté lundi en descendant de son jet privé.
Le conseil d'administration de Renault a désigné mardi soir le numéro deux de l'entreprise Thierry Bolloré pour assurer l'intérim de Carlos Ghosn, qui reste PDG malgré sa mise en détention au Japon sur des soupçons de malversation, sur fond d'interrogations quant à l'avenir de l'alliance avec Nissan et Mitsubishi. Si M. Ghosn garde pour l'instant formellement son poste chez Renault, le conseil d'administration de Nissan se prononcera sur le limogeage de son président jeudi matin. Mitsubishi Motors (MMC) entend également le "démettre rapidement".
Le parquet japonais reproche au Franco-Libano-Brésilien d'avoir "conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015", en ne déclarant que 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d'euros) contre près de 10 milliards de yens sur la période.
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L,HISTOIRE EST LOUCHE. ON SAVAIT SES REMUNERATIONS DES LE DEBUT. POURQUOI MAINTENANT ? QUELQUE CHOSE CLOCHE DANS TOUT CA !
09 h 44, le 21 novembre 2018