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Moyen Orient et Monde - Yémen

Le gouvernement yéménite se dit prêt à reprendre les pourparlers de paix

La coalition saoudienne renforce sa présence militaire à Hodeïda.

Des soldats membres de la coalition saoudienne antihouthis, au port de Aden, au Yémen. Saleh al-Obeidi/AFP

Le gouvernement yéménite s’est dit prêt hier à reprendre les négociations de paix avec les rebelles houthis, alors que s’intensifie la pression internationale pour mettre fin au conflit qui déchire le Yémen depuis trois ans.

Les Nations unies ont indiqué mardi vouloir relancer les pourparlers de paix d’ici à un mois, après l’échec des discussions prévues à Genève le mois dernier, auxquelles les rebelles houthis avaient refusé de participer. « La République du Yémen salue tous les efforts pour rétablir la paix », a indiqué le gouvernement dans un communiqué publié par l’agence SABA. Il a affirmé être « prêt à ouvrir immédiatement les négociations sur le processus visant à bâtir la confiance, principalement avec la libération de tous les détenus et prisonniers, ainsi que ceux qui ont été enlevés ou soumis à une disparition forcée ».

Les États-Unis ont appelé cette semaine à cesser immédiatement les hostilités au Yémen, où une coalition régionale menée par l’Arabie saoudite combat aux côtés du gouvernement contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et le secrétaire à la Défense Jim Mattis ont notamment demandé que cessent les raids aériens, reconnaissant implicitement l’implication de la coalition militaire dirigée par Riyad dans le bombardement de civils.

En septembre, les houthis ont refusé de se rendre à Genève pour participer aux discussions de paix, accusant notamment l’ONU de ne pas leur garantir de pouvoir ensuite retourner à Sanaa, la capitale du pays qu’ils contrôlent. Les pourparlers avaient déjà échoué en 2016, après 108 jours de négociations au Koweït.

Hodeïda

Sur le terrain, la coalition menée par l’Arabie saoudite a placé des milliers de soldats près de Hodeïda, le principal port du Yémen contrôlé par les houthis, a-t-on appris auprès de sources militaires locales, une démarche destinée à pousser les rebelles zaïdites à reprendre les discussions en faveur d’un cessez-le-feu. La coalition arabe a repris son offensive contre le port de Hodeïda après l’échec des pourparlers de Genève. Hodeïda, situé sur la mer Rouge, est une ligne de ravitaillement essentielle pour les houthis mais aussi pour des millions de civils yéménites victimes de la guerre.

Des sources proches de la coalition ont déclaré à Reuters que la coalition a déployé environ 30 000 soldats au sud du port de Hodeïda et près de son entrée est. Des véhicules blindés et des chars d’assaut ont aussi été déployés, a précisé une source, en vue d’une « grande opération dans les prochains jours ». Selon des habitants, les houthis ont aussi déployé des combattants à Hodeïda afin de se préparer à un assaut.

Prendre le contrôle du port de Hodeïda et couper ainsi cette ligne de ravitaillement essentielle aux houthis forcerait les rebelles à venir à la table des négociations, estiment les responsables de la coalition. Une précédente offensive, menée en juin, n’a pas permis à la coalition d’effectuer une avancée dans le port de Hodeïda.

En trois ans et demi, la guerre au Yémen a fait plus de 10 000 morts, déplacé plus de trois millions de personnes et plongé le pays dans une grave crise humanitaire.

Sauver les enfants

Les houthis comme l’Arabie saoudite et ses alliés sont accusés de violations qui pourraient être considérées comme des crimes de guerre. La moitié de la population est en situation de préfamine selon l’ONU et l’économie yéménite s’est effondrée, empêchant des millions de civils d’acheter des denrées de base.

Mettre fin à la guerre au Yémen ne sera pas suffisant pour sauver les enfants de ce pays pauvre, a prévenu hier le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). « Ce dont nous avons besoin, c’est de mettre fin à cette guerre et (instaurer) un mécanisme gouvernemental qui se concentre sur les gens et les enfants », a déclaré à l’AFP le directeur de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Geert Cappelaere. « Mettre fin à la guerre n’est pas suffisant », a-t-il souligné, en rappelant que le conflit « exacerbe une situation déjà mauvaise en raison d’années de sous-développement » dans ce pays le plus pauvre de la région.

Sur les 14 millions de Yéménites menacés par la famine, plus de la moitié sont des enfants, a indiqué M. Cappelaere. « Aujourd’hui, 1,8 million d’enfants âgés de moins de cinq ans sont en situation de malnutrition aiguë », a-t-il encore précisé. Plus de 6 000 enfants ont été tués ou blessés depuis l’intervention en mars 2015 d’une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite en soutien au gouvernement yéménite.

Selon l’ONU, le conflit a fait près de 10 000 morts, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire au monde. Des ONG de défense des droits humains estiment que le bilan serait cinq fois plus important.

Sources : agences

Le gouvernement yéménite s’est dit prêt hier à reprendre les négociations de paix avec les rebelles houthis, alors que s’intensifie la pression internationale pour mettre fin au conflit qui déchire le Yémen depuis trois ans.Les Nations unies ont indiqué mardi vouloir relancer les pourparlers de paix d’ici à un mois, après l’échec des discussions prévues à Genève le mois...

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