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Liban - Social

Quand la musique transcende la surdité

À l’occasion de son 10e anniversaire, le BLRS a organisé un spectacle musical, présenté par des élèves sourds, au cours duquel la vice-présidente de la Fondation al-Walid ben Talal, Leila Solh Hamadé, a annoncé que sa fondation financera l’achat d’équipements par le BLRS pour mieux encadrer les enfants sourds.


Mme Solh Hamadé à son arrivée au spectacle présenté par des élèves sourds et organisé par le BLRS.

Une musique douce accompagne l’installation des spectateurs, tous âges confondus, impatients d’admirer la prestation musicale et théâtrale présentée par les élèves sourds de différentes écoles et associations libanaises spécialisées. Le spectacle, qui a eu lieu au théâtre Odéon de Jal el-Dib, a été organisé par le Bureau libanais pour la recherche en surdité (BLRS) qui a tenu à célébrer ainsi en musique et dans une atmosphère festive son dixième anniversaire.

Le spectacle a eu lieu en présence de la vice-présidente de la Fondation al-Walid ben Talal, l’ancien ministre Leila Solh Hamadé, et des responsables de huit écoles et associations qui prennent en charge les enfants sourds. Plus de 150 élèves de deux écoles régulières, Saints-Cœurs de Bauchrieh et Nazareth de Kfarzeina (caza de Zghorta), étaient également présents dans le but de les sensibiliser à la réalité des enfants sourds. La cérémonie a fourni l’occasion à Leila Solh Hamadé d’annoncer que sa fondation financera l’achat par le BLRS d’équipements spécialisés afin de mieux encadrer les élèves sourds. La fondation a présenté à cet égard un court documentaire exposant l’aide qu’elle a apportée au cours des dernières années aux différents établissements qui accueillent et scolarisent les élèves sourds.

Au début du spectacle, un groupe d’enfants s’est empressé de monter sur scène afin d’entonner l’hymne national. En parfaite harmonie avec la musique, les enfants chantaient. Mais cette fois-ci, ce n’était pas des voix que nous entendions, mais des signes que nous voyions. La musique parvenait à transcender la surdité.

Les huit associations de soutien aux enfants malentendants ont ensuite, à tour de rôle, présenté des prestations musicales émouvantes, quand bien même l’ouïe des artistes en herbe manquait au rendez-vous. Ce jour-là, au-delà des différentes appartenances communautaires, un point commun unissait les associations : le handicap lié à la surdité. Chaque groupe, se distinguant par sa tenue vestimentaire, présentait une prestation différente : du chant en langage des signes à la danse, en passant par de courtes comédies musicales, ces performances musicales ont su conquérir le cœur du public.

Les gestes et les pas de danse des enfants s’accordaient parfaitement avec tous types de musique – orientale, occidentale et latine. De l’hymne national à Fayrouz, en passant par Shakira, les enfants ont su montrer leur désir de surpasser leur handicap.

Un groupe de personnes malvoyantes, prises en charge par une association de soutien à la surdi-cécité, a fait son apparition sur scène pour interpréter, avec des enfants sourds, certaines des chansons les plus populaires de Feyrouz comme Be7abak ya Lubnan (« Je t’aime, ô Liban »). Dans un autre tableau, trois personnages de Charlie Chaplin sont également montés sur les planches pour présenter une scène dynamique et rythmée, illustrant le fait que le handicap n’entrave pas l’art.


(Pour mémoire : L’éducation inclusive, un programme qui voit le jour dans les écoles publiques libanaises)


« En toute indépendance »
À l’ouverture du spectacle, la présidente du BLRS, Viviane Matar Touma, a prononcé une allocution dans laquelle elle a notamment indiqué que le BLRS lancera au début de l’année prochaine un nouveau projet visant à permettre, grâce à l’apport de professionnels de différentes spécialisations, un meilleur suivi et encadrement des enfants sourds ayant besoin d’un implant cochléaire. Mettant l’accent sur le soutien assuré par la fondation au BLRS, dans le cadre de l’aide globale accordée aux associations qui s’occupent des élèves sourds, Mme Touma a exposé succinctement les divers axes qui ont dicté l’action du BLRS au cours des dix dernières années. Évoquant par ailleurs le spectacle organisé par le BLRS en vue de permettre aux enfants sourds de diverses écoles et associations d’exprimer leurs talents artistiques, Mme Touma a déclaré : « La liberté de pensée et d’expression est un droit pour tout être humain. La personne sourde comme tout autre individu a un potentiel, des capacités intellectuelles et des possibilités de production en toute indépendance. Il est du devoir de la société, de l’école et des parents d’assurer tous les moyens nécessaires à l’individu afin qu’il puisse s’exprimer librement. Le spectacle d’aujourd’hui comprend des tableaux artistiques sous forme de danse présentés par les associations qui sont membres du BLRS. »

Prenant à son tour la parole, Leila Solh Hamadé a mis l’accent sur l’importance d’une telle rencontre organisée par le BLRS dans le but de permettre à des élèves d’horizons divers et de régions (et communautés) différents de se connaître. Soulignant l’intérêt qu’elle manifeste pour la situation des enfants sourds, Mme Solh a exprimé sa satisfaction au sujet des progrès qui ont été enregistrés pour la mise au point d’un langage de signes commun à toutes les associations locales actives dans le domaine de la surdité. Elle a en outre exhorté le ministère de l’Éducation à œuvrer de manière soutenue en vue d’intégrer les élèves sourds dans les écoles régulières. Soulignant que sa fondation a décidé de fournir au BLRS l’équipement nécessaire pour mieux détecter le degré de surdité des enfants, Mme Solh a réaffirmé son soutien à l’action du BLRS « dont nous avons collaboré à la fondation avec son président d’honneur, le ministre Michel Eddé ». En conclusion, Mme Solh a rendu hommage à l’action menée par Viviane Matar Touma « qui porte le flambeau des problèmes de la surdité dans le pays ».


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