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Liban - Palestiniens

Miyé w Miyé : déploiement d’une force mixte civile pour contrôler le cessez-le-feu

Un nouvel accord prévoit l’acheminement de vivres et le retrait des combattants.

Une rue jonchée de gravats dans le camp de réfugiés palestiniens de Miyé w Miyé, au Liban-Sud, le 26 octobre 2018. Photo Ahmad Mantache

Après une semaine de combats et plusieurs cessez-le-feu qui n’auront duré que quelques heures à chaque fois, le calme semble être revenu hier dans le camp de Miyé w Miyé, à la faveur d’un nouvel accord conclu samedi soir sous l’égide de l’ambassadeur palestinien Achraf Dabbour, et en présence de représentants du Fateh, du Hezbollah et du mouvement Amal.

L’accord conclu à l’ambassade de Palestine prévoit l’acheminement de vivres à l’intérieur du camp, ainsi que l’entrée de membres civils non armés du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), ainsi que du Jihad islamique, afin de surveiller le respect du cessez-le-feu. L’armée libanaise est censée assurer l’application de cet accord.

Ce comité de supervision, qui a fini par inclure des éléments du Hamas dont la participation avait suscité des objections de la part du Fateh, aura la charge de dénoncer toute partie qui violerait le cessez-le-feu à l’avenir. Si ce dernier perdure pendant quelques jours, un retrait des éléments armés des deux factions belligérantes devrait avoir lieu, comme prévu par le nouvel accord qui est entré en vigueur hier à 16h30.

Dans l’après-midi, des vivres ont été acheminées dans le camp, notamment aux combattants d’Ansar Allah, privés de nourriture pendant plusieurs jours du fait des combats et de l’encerclement que leur a imposés le Fateh.

L’accord conclu samedi prévoit également l’évacuation volontaire des femmes et des enfants qui souhaitent quitter le camp pour un endroit plus sûr qui n’a toutefois pas été spécifié, sachant que près de 80 % des réfugiés ont déjà quitté les lieux, fuyant la violence.


(Lire aussi : Les affrontements à Miyé w Miyé, un timing suspect..., le décryptage de Scarlett HADDAD)


Selon une source qui suit de près les développements sur le terrain, « la solidité de ce nouvel accord sera testée ce soir (hier soir). Si le cessez-le-feu perdure, le comité mixte de surveillance passera dans les prochains jours à la seconde phase, qui est le retrait des éléments armés des rues et le retour progressif des civils qui ont fui les combats ».

Pour certains observateurs, ce nouvel accord obtenu à l’arraché – après de nombreux efforts déployés par Amal et le Hezbollah qui ont négocié deux cessez-le-feu successifs mis en échec – risque de connaître le même sort que les accords précédents, aucune décision n’ayant été prise pour mettre fin à la guerre d’influence que se livrent, depuis plusieurs années déjà, Fateh et Ansar Allah pour le contrôle du camp. Les affrontements entre les deux factions, qui durent depuis une semaine, ont déjà fait deux morts dans les rangs du Fateh et plusieurs blessés. Jeudi, deux soldats libanais avaient été blessés par les éclats d’une roquette qui s’est écrasée à proximité de leur poste, aux abords du camp.

« Même si l’accord convenu à l’ambassade palestinienne contribuera à ramener le calme à court terme, l’intervention du Hezbollah et d’Amal pour parvenir à un cessez-le-feu n’aura servi en définitive qu’à garder le conflit irrésolu », commente un observateur.

Situé en plein cœur d’un village chrétien, le camp de Miyé w Miyé a suscité l’intérêt des leaders des partis chrétiens, notamment le CPL et les FL, qui à tour de rôle ont pris la défense des habitants de la localité, terrorisés par les derniers accrochages. Samedi, le chef des FL Samir Geagea est monté au créneau, déplorant « l’absence d’intervention des forces de l’ordre pour ramener la paix à la localité et dissiper les appréhensions des habitants ». M. Geagea a appelé le chef de l’État Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri à « donner l’ordre à l’armée d’intervenir au plus tôt pour mettre fin aux affrontements et saisir les armes ». Un message similaire a été véhiculé par Nadim Gemayel, député Kataëb, qui a fait assumer aux « autorités politiques et au gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes la responsabilité du chaos sécuritaire ».



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