Rechercher
Rechercher

Liban - Conférence internationale

Aoun à la WPC : Le Liban est porteur d’un espoir, celui de partager un idéal humaniste

La séance inaugurale de la 11e session de la Conférence sur la gouvernance mondiale (WPC) qui s’est ouverte hier a été marquée par un déplorable couac libanais portant sur la communication du message que le président Aoun a adressé aux conférenciers.

Le panel sur l’émigration et le multiculturalisme à la Conférence sur la gouvernance mondiale (World Policy Conference, WPC) qui se tient à Rabat : de gauche à droite : Sean Cleary, fondateur de la Future World Foundation ; Jean-François Copé, ancien ministre français ; Jim Hoagland, conseiller de la rédaction au « Washington Post » ; Bogdan Klich, sénateur et chef de l’opposition au Sénat polonais, et Laszlo Trocsanyi, ministre hongrois de la Justice. Photo M.T.

La première journée de la 11e session de la Conférence sur la gouvernance mondiale (World Policy Conference, WPC), qui se tient depuis hier à Rabat à l’initiative de l’Institut français des relations internationales (IFRI), a abordé des thèmes à caractère sociétal, avant que les dossiers géopolitiques soient débattus. Les premiers panels de l’après-midi ont porté sur deux problématiques d’une brûlante actualité : « Les migrations et l’avenir du multiculturalisme » et « Comment préparer les enfants et les jeunes à l’emploi au XXIe siècle ».

Au cours de la séance inaugurale qui a eu lieu hier matin, un message du président Michel Aoun avait été lu aux conférenciers, soulignant entre autres que « le Liban est porteur d’un espoir, celui de faire vivre et de partager un idéal humaniste qui unit les peuples ».

La communication de ce message avait été marquée par un déplorable couac libanais. Invité d’honneur de cette rencontre prestigieuse, qui poursuivra ses travaux jusqu’à demain dimanche, le président Aoun aurait dû être représenté par le ministre sortant de la Justice Salim Jreissati, qui devait donner lecture du message du chef de l’État. M. Jreissati a toutefois préféré ne pas faire le déplacement afin de suivre de près les tractations sur la formation du gouvernement. Les services de la présidence ont alors décidé que le message du général Aoun serait lu par l’ambassadeur du Liban au Maroc, Ziad Atallah. Sauf que celui-ci est anglophone et ne pouvait donc pas lire le texte, en français, qui a été finalement présenté aux conférenciers par… un employé marocain de l’ambassade! Le conseiller du président de l’IFRI Thierry de Montbrial, Riad Tabet, avait pourtant déployé des efforts soutenus afin que le Liban soit à l’honneur au cours de cette conférence…

Il reste que l’idéal humaniste évoqué par le chef de l’État dans son message était présent en filigrane dans les interventions lors des panels de l’après-midi.

L’émigration en Europe

D’entrée de jeu, l’ancien ministre français délégué au Budget Jean-François Copé a abordé sans complaisance le problème de l’immigration en Europe, relevant que dans le contexte présent, les clivages politiques n’opposent plus tant la gauche à la droite, mais plutôt le populisme aux partis traditionnels. M. Copé a déploré, dans ce cadre, l’incapacité des pays démocratiques en Europe à intégrer les migrants qui ont une religion, des cultures et des traditions différentes. Le défi à relever aujourd’hui est l’intégration de ces nouveaux venus, a affirmé l’ancien ministre français qui s’est prononcé pour un contrôle plus strict des frontières en Europe.

M. Copé a établi une distinction entre les migrants qui fuient une situation de crise dans leur pays et ceux « qui débarquent en Europe pour d’autres raisons et avec lesquels nous devons faire preuve de fermeté ». « Si les responsables politiques évoquent souvent le problème de l’immigration, c’est parce que les gens nous en parlent », a déclaré M. Copé, qui a souligné la nécessité de « réussir le parcours de l’intégration ». L’ancien ministre français a rappelé à cet égard que jusqu’aux années 60, il était question en France d’« assimilation », en ce sens que pour les immigrés, les prénoms devaient être français et la maîtrise de la langue française nécessaire. « Après les années 60, nous avons abandonné l’assimilation au profit du multiculturalisme », a ajouté M. Copé.

Le ministre hongrois de la Justice, Laszlo Trocsanyi, a souligné quant à lui la nécessité d’un contrôle plus strict des frontières externes de l’Europe.


(Lire aussi : Au World Policy Conference, le Liban s'illustre par un... couac)



Le cas du Liban

Intervenant ensuite au cours des débats, Riad Tabet a évoqué le cas du Liban comme modèle de multiculturalisme avec ses 18 communautés formant le tissu social libanais. Relevant que les Libanais ont réussi à mettre sur pied « un système consensuel qui fonctionne », M. Tabet a souligné que dans la conjoncture présente, le Liban est le pays le plus stable de la région. M. Tabet a indiqué, sur ce plan, que les Libanais planchent actuellement sur l’élaboration d’une charte universelle des valeurs communes à toutes les religions, précisant qu’un dossier a été présenté à ce propos aux Nations unies.

Les enfants et l’emploi

Au chapitre des conditions de l’accès des enfants et des jeunes au marché de l’emploi, Brian Gallagher, président-directeur général de l’ONG américaine United Way of America/United Way Worldwide, a évoqué le défi que représente l’intelligence artificielle au niveau de l’emploi, soulignant que « plus on investit sur les jeunes, plus nous obtenons un retour important ». De son côté, Juliette Tuakli, PDG et médecin-chef de l’ONG CHILDAccra au Ghana, a déploré que dans certains pays africains, de gros investissements sont effectués pour développer les infrastructures sans qu’un effort semblable soit entrepris au niveau de l’éducation des jeunes en vue d’assurer les compétences requises pour garantir le bon fonctionnement de ces infrastructures.

La séance inaugurale

Pour en revenir à la séance inaugurale, le message adressé par le président Aoun aux conférenciers souligne que le Maroc, « terre de rencontres, d’histoire, de beauté et de traditions, poursuit sa marche vers la modernité, sous la conduite de Sa Majesté (le roi Mohammad VI) qui régule, commande et arbitre pour que le vivre-ensemble perdure dans le présent et l’avenir de tout un peuple ». « Cette conviction du vivre-ensemble entre cultures, civilisations et religions différentes continue de nous inspirer, nous Libanais, souligne le message du président Aoun. Elle a fait du Liban plus qu’un pays, un message pour l’Orient comme pour l’Occident, comme l’a décrit Sa Sainteté le pape Jean-Paul II. » Après avoir rappelé qu’il avait lancé l’an dernier à la tribune des Nations unies une initiative pour faire du Liban « un centre mondial de dialogue interreligieux, interculturel et interracial », le chef de l’État s’est demandé comment le monde pourrait « retrouver un ordre mondial qui permettrait à nos enfants de vivre dans un monde pacifique, prospère, plus juste et mieux gouverné ». « Le Liban, conclut le message, ne manquera pas de prendre part à ces débats, car il demeure porteur d’un espoir : celui de faire vivre et partager un idéal humaniste qui unit les peuples. »


Une métamorphose sans précédent historique

Au début de la séance inaugurale, le président de l’IFRI, Thierry de Montbrial, a prononcé une allocution dans laquelle il a notamment souligné que « plus on avance dans le XXIe siècle, plus ses contradictions éclatent ». « Bien des promesses de la révolution technologique qui nous submerge entrent dans le champ de la réalité, a relevé M. de Montbrial. On parle de quatrième révolution industrielle, mais ce dont il s’agit est une métamorphose sans précédent historique et d’une tout autre ampleur que celles du passé. » Le président de l’IFRI a, d’autre part, souligné que d’aucuns estimaient que « la technologie allait abolir les frontières et favoriser l’avènement rapide d’une mondialisation heureuse ». « Au lieu de quoi, a-t-il ajouté, on assiste à une exacerbation des réalités nationales qui nous renvoie irrésistiblement aux deux siècles passés. » M. de Montbrial a d’autre part affirmé qu’à son avis, « le phénomène géopolitique des trente prochaines années sera la rivalité entre la Chine et les États-Unis ». Et de souligner à ce propos que « la direction actuelle de l’empire du Milieu n’hésite pas, contrairement à celles qui l’ont précédée, à affirmer haut et fort des objectifs de puissance ».



Pour mémoire
Le Liban fortement représenté au congrès sur la gouvernance mondiale

L’un des objectifs prioritaires de Trump : la lutte contre l’influence iranienne au M-O, notamment au Liban

Davutoglu: Tant qu’Assad reste en place, les réfugiés ne retourneront pas en Syrie

La première journée de la 11e session de la Conférence sur la gouvernance mondiale (World Policy Conference, WPC), qui se tient depuis hier à Rabat à l’initiative de l’Institut français des relations internationales (IFRI), a abordé des thèmes à caractère sociétal, avant que les dossiers géopolitiques soient débattus. Les premiers panels de l’après-midi ont porté sur deux...

commentaires (7)

le Liban ne porte que Trois espoirs : 1) que le Président actuel prenne vite sa retraite 2) Que HN rende les missiles de "précisions' à l'Iran 3) que sa milice soit désarmée et que les jeunes gens rentrent au pays. Nous voulons la paix avec tous les pays de la région Le Bla-Bla-Bla présidentiel ne trompe personne

FAKHOURI

12 h 03, le 28 octobre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • le Liban ne porte que Trois espoirs : 1) que le Président actuel prenne vite sa retraite 2) Que HN rende les missiles de "précisions' à l'Iran 3) que sa milice soit désarmée et que les jeunes gens rentrent au pays. Nous voulons la paix avec tous les pays de la région Le Bla-Bla-Bla présidentiel ne trompe personne

    FAKHOURI

    12 h 03, le 28 octobre 2018

  • "les Libanais ont réussi à mettre sur pied « un système consensuel qui fonctionne », qui fonctionne?? Pas d'électricité, pas d'eau, des milices à la noix de coco, de la pollution à gogo, des décisions consensuelles venant de l'Iran et la Syrie et l'Arabie et les USA et les russes et de pierrot dans la lune ainsi que la mère Michelle et le Meunier ... Pour juger que ce systeme fonctionne ou non nos critères sont super bas, le diable même se plaindra bientôt qu'on s'approche de sont domaine...

    Wlek Sanferlou

    14 h 04, le 27 octobre 2018

  • M. Tabet a souligné "que le Liban est le pays le plus stable de la région, un modèle de multiculturalisme etc." Les participants qui connaissent tant soit peu le Liban ont du bien se marrer ! C'est vrai, le Liban est stable concernant la corruption, les querelles sans fin entre les différents chefs de partis pour la formation du gouvernement, les déchets qui décorent notre pays, le courant électrique faible ou inexistant, les problèmes dans les camps palestiniens, etc. Bref, la stabilité en nullité de ceux qui prétendent diriger notre pays est un modèle pour le monde entier ! A quand la participation à une prochaine conférence pour nos brillants présidents, ministres de..., et députés ? Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 35, le 27 octobre 2018

  • Comment la Présidence de la République va réagir à l'absence de son représentant officiel chargé de lire le discours inaugural de la conférence du WPC, et encore plus à la lamentable façon dont il a fini par être présenté à tous les participants de cette tribune internationale...? Courage à notre ami Riad Tabet, certainement le plus déçu par cet énorme couac "républicain"...!

    Salim Dahdah

    10 h 16, le 27 octobre 2018

  • VAUT MIEUX APPLIQUER LES PAROLES A LA MAISON QUE DE LES DISTRIBUER BELECH AUX QUATRE VENTS...

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    09 h 41, le 27 octobre 2018

  • Un bémol tout de même. Parlant du Liban comme modèle de multiculturalisme ... Cela devient de plus en plus difficile à expliquer aux gens. Comment leur expliquer nos difficultés à former un simple gouvernement ... ? Nos querelles et divisions incessantes ? On aurait pu être un modèle certes.... Mais ... !

    Sarkis Serge Tateossian

    02 h 38, le 27 octobre 2018

  • Je suppose que c’est une blague? Humaniste? Connaît il le sens du mot?

    Bachir Karim

    00 h 25, le 27 octobre 2018

Retour en haut