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Liban - justice

Affaire FL/LBCI : les plaidoiries enflammées des deux parties ont clôturé le procès

La juge unique pénale de Beyrouth, Fatmé Jouni, a clôturé hier la dernière audience du procès opposant les Forces libanaises au PDG de la LBCI, Pierre Daher, au sujet de la propriété de la chaîne de télévision. Le jugement est fixé au 28 février 2019.

La séance d’hier a été consacrée aux plaidoiries de Georges Adwan et Nagib Élian, avocats des FL, et de Naoum Farah, avocat de la LBCI.

Dans son plaidoyer, M. Adwan a répondu à ce qu’il a appelé « les allégations de Pierre Daher selon lesquelles Samir Geagea aurait vendu la LBC en 1992 » en s’interrogeant : « Comment aurait-il pu le faire alors que, détenu durant 12 ans, il n’a jamais cédé un pouce de ses constantes et de la foi en sa cause ? » Dans le même esprit, M. Élian a pour sa part indiqué que « la LBC n’est pas une entreprise commerciale comme le pense le suspect (NDLR : M. Daher), mais plutôt un projet qui s’est développé sur les épaules des partisans FL, dont certains sont tombés en martyrs alors qu’ils travaillaient pour la chaîne ». « Cette télévision a été payée par leur sang et non en monnaie », a-t-il ajouté, estimant que M. Daher « tente de falsifier les faits et l’histoire ». Et M. Élian de retracer « l’époque de l’emprisonnement de Samir Geagea où les éléments FL ont été persécutés et leur commandement divisé, faisant croire au suspect que les dossiers ont disparu et qu’il pouvait s’emparer de la chaîne ». « La mainmise sur la LBC constitue un viol, et tout jugement donnant raison à M. Daher signifierait la légalisation de ce viol », a-t-il conclu.


(Lire aussi : Geagea nie tout accord passé avec Daher


« Je serai à la hauteur »
En réponse, l’avocat de la défense Naoum Farah a estimé que « créer un climat politique oppressant ne peut aider à la falsification de l’histoire », indiquant que les FL n’existaient pas en tant que structure organisationnelle, mais faisaient plutôt partie d’une alliance de forces et de partis inclus dans le Front libanais. « D’ailleurs, Bachir Gemayel avait annoncé dès son élection à la présidence de la République qu’il comptait dissoudre les FL », a-t-il ajouté. Et d’affirmer par ailleurs que « la partie demanderesse tente de mettre la main sur une institution qui n’est pas la sienne », soulignant que « Samir Geagea avait connaissance du contrat de cession de cette institution en faveur de Pierre Daher, contrat qui a été signé avec son accord ». À l’issue de la séance, M. Farah a indiqué que « depuis le début du procès, ils (en référence aux FL) essaient de mêler la politique au dossier », soulignant que cette affaire est pourtant « régie par la loi et non par la politique ». À cet égard, le PDG de la LBCI Pierre Daher a affirmé : « S’ils veulent faire intervenir la politique, je serai à la hauteur. »

Avant la clôture de l’audience, la juge Fatmé Jouni a fait état devant les deux parties du procès de rumeurs qui lui sont parvenues sur une soi-disant « ingérence dans la justice ». « Or la culture de l’ingérence n’existe pas chez moi, d’autant que je n’admets aucune interférence dans mon travail et que personne ne peut avoir d’influence sur mes convictions dans ce dossier et dans tout autre », a-t-elle soutenu. Et de poursuivre : « Lorsque le jugement sera publié, le gagnant me considérera comme une héroïne et le perdant dira que j’ai un parti pris. Je déclare à voix haute à quiconque nourrit le moindre doute quant à mon impartialité que je suis prête à me désister de cette affaire. »

En réponse, les parties au procès lui ont exprimé toutes deux leur confiance, la remerciant pour « la bonne gestion du cours du procès ».


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