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Liban - Élections estudiantines

À l’AUB, FL et CPL pratiquement au coude-à-coude

Les élections se sont déroulées « dans le calme et dans une ambiance compétitive », affirme l’administration.

Un scrutin dans le calme, hier, à l’AUB. Photo ANI

Comme chaque année, les élections estudiantines de l’AUB se sont terminées hier sans que l’on puisse comprendre exactement qui a été le véritable vainqueur, les deux principales coalitions, les FL et le Futur d’une part, et le CPL-Hezbollah-Amal-PSP d’autre part, ayant prétendu à tour de rôle avoir cumulé la majorité des sièges sitôt après le décompte des voix. C’est finalement le bureau du doyen des affaires estudiantines de l’AUB qui révélera à L’Orient-Le Jour les résultats de ce scrutin où se sont affrontées trois listes principales : Leaders of Tomorrow (Les leaders de demain) regroupe les FL et le courant du Futur ; Students for Change (Les étudiants en faveur du changement) comprend des candidats issus du Hezbollah, du mouvement Amal, du CPL et du PSP, et Campus Choice (Le choix du campus), constituée par le groupe estudiantin des laïcs, qui cherchent à se démarquer de la polarisation entre 8 et 14 Mars.

Selon les derniers résultats officiels, la liste Students for Change aura obtenu le plus de sièges, 8 au total, la coalition FL-Futur ayant gagné 7 autres, et les laïcs, 3. Un dernier siège était toujours en ballottage hier soir entre Leaders of Tomorrow et Campus Choice, le résultat final ne devant être annoncé qu’en début de semaine prochaine. Si la coalition FL-Futur remporte ce dernier siège, elle sera donc à égalité avec la coalition politique opposée, à moins que le ballottage ne soit tranché en faveur des laïcs, qui pourraient alors prétendre à 4 sièges, soit deux sièges de moins que l’année dernière.

Dans un communiqué, le bureau de communication de l’AUB a salué l’ambiance « calme et compétitive » dans laquelle s’est déroulée l’opération électorale, soulignant que les résultats, dont le décompte a été effectué électroniquement à l’aide d’un « système sophistiqué », ont été annoncés dans un laps de temps extrêmement court, soit une heure après la fin du vote. Le texte officiel ne précise pas cependant quelle est la coalition qui a remporté le plus de sièges. « Aux yeux de l’administration de l’AUB, le principe de l’affiliation politique n’existe pas. Nous n’avons que les noms des étudiants élus, mais ne savons pas de quels coalition ou groupe ils relèvent », explique à L’OLJ le directeur du bureau de communication, Simon Kachar.


(Lire aussi : Bagarre entre militants CPL et FL à Huvelin)


Couleurs partisanes
On apprendra toutefois que les élections ont mobilisé 63,7 % des 8 600 étudiants que compte le campus de l’AUB. Leur choix devait porter sur 220 candidats en tout, soit deux candidats de plus que l’année dernière. L’élection s’est déroulée selon le mode de scrutin proportionnel, couplé au vote préférentiel. Ce scrutin devait permettre d’élire les 19 membres du comité estudiantin représentant les différentes facultés, auxquels viendront s’ajouter prochainement 6 membres du corps professoral, « dont l’élection se fait selon un mécanisme différent et se déroule traditionnellement de manière confidentielle et loin des médias. Même les étudiants ignorent comment sont sélectionnés les 6 enseignants qui viendront rejoindre le comité estudiantin », témoigne un ancien universitaire qui a voulu garder l’anonymat. C’est d’ailleurs l’un des points cruciaux qui figurent sur le programme des laïcs, Campus Choice, qui réclament une plus grande autonomie des étudiants par rapport à l’administration et un comité qui soit formé exclusivement d’étudiants, « à l’instar des comités élus dans les autres universités libanaises », commente une source proche des laïcs. Ces derniers, explique la source, aspirent à exercer des prérogatives qui « ne soient pas dictées par l’administration de l’AUB, ou sous l’emprise de cette dernière, et souhaitent pouvoir définir leur propre agenda ». Le phagocytage du comité estudiantin peut s’expliquer, note un observateur, par le fait que l’AUB veut à tout prix « éviter les tensions politiques interpartisanes sur le campus ».

Le mouvement de la société civile Beyrouth Madinati a rapporté hier sur sa page Facebook que les indépendants regroupés dans la liste Campus Choice réclament « la garantie des libertés sur le campus, le rétablissement du rôle des conseils estudiantins et le recouvrement de la décision de l’université loin des intérêts partisans ». « Ces dernières années, l’université est devenue un lieu de conflits et de tensions communautaires », a dénoncé Beyrouth Madinati.

« Vu de l’intérieur, le même scénario affligeant se poursuit au fil des années : discours communautaristes, polarisation des étudiants et manœuvres antidémocratiques, qui relèguent au second plan les véritables préoccupations des étudiants », témoignait déjà, en 2012, un étudiant de l’AUB qui commentait le déroulé des élections. « C’est quasiment le même scénario qui s’est réitéré cette année encore, les deux coalitions politiques principales s’étant cramponnées à leurs seules couleurs partisanes, sans proposer un programme ou projet quelconque lors de leur campagne », commente un ancien universitaire.

Signalons qu’à la NDU, les étudiants des Forces libanaises, alliées à ceux du Futur, ont proclamé dans un communiqué publié en soirée leur victoire.


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Comme chaque année, les élections estudiantines de l’AUB se sont terminées hier sans que l’on puisse comprendre exactement qui a été le véritable vainqueur, les deux principales coalitions, les FL et le Futur d’une part, et le CPL-Hezbollah-Amal-PSP d’autre part, ayant prétendu à tour de rôle avoir cumulé la majorité des sièges sitôt après le décompte des voix. C’est...

commentaires (2)

A titre personnel je ne comprends pas la politisation à outrance de la vie estoudiantine. D'abord on s'engage à fond dans les études et une fois diplômé, dans la vie active, on aura tout notre temps à faire des choix politiques si l'on souhaite. Le Liban à plus besoin d'engagements en faveur de l'intérêt punlic, que partisans. Mais reste mon idée.

Sarkis Serge Tateossian

07 h 11, le 13 octobre 2018

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Commentaires (2)

  • A titre personnel je ne comprends pas la politisation à outrance de la vie estoudiantine. D'abord on s'engage à fond dans les études et une fois diplômé, dans la vie active, on aura tout notre temps à faire des choix politiques si l'on souhaite. Le Liban à plus besoin d'engagements en faveur de l'intérêt punlic, que partisans. Mais reste mon idée.

    Sarkis Serge Tateossian

    07 h 11, le 13 octobre 2018

  • Le titre de l’article est un peu trompeur et ne reflète pas vraiment la réalité sur le terrain. La bataille électorale a l’AUB, grace a sa diversité communautaire et partisane, est loin d’être un affrontement direct entre les Forces libanaises et le CPL. C’est plutôt l’analyse de l’affrontement des 3 grandes alliances mentionées dans l’article qui est applicable ici. Pour donner du contexte, sur les 19 membres du conseil estudiantin élus hier, 3 sont Forces Libanaises et 1 est CPL (ce qui est loin d’être un coude à coude en soi). Le reste appartient au Hezballah, Amal, PSP, Future et le mouvement laïc. Par contre, l’election d’hier tout aussi importante qui représentait un affrontement direct entre FL et CPL était celle de NDU, et qui a a peine était mentionée dans l’article, du fait de la composition communautaire de l’université qui est à plus de 90% chretienne. Le score final était de 26 sièges au FL, 7 au CPL et 3 aux Kataeb.

    Malek Pierre Anid

    02 h 06, le 13 octobre 2018

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