Indice de capital humain : le Liban à la 86e place

Le Liban occupe la 86e position sur 157 pays au classement du nouvel indice du capital humain (ICH) de la Banque mondiale publié pour la première fois jeudi en marge de sa réunion annuelle avec le Fonds monétaire international (FMI) sur l’île de Bali, en Indonésie. L’élaboration de cet indicateur s’inscrit dans le cadre d’une initiative de l’organisation pour sensibiliser l’opinion sur l’importance de l’impact de la qualité de l’éducation et des services de santé sur la croissance des économies.

Attendu par les experts en matière de développement mondial ainsi que par les organisations issues de la société civile, l’ICH « mesure le niveau de capital humain qu’un enfant né aujourd’hui est susceptible d’atteindre d’ici à ses 18 ans, compte tenu des services de santé et d’éducation dans son pays », a expliqué la Banque mondiale dans un communiqué transmis jeudi soir. L’indice ambitionne ainsi de refléter « la productivité future d’un enfant né aujourd’hui, comparée à celle qu’il aurait pu atteindre s’il avait bénéficié d’infrastructures de santé optimales ainsi que d’une scolarisation complète et de qualité », poursuit l’organisation.

Derrière les territoires palestiniens

Ce nouvel outil semble en outre concurrencer l’indice de développement humain (IDH), lancé en 1990 par le Programme des Nations unies pour le développement. L’IDH mesure le niveau de développement à travers trois critères : l’espérance de vie, le niveau d’éducation (calculé à partir du taux d’alphabétisation et du nombre moyen d’années d’études) et le niveau de vie (via le PIB par habitant).

Les États sont notés sur 1, qui représente la meilleure note possible. Un enfant né aujourd’hui dans un pays qui a la note de 0,5, aura une productivité réduite de moitié par rapport à celle qu’il aurait pu atteindre dans des conditions optimales. Cette note est calculée à partir de trois composantes : une première évaluant le taux de survie à cinq ans, puis à 60 ans ; la deuxième est basée sur le nombre d’années maximales de scolarité qu’un enfant peut cumuler entre 4 et 18 ans dans le pays donné ;

le troisième jauge la qualité de l’enseignement. Le Liban a ainsi obtenu le score de 0,52, grâce à un taux de survie de 0,99 sur 1 pour les enfants de 0 à 5 ans ; une moyenne de 10,5 années d’études accessibles entre 4 et 18 ans ; et un score de 405 sur 625 en matière de qualité d’éducation – ce qui rapporte le nombre d’années d’éducation « nettes » de 6,8.Le Liban n’occupe en revanche que la 9e position au classement des pays arabes retenus. En première position parmi les pays arabes vient Bahreïn (7e mondial avec 0,67 point), devant les Émirats (49e ; 0,66), Oman (54e, 0,62), le Qatar (60e, 0,61), l’Arabie saoudite (73e, 0,58), le Koweït (77e 0,58), la Jordanie (79e, 0,56) et les territoires palestiniens (82e, 0,55). Le Liban devance en revanche l’Algérie (93e, 0,52), la Tunisie (96e, 0,51), le Maroc (98e, 0,50), l’Égypte (104e, 0,49), l’Irak (129e, 0,40) et enfin le Yémen (145e, 0,37).Les résultats glanés via l’indice démontrent en outre que 56 % des enfants nés aujourd’hui dans le monde seront privés de plus de la moitié de leurs revenus potentiels à l’âge adulte à cause des carences des pays dans lesquels ils vivent. La Banque mondiale précise enfin que le Liban fait partie des 28 pays qui se sont engagés en 2018 à utiliser les données recueillies afin d’identifier leurs points faibles et de mettre des mécanismes de correction en place.

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