Au Liban, la richesse par habitant dépasse 65 000 dollars

La richesse par habitant au Liban atteint 65 148 dollars, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) intitulé « Le changement de la richesse des nations 2018 », relayé par Lebanon this Week de la Byblos Bank. Ce chiffre, inférieur à la moyenne mondiale de 168 580 dollars et celle de la zone MENA de 158 892 dollars, place le Liban à la 9e place sur 16 pays de la zone MENA et à la 73e place sur un total de 141 pays. Cet indicateur a pour but de compléter le PIB, qui mesure seulement le revenu actuel, et d’observer la durabilité du développement d’un pays, un « besoin urgent aujourd’hui » dans le monde entier.

Le Qatar, également deuxième mondial, domine la région, avec 1 597 125 dollars par habitant. Il est suivi par les Émirats arabes unis (738 270 dollars), l’Arabie saoudite (512 869 dollars), Malte (303 804 dollars), Oman (277 574 dollars), Bahreïn (270 311 dollars) et l’Irak (101 705 dollars). Viennent ensuite le Liban, la Jordanie, la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, la Palestine, Djibouti et le Yémen. La richesse par habitant de ce dernier pays, le plus pauvre du Golfe et visé par une offensive saoudienne depuis mars 2015, n’atteint que 22 909 dollars.
Au Moyen-Orient, la richesse par habitant a progressé de 2,96 % entre 1995 et 2014, période étudiée par la BM. Une progression devancée par l’Asie du Sud (+3,69 %), l’Asie de l’Est et le Pacifique (+3,26 %), mais plus élevée que la progression en Europe et en Asie centrale (+1,46 %), en Amérique latine et aux Caraïbes (+1,29 %), et en Amérique du Nord (+1,23 %). La richesse par habitant en Afrique subsaharienne a reculé de 0,17 %.

Richesse mondiale à 1,143 milliards de dollars
La BM a mesuré la richesse dans le monde en fonction de quatre catégories : le capital humain (la valeur actuelle des bénéfices futurs de la main-d’œuvre calculée à partir d’enquêtes sur les ménages), le capital produit combiné au foncier urbain (machines, bâtiments, équipements), le capital naturel (énergie, agriculture) et les avoirs extérieurs nets (la différence entre les actifs extérieurs d’un pays et ses passifs).
Le capital produit libanais est estimé à 31 015 dollars, son capital naturel à 4 131 dollars – dont 65,6 % de terres cultivées et 31,4 % de pâturages – son capital humain à 42 153 dollars, et ses avoirs extérieurs nets à 12 151 dollars. Selon la BM, le capital humain constitue 70 % de la richesse des pays à revenus élevés, tandis que dans les pays à faible revenu, le capital naturel représente l’atout le plus important.

De manière générale, la richesse mondiale a augmenté de 66 % entre 1995 et 2014, de 690 milliards de dollars à 1 143 milliards de dollars, en dollars constants de 2014. Seule la Norvège devance le Qatar, avec 1 671 756 dollars par habitant. Ensuite viennent la Suisse (1 466 757 dollars par habitant), le Luxembourg (1 288 607 dollars), et le Koweït (1 123 144 dollars). La Gambie clôt le classement mondial, avec seulement 5 208 dollars par habitant.

Les femmes comptent pour seulement 38 % de la richesse mondiale, qui pourrait augmenter de 18 % si la parité des sexes était appliquée partout dans le monde. Quant aux travailleurs indépendants, ils n’en constituent que 9 %. « Les chiffres mondiaux peuvent être trompeurs, souligne toutefois le rapport, car la plupart de la richesse en capital humain est concentrée dans les pays à revenus élevés. Ces pays ont donc plus de poids dans les estimations mondiales. »
Fin juin 2017, la banque d’investissement Credit Suisse a estimé la richesse cumulée des Libanais à 98,7 milliards de dollars, soit 2,6 % de plus que l’année précédente. Un pic de 99,9 milliards de dollars avait été atteint en 2010, avant de retomber à 92,5 milliards de dollars l’année suivante. Selon l’étude, le PIB par habitant au Liban atteint en moyenne 16 865 dollars de dollars. L’écrasante majorité des Libanais accumulent une richesse de moins de 10 000 dollars (69 %).

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