Le président américain Donald Trump a annoncé mardi soir avoir adressé une mise en garde au roi Salmane d'Arabie, son allié stratégique, lui affirmant que "sans le soutien militaire des Etats-Unis, il ne resterait pas deux semaines au pouvoir".
Le président américain n'a pas précisé la date à laquelle il s'est entretenu avec le roi saoudien et a tenu ces propos. L'agence officielle saoudienne SPA avait néanmoins rapporté qu'un entretien téléphonique avait eu lieu samedi entre les deux hommes qui avaient discuté de la stabilisation du marché pétrolier.
"Nous protégeons l'Arabie saoudite. Ils sont riches. J'aime le roi Salmane. Mais je lui ai dit 'nous vous protégeons, mais vous ne resteriez pas au pouvoir pour deux semaines sans nous, vous devez payer pour vos capacités militaires", a raconté M. Trump à des partisans lors d'un rassemblement dans le Mississippi, selon des propos rapportés par l'agence Reuters.
L'Arabie saoudite est un vieil allié des Etats-Unis. C'est là, dans le royaume sunnite où Donald Trump avait été reçu avec faste en mai 2017 pour son premier déplacement présidentiel à l'étranger, qu'il avait appelé à "isoler" l'Iran chiite pour contrecarrer son influence grandissante au Moyen-Orient. Depuis, les relations américano-saoudiennes n'ont fait que se renforcer, malgré les critiques internationales contre les méthodes du jeune prince héritier, Mohammad ben Salmane, notamment au sujet du Yémen où une coalition menée par Riyad intervient militairement contre les rebelles houthis, soutenus par Téhéran.
Le président Trump veut que l'Arabie saoudite joue un plus grand rôle militaire dans la région, en premier lieu face à l'Iran, bête noire commune des Américains et du royaume wahabite. En avril dernier, l'administration américaine avait ainsi donné son feu vert à un nouveau contrat d'armement pour un montant de 1,31 milliard de dollars avec l'Arabie saoudite. Des contrats pour plus d'un milliard, concernant notamment des missiles antichar, avaient déjà été approuvés fin mars au début d'une visite du prince héritier Mohammad ben Salmane à Washington.
Ce n'est pas la première fois que Donald Trump tient de tels propos à l'égard de Riyad. Alors qu'il était encore candidat à l'investiture républicaine, en avril 2016, M. Trump avait répondu violemment à des avertissements de Riyad qui s’inquiétait d'une adoption par le Congrès américain d'un projet de loi relatif aux attentats du 11 Septembre. "Regardez, nous protégeons l'Arabie saoudite. Nous les protégeons en échange de presque rien. Et sans notre protection, ils ne survivraient pas plus d'une semaine. Nous les protégeons comme nous protégeons d'autres", avait-il alors lancé. Le milliardaire avait estimé que les Etats-Unis n'étaient pas "correctement remboursés". "Et l'on se demande pourquoi notre dette (publique) s'élève à 19 trillions de dollars... En tout, cas nous sommes les policiers du monde...nous ne recevons pas ce qui nous est dû", avait conclu le magnat de l'immobilier.
Pour mémoire
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Trump aurait pu dire de même a Israël! Tout les autres pays du alliés des USA pourraient dire la même chose a trump.sans eux les USA ne serait qu'un dépôt d'armes inutiles car les USA n'aurai aucune présence internationale. C'est comme si la langue se moquait des doigts...
22 h 34, le 03 octobre 2018