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Liban - Exécutif

FL et PSP solidaires, mais pas de front anti-Aoun

La rencontre entre Samir Geagea et Akram Chehayeb, délégué par Walid Joumblatt, confirme l’entente conjoncturelle entre les deux partis, mais n’apporte « rien de nouveau » à cet égard, à en croire des sources des deux partis.

Photo archives

Le surplace au niveau des négociations pour former le cabinet se rapproche du vide. Depuis la dernière rencontre infructueuse du Premier ministre désigné Saad Hariri avec le chef de l’État Michel Aoun, au début du mois, aucune proposition nouvelle n’a émané du premier, face à l’absence de signes sur quelque disposition du second à assouplir ses « critères » de répartition des quotes-parts ministérielles.

Si en revanche il y a quelque chose qui se passe, ce sont bien des confirmations chroniques des motifs du blocage. En défendant vendredi dernier un cabinet de majorité comme alternative à un cabinet d’union nationale auquel tient Saad Hariri, Michel Aoun n’a certes fait que réitérer une prise de position servant à forcer le Premier ministre désigné vers une sortie de l’impasse selon les conditions de Baabda.

Mais cette menace – dont le chef de l’État n’a pas jusqu’à nouvel ordre les moyens politiques, si tant est qu’il en ait les moyens constitutionnels – a pour objectif de placer dans la catégorie des opposants les partis qu’il juge gênants. C’est un moyen de justifier sa décision de réduire le poids politique de ces partis, notamment les Forces libanaises (FL) et le Parti socialiste progressiste (PSP) : soit ils intègrent un cabinet d’union nationale sous ses conditions, soit ils encourent le risque d’en être exclus. Le résultat est le même : le président entend les mettre hors-jeu durablement. D’une part, il veut affaiblir structurellement le leadership du PSP, sous prétexte de la juste représentativité de la communauté druze, de l’autre il refuse de se faire garant des intérêts des FL – cela était plus ou moins prévisible – et retient ce qui lui sied de l’accord de Meerab : une image d’entente interchrétienne.

Épinglés, ces deux partis ont trouvé une issue temporaire à une situation qui les « paralyse », selon les termes d’un cadre du PSP : se solidariser face aux tentatives de les amoindrir, avec pour levier la décision déclarée de Saad Hariri de ne pas former un cabinet à leurs détriments (sans pour autant rompre avec Michel Aoun). C’est à cela que se limite l’entente actuelle entre le PSP et les FL, une entente conjoncturelle, disent les milieux des deux partis, mais vouée à se consolider.

Dans ce contexte, au lendemain des propos de Michel Aoun en faveur d’un cabinet de majorité, le député Akram Chehayeb s’est rendu samedi dernier à Meerab, délégué par Walid Joumblatt auprès du leader des Forces libanaises, Samir Geagea. À l’issue de la réunion, présentée par les deux parties comme étant « pour le bien du pays », M. Chehayeb a affirmé qu’il « n’y a aucun obstacle druze (NDLR : à la formation du cabinet), sauf dans la tête de certains ».


(Lire aussi : Raï : Les dirigeants chrétiens ne veulent pas d’une réunion à Bkerké


Pas d’alliance frontale

Selon des informations médiatiques, confirmées par une source FL à L’Orient-Le Jour, l’entretien a permis de réaffirmer la solidarité des deux partis dans l’adhésion au prochain cabinet (l’un n’acceptera pas une formule qui lui conviendrait sans convenir à l’autre). En outre, les deux partis se seraient entendus à fixer un seuil minimum en deçà duquel s’arrêterait toute concession dans la négociation de leurs quotes-parts respectives. Le PSP, qui s’attache à l’intégralité des trois portefeuilles réservés à la communauté druze dans un cabinet de trente, s’était montré prêt à concéder le troisième à un druze indépendant. Loin de lui l’idée de faire une concession en faveur du député Talal Arslane, que Michel Aoun tient en revanche à lui imposer pour plus d’une raison. Les FL semblent plus flexibles que le PSP, leurs milieux exprimant une ouverture à toute idée nouvelle qu’avancerait Michel Aoun pour faire avancer la formation du cabinet.

Force est de relever que le parti de Samir Geagea tient à affirmer son « appui » ininterrompu au régime Aoun, en dépit des divergences sur des dossiers liés à la gestion des affaires économiques. Aussi, la source FL refuse de dire que son parti se situe dans l’opposition. Le PSP a trouvé en outre le moyen de réduire les tensions avec le CPL, un tant soit peu, à travers un comité de coordination qui vient d’être mis sur pied.

S’il n’y a pas une alliance en bonne et due forme qui se crée entre le PSP, les FL et le courant du Futur, c’est parce que personne n’est dans une perspective de « confrontation » avec le régime, selon la source FL.

On pourrait y ajouter enfin une autre raison : le fait que Saad Hariri soit peut-être le seul de ces trois partis que Michel Aoun n’a pas intérêt à voir dans l’opposition…


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Le surplace au niveau des négociations pour former le cabinet se rapproche du vide. Depuis la dernière rencontre infructueuse du Premier ministre désigné Saad Hariri avec le chef de l’État Michel Aoun, au début du mois, aucune proposition nouvelle n’a émané du premier, face à l’absence de signes sur quelque disposition du second à assouplir ses « critères » de...

commentaires (4)

Combien tous ces responsables politiques, du premier au dernier...ont'ils touché de leurs divers commanditaires pour empêcher la formation d'un gouvernement ? Nous le saurons certainement un jour, car la vérité finit toujours par éclater ! Irène Saïd

Irene Said

14 h 24, le 01 octobre 2018

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Commentaires (4)

  • Combien tous ces responsables politiques, du premier au dernier...ont'ils touché de leurs divers commanditaires pour empêcher la formation d'un gouvernement ? Nous le saurons certainement un jour, car la vérité finit toujours par éclater ! Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 24, le 01 octobre 2018

  • QUE DU BAVARDAGE EN CE MOMENT.

    Gebran Eid

    10 h 12, le 01 octobre 2018

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