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Lifestyle - Mode

Quand Prada force les frontières


Vues du défilé Prada printemps-été 2019 à Milan. Photo DR

Le printemps-été 2019 défile déjà sur les podiums de septembre, et la semaine de la mode milanaise donnait le ton jeudi dernier avec notamment une collection Prada d’une audace à couper le souffle. À l’heure où l’Italie se passionne pour des options contradictoires, entre fermer ses frontières aux migrants et les ouvrir à la diversité, Miuccia Prada dont on connaît la sensibilité communiste présente, sous la griffe Prada, un vestiaire « bourgeois » tout de jupes plissées, ensembles tennis, imperméables bon chic bon genre de jeunes filles rangées, petits manteaux paletots, serre-têtes, chemises en chiffon, mais… à y regarder de près, on constate des déchirures, des fêlures, un retour du refoulé à travers des imprimés de nus sur le dos des manteaux, des graphismes psychédéliques, des couleurs acidulées, du nylon fluo, du tie and dye, des mi-bas en nylon et autres clichés des marchés aux fripes gentrifiés par des coupes de haut niveau.

« J’ai voulu jouer avec tous les clichés classiques du vestiaire féminin (...) et les déchirer aux coudes, dans le dos pour montrer le contraste de la femme forte que Prada a toujours souhaité inspirer et représenter », a déclaré la créatrice en marge du défilé. La fragilité de la femme forte, certes, et son droit au couac, au désordre, au chaos, mais aussi un fil conducteur que l’on retrouve dans toutes les initiatives de Miuccia Prada, et qui est éminemment politique et féministe, et résolument en faux « contre le conservatisme galopant de la mode », toujours selon la créatrice.

Ces somptueux mélanges, ces sequins surdimensionnés qui font pas mal de bruit au moindre mouvement, ce tape-à-l’œil dont la réalisatrice Sofia Coppola, présente sur le défilé, a confié qu’il révélait « la force de ces femmes aux looks de dames qui sont en fait des Bad Girls », tout cela se combine pour enfoncer les frontières, ouvrir à tous les portes du monde, décloisonner les classes sociales et déniaiser la bourgeoise.

Le défilé Prada, donné à la Fondazione Prada, le musée d’art contemporain et centre culturel créé par la marque à Milan sur les ruines d’une usine de spiritueux transformée par Rem Koolhas, résonnait avec le travail cinématographique de Spike Lee, objet d’un débat politico-culturel à la fondation la semaine même.

Le printemps-été 2019 défile déjà sur les podiums de septembre, et la semaine de la mode milanaise donnait le ton jeudi dernier avec notamment une collection Prada d’une audace à couper le souffle. À l’heure où l’Italie se passionne pour des options contradictoires, entre fermer ses frontières aux migrants et les ouvrir à la diversité, Miuccia Prada dont on connaît la...

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Ces squelettes ambulants... laids et tristes...

NAUFAL SORAYA

07 h 58, le 25 septembre 2018

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Commentaires (1)

  • Ces squelettes ambulants... laids et tristes...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 58, le 25 septembre 2018

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