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À La Une - Diplomatie

Avion russe abattu au large de la Syrie : une délégation israélienne à Moscou

"Cet incident malheureux est le résultat de l'arrogance et de la dépravation israélienne", accuse Bachar el-Assad.

le siège du ministère russe de la Défense à Moscou, le 18 septembre 2018. Photo AFP / Vasily MAXIMOV

Le chef d'état-major de l'armée de l'air israélienne était jeudi à Moscou pour calmer le jeu après qu'un avion russe a été accidentellement abattu par son allié syrien lors d'un raid israélien, Israël soulignant le "bon état d'esprit" de la rencontre.

"Les réunions se sont déroulées dans un bon état d'esprit et les participants ont eu des échanges ouverts, professionnels et transparents sur plusieurs sujets", a annoncé l'armée israélienne dans un communiqué publié après la visite de la délégation menée par le général Amikam Norkin. Selon l'armée israélienne, "les deux parties ont insisté sur l'importance des intérêts nationaux et la mise en place permanente d'un système de +déconfliction+", terme désignant les informations échangées entre deux pays pour réduire au maximum les risques d'incidents aériens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué jeudi qu'il avait envoyé le général Norkin à Moscou pour, entre autres, "préserver la coopération entre nos deux pays".

Lundi soir, la défense anti-aérienne syrienne a visé par erreur un Illiouchine-20 au-dessus de la Méditerranée, tuant les 15 militaires qui se trouvaient à bord. Au même moment, des missiles israéliens ciblaient des dépôts de munitions dans la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest). L'armée israélienne avait annoncé mercredi soir la visite à Moscou d'une délégation, afin de présenter "le rapport de situation de cette soirée (...) concernant tous ses aspects".

La Russie a accusé les pilotes israéliens de s'être servis de l'appareil russe comme couverture pour échapper aux tirs syriens. Faux, a rétorqué Israël: non seulement l'avion russe était loin des lieux où les appareils israéliens attaquaient l'armée syrienne, mais de plus il a été atteint à un moment où ces appareils avaient déjà regagné l'espace aérien de leur pays.

Mardi, lors d'une conversation téléphonique, Benjamin Netanyahu avait exprimé sa "tristesse" au président russe Vladimir Poutine et lui avait proposé son aide dans l'enquête.

Paraissant plus conciliant, M. Poutine a parlé d'"un enchaînement de circonstances accidentelles tragiques" puis "exhorté le camp israélien à ne pas permettre que ce genre de situations se reproduise", selon un communiqué du Kremlin. Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, Vladimir Poutine s'est entretenu jeudi avec son Conseil de sécurité. "A l'ordre du jour, il y avait le renforcement de la sécurité des militaires russes en Syrie après la catastrophe du Il-20", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse Ria Novosti.


(Lire aussi : Israël joue avec le feu dans la maison russe en Syrie)


"Incident malheureux"
De son côté, le président syrien Bachar al-Assad ne décolérait pas mercredi. "Cet incident malheureux est le résultat de l'arrogance et de la dépravation israélienne", a-t-il accusé dans une lettre de condoléances envoyée à son homologue russe. "Nous sommes convaincus que de tels événements tragiques ne vous empêcheront pas, ni vous ni nous, de poursuivre la lutte contre le terrorisme", a-t-il poursuivi, dans ce message publié par l'agence officielle syrienne Sana.

Il s'agit du plus grave incident entre les deux alliés depuis que Moscou est intervenu militairement fin 2015 en Syrie pour épauler le régime de Damas, alors affaibli face aux rebelles et aux jihadistes.

Les frappes israéliennes de lundi sont les dernières d'une longue série ces derniers mois en Syrie, visant le régime ou son allié iranien. Le but avoué est d'empêcher l'Iran de se servir de la Syrie comme tête de pont contre l'État hébreu.

Dans un communiqué, fait rare, l'armée israélienne a reconnu avoir attaqué un site de l'armée syrienne d'où des systèmes entrant dans la fabrication d'armes étaient en passe d'être livrés pour le compte de l'Iran au mouvement chiite libanais Hezbollah, bête noire d'Israël.

Le Hezbollah a répliqué mercredi. "C'est un mensonge israélien, ce n'est pas vrai", a affirmé lors d'une allocution télévisée son chef Hassan Nasrallah. "L'Iran c'est un prétexte, le Hezbollah c'est un prétexte, la vraie cible c'est la Syrie", a-t-il poursuivi, estimant Israël surtout hostile à "l'émergence d'une armée syrienne, d'une véritable force militaire syrienne".


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