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Campus - ORIENTATION

Qui n’a pas rêvé, un jour, d’enquêter sur un crime ?

L’AUST propose depuis 5 ans une formation de haut niveau en science forensique.

«  Beaucoup de gens me demandent pourquoi j’ai choisi la science forensique... Tout a commencé avec mon obsession pour le personnage de Sherlock Holmes  », raconte Zaynab Abadi, étudiante de 22 ans en science forensique à l’AUST.

Commençons par le commencement : qu’est-ce que la science forensique ? Véritable mosaïque à la croisée de nombreuses disciplines, le terme anglais de forensic science est parfois traduit en français par « science médico-légale », mais le plus souvent par celui de « police scientifique ». Si les méthodes de cette science sont variées et complexes (la forensique demande un certain nombre de connaissances en chimie, en biologie, en neurosciences, en informatique ou encore en psychologie), l’idée générale est simple : se servir de toutes les connaissances scientifiques à la disposition de l’homme à des fins d’investigation, souvent dans des cas d’enquête criminelle.

« Essentiellement, il s’agit d’appliquer la science dans le domaine de la loi. Dans le passé, seuls un témoignage ou un aveu pouvaient inculper un coupable. Aujourd’hui, il nous faut des preuves. À cette fin, on examine des empreintes digitales, des images photographiées ou même la localisation d’un téléphone portable. Je dirais que la science forensique repose sur une activité maîtresse : l’identification de l’humain ou de ses traces. Cette science nous permet d’enquêter à propos de corps disparus, de crimes, de liens génétiques entre les hommes, de liens de parenté… » explique Zouhair Attieh, doyen de la faculté des sciences de la santé et chef du département de la science forensique à l’AUST. Spécialiste en biologie cellulaire et moléculaire, diplômé de l’Université de Cleveland (dans l’Ohio aux États-Unis), ainsi qu’en chimie légale des médicaments, il est revenu au Liban après dix ans passés au États-Unis et gère aujourd’hui le département de science forensique à l’AUST créé en 2012 par Amer Sakr, vice-président de la recherche, et Issam Mansour, généticien de référence au Moyen-Orient.


Un médecin légiste du Texas
« En 2013, lors d’un échange de combattants avec Israël ayant permis de récupérer le corps d’un soldat libanais, l’analyse de l’ADN prélevé sur le corps a permis de retrouver son identité, mettant en lumière l’importance de l’enquête scientifique. L’AUST commence dès lors à participer à de nombreuses investigations, la plus célèbre étant celle de l’assassinat de Rafic Hariri en février 2005. Nos résultats de l’analyse de l’ADN et des explosifs utilisés dans l’attentat ont été les mêmes que ceux obtenus dans les laboratoires français et hollandais. » Suite à ces affaires qui lui permettent d’obtenir une expertise reconnue, l’AUST décide d’abord de proposer une licence, puis un master en science forensique. Aidée dans la création de ses programmes par l’Université de Lausanne à laquelle elle est affiliée, l’AUST propose une formation dans ce domaine reconnue à l’échelle mondiale. Les étudiants sont amenés, en troisième année, à travailler un mois dans un laboratoire de forensique au Texas sous la direction d’un médecin légiste, le docteur Nizam Perwani, qui vient deux fois par an à l’AUST donner des conférences. Dimension pratique de la discipline (il s’agit d’une science expérimentale) : passage à la morgue obligatoire pour examiner des cadavres. De plus, l’AUST dispose dans son campus d’un lieu de scène de crime, d’un laboratoire d’ADN et d’un laboratoire de toxicologie.

La forensique à l’AUST, c’est 150 étudiants dans le programme de 4 ans et une vingtaine de diplômés par an, dont la plupart intégreront différents secteurs : police militaire, département des sciences forensiques des Forces de sécurité intérieure (FSI), Sûreté générale, Sécurité de l’État, la Croix-Couge, les ONG, la recherche en laboratoire….

L’étude d’une science regroupant tant de disciplines différentes offre un large panel de possibilités. Selon sa spécialisation, quelqu’un travaillant dans la forensique sera amené, par exemple, à enquêter sur des scènes de crime, analyser des traces, faire de la balistique, de la génétique, de la toxicologie, de la chimie. Et même de l’informatique : c’est là que sont la plupart des traces humaines aujourd’hui, comme le rappelle M. Attieh. « Si le FBI m’arrête et me soupçonne de terrorisme, ils prennent mon ordinateur et mon téléphone avant de prendre un échantillon de mon sang. » Un autre domaine d’avenir de la forensique est la comptabilité judiciaire. « Aujourd’hui, avec des bitcoins, on peut commettre facilement des crimes et des délits, on peut se procurer des armes, de la drogue, faire de la prostitution d’enfants… Comment tracer les monnaies cryptées ? Nous aimerions prochainement offrir une formation en comptabilité judiciaire pour que les étudiants puissent travailler dans les banques », indique-t-il encore.


Les étudiants racontent

Hassan Hariri, 22 ans : « Ce qui m’a attiré, c’est la dimension de l’enquête et de l’investigation. »

« Je suis actuellement en deuxième année de master. Ce qui m’a plu et m’a poussé à m’inscrire en science forensique à l’AUST, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’une science ; il y a aussi toute la dimension de l’enquête et de l’investigation. J’aime recueillir et analyser des traces et des indices. Les cours et les enseignants sont super. Ces derniers viennent soit des États-Unis, soit ils sont des professionnels de l’armée. De plus, le programme est complet : on y apprend tout de A à Z, depuis les cours de biologie jusqu’aux cours de profilage, en passant par l’aspect judiciaire. En revanche, si on veut gagner beaucoup d’argent, c’est une autre histoire. Au Liban, si tu es très ambitieux, tu ne feras pas plus de 1 500 $. On ne choisit pas d’étudier la forensique pour devenir riche. Et puis le Liban n’est pas si bien équipé en laboratoires de balistique ou d’empreintes digitales par exemple. Il nous faut souvent partir à l’étranger. »

Maysa Fakhro, 26 ans : « J’aime résoudre des puzzles. »

« J’ai une licence en science forensique et un master en bioanalyse et toxicologie, tous les deux obtenus à l’AUST. J’ai choisi cette voie parce que j’aime résoudre des puzzles et je savais que l’AUST était la seule université qui offrait cette formation au Liban et au Moyen-Orient. Je travaille à présent en tant que toxicologue à l’AUST, et je suis institutrice de laboratoire et coordinatrice des cours de science forensique. L’AUST m’a fourni tout le savoir et la technique pour travailler et être professionnelle. »

Zaynab Abadi, 22 ans : « J’ai appris des choses incroyables… »

« Je n’ai pas été déçue de l’enseignement au cours de ma licence à l’AUST. J’ai appris des choses incroyables concernant la balistique, la psychologie, le droit, la génétique… Beaucoup de mes camarades sont allés poursuivre leurs études à l’étranger où ils ont été directement acceptés en criminologie, en sciences cognitives du comportement et en droit. Le problème du master en technologie de l’ADN dans lequel je m’inscris l’an prochain à l’AUST concerne les éventuels débouchés professionnels, mais cela est surtout dû à l’économie du pays. L’AUST accompagne ses étudiants avec beaucoup d’humanité. Les enseignants sont devenus comme une famille pour moi. De nombreux séminaires et événements sont régulièrement organisés, tels que la participation à la compétition de détection de fraude alimentaire ou encore la journée de prévention pour la santé. »

Najla Shaaban, 22 ans : « Le gouvernement n’est pas d’un grand soutien. »

« Comme de nombreux étudiants, je vais poursuivre ma formation aux Pays-Bas (en criminologie). La science forensique est encore à ses débuts au Liban : le gouvernement n’est toujours pas d’un grand soutien, il ne propose pas beaucoup de stages, de formations, ou d’emplois dans le civil. Ce qui est dommage car nous sommes dépendants de l’État dans notre domaine. Mais je crois qu’avec le temps, on reconnaîtra l’importance de cette science, et les diplômés finiront par trouver directement du travail dans la police ou dans d’autres institutions étatiques. »


Pour mémoire
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